C'est un film à sketchs dont chacun, à l'instar du premier, représente un cauchemar différent des temps modernes. Dans la version de 1971, celle qui vient d'être restaurée et est projetée à Paris, les quatre chapitres s'intitulent :
I - Insomnie,
II - Le cinématographe,
III - Tant qu'on a la santé,
IV - Nous n'irons plus aux bois.
Chaque chapitre est un bijou de situations plus absurdes les unes que les autres, une succession de maladresses, objets rebelles, de fatuité et d'égoïsme de nos contemporains. Ceux qui ont vu ce film lors de sa sortie savaient-ils que la "cocotte minute" allait exploser en 1968 ? Nos spectateurs actuels mesurent-ils l'extraordinaire actualité de la satire sociale de Pierre Etaix ?
Tout y passe : la muflerie, le stress, l'abus de médicaments, la pollution automobile, la femme abusive, le divorce entre les citadins et les ruraux...Et tout traduit en multiples éclats de rire.
C'est précis, rigoureux comme l'inexorable mécanique d'une bombe à retardement, sans jamais lasser...Et aujourd'hui comme en 1966, la salle - pourtant majoritairement composée cet après-midi de personnes du 3° âge - rit aux éclats....Et maintenant, je sais où a été piqué le gag de la chaussure de "The Party" par Blake Edwards. L'original est dans le dernier sketch.
En prime, le premier court métrage de Pierre Etaix, "Rupture" : un concentré de gags délicieux, sans effets spéciaux, simplement drôles....