« Je crée des hôtels où j’aimerais aller »

C’est dans une cour classée que François Champsaur, décorateur passionné, a établi son cabinet. En perpétuel mouvement, il raconte son métier et refait avec nous le chemin qui l’a conduit à l’hôtel Le Metropolitan à Paris.

Une rencontre avec le fils de la famille Troisgros et François Champsaur goûte à la décoration d’hôtel. Seize chambres toutes différentes reprennent vie sous son oeil averti. Il est conquis  par le travail en hôtellerie où l’on crée un hôtel comme une maison. En partant d’un foisonnement d’idées, il élague pour arriver, d’un commun accord avec le client, à donner une âme au lieu. A l’aide de matériaux naturels qu’il affectionne, François Champsaur crée un havre de paix protégé des nuisances extérieures, comme à l’hôtel Le Metropolitan. « C’est très bien isolé, le son est doux. C’est mon idée du luxe. »

Pour François Champsaur, le luxe doit être ressenti sans être clinquant. Au Metropolitan, ce naturel raffiné s’exprime en blanc. Les chambres aux tailles différentes sont virginales. Les salles de bains diffèrent (granit noir ou pierre blanche) et les aménagements intérieurs se dessinent autour d’elles avec parquet en chêne, rideaux et meubles houssés en lin. « Les hôtels ont la manie de mettre du tissu non salissant, sombre. Le blanc, c’est un choix salissant, mais ça se lave. Le directeur avait l’idée d’une vieille maison italienne, on a gardé cet esprit là. »

Le choix du noir et blanc était évident. C’est indémodable et cela a un côté rassurant. François Champsaur crée ce qu’il aimerait voir : une ambiance chaleureuse et confortable sans gadget inutile. Il imagine dans ses moindres détails la décoration des lieux. De la tenue des serveurs au dessin accroché dans un coin, cette minutie est sa signature. « Ce sont les finitions qui font le tout, l’identité, et qui justifient tout ce qui a été fait avant. »

L’hôtel Metropolitan allie le style épuré et contemporain. L’idée est de créer un hôtel moderne mais avec du charme et une sensibilité plus classique. « On reproche souvent au design d’être froid. On ne voulait pas que ce soit le cas. » Les chambres sont un mélange de froid et de chaud avec les salles de bain en marbre et granit, comme des lofts, en chêne avec des baldaquins, des rideaux de lin et une belle hauteur sous plafond. « Comme des petites maisons douces et agréables », François Champsaur affectionne particulièrement les chambres. « Avec leur coté anonyme propre aux hôtels, on sent quand même qu’elles sont habitées. » C’est sans doute pour cela que le décorateur sourit à l’idée de vivre à l’hôtel…