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Chanson française

Publié le 21 juin 2010 par Florent

Il y a quelques temps déjà, un dimanche, je suis allé avec ma fille présenter à des étudiants chinois en littérature et philosophie de Fudan (复旦大学) un petit exposé sur la chanson francaise. J’ai à cette occasion traduit pas mal de chansons, avec l’aide de ma prof que je remercie.

Voici l’exposé complet (ce ne sont que des notes de présentation)

(Les liens renvoient à des vidéos ou paroles de chansons. )

Chanson Francaise

Petite tournée à l’attention d’étudiants francophiles de fudan daxue 复旦大学

 

 Introduction

Très honoré de parler de la chanson française. Très intimidé car elle est beaucoup affaire de goût, et immense en répertoire. Mais très heureux car elle me transporte souvent. C’est l’une des formes de musique que j’écoute le plus. Passion partagée avec un ami (Fix), grand spécialiste des années 1930 à 1960. Et surprise, elle plaît aussi à mes enfants ! Heureux d’en parler avec ma fille aujourd’hui. La chanson française participe réellement de l’identité de notre famille. Nous aimons chanter ; nous avons appris de vieux chants francais à notre chauffeur et les prenons ensemble sur la route de Hangzhou. La chanson française me renvoie à mon enfance : veillées en famille ; mouvements scouts ; camps de jeunes. Et en arrivant dans ma belle famille ; quel bonheur de voir que cette passion y est aussi très vive ! Le registre se recoupe en partie seulement, mais c’est l’occasion de l’agrandir justement.

Perspective historique

La chanson existe depuis toujours ; la musique religieuse aussi. La musique religieuse a eu tendance, dans les temps anciens, à monopoliser le registre musical. On ne pouvait chanter que pour louer Dieu le Seigneur.
La chanson se retrouvait alors dans la clandestinité populaire, dans les bas fonds de la société.
  Au moyen âge, troubadours et chansonniers de geste errent, cherchant une cour qui pourra les écouter chanter. On distrait ; on chante les sentiments et les récits épiques. Le carillon de vendôme est un air qui remonte à la guerre de cent ans.   Pierre Attaignant compose en 1530 un fameux Tourdion (chanson à boire)   Tourdion (Ostiane et Florent Chantent)
Quand je bois du vin clairet
Ami tout tourne, tourne, tourne, tourne
Aussi désormais je bois Anjou ou Arbois
Chantons et buvons, à ce flacon faisons la guerre
Chantons et buvons, les amis, buvons donc !
C’est par la chanson et la poésie (Pierre de Ronsard) que la langue française s’affranchit du latin pour devenir langue littéraire. Joachim du Bellay plaide pour la liberté d’écrire en francais dans son manifeste Défense et illustration de la langue française de 1549, paru dix ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose le français comme langue du droit et de l’administration française. Parallèle avec l’apparition du baihua qui se sépare du wenyan ?   Extrait musical : Ronsard. Tout me déplaist

Les amours ;  XCIII

  Tout me déplait, mais rien ne m’est si gref,
Que ne voir point les beaus yeus de ma Dame,
Qui des plaisirs les plus dous de mon ame
Avéques eus ont emporté la clef.
Un torrent d’eau s’écoule de mon chef:
Et tout confus de soupirs je me pâme,
Perdant le feu, dont la drillante flame
Seule guidoit de mes pensers la nef.
Depuis le jour, que je senti sa braise,
Autre beauté je n’ai veu, qui me plaise,
Ni ne verrai. Mais bien puissai-je voir
Qu’avant mourir seulement cette Fere
D’un seul tour d’oeil promette un peu d’espoir
Au coup d’Amour, dont je me desespere.
  Au cours de la révolution française le chant est un vecteur majeur pour les idées révolutionnaires. La Marseillaise est une chanson révolutionnaire qui deviendra hymne national en 1795.   Le bon roi dagobert date de la Révolution Française et vise à se moquer de la royauté Video le bon roi dagobert.  

Le bon roi Dagobert
A mis sa culotte à l’envers

Le grand Saint Eloi lui dit : O mon roi votre Majesté est mal culottée

C’est vrai, lui dit le roi je vais la remettre à l’endroit  

Le bon roi Dagobert
Avait un grand sabre de fer

Le grand Saint Eloi lui dit : O mon roi votre Majesté pourrait se blesser

C’est vrai, lui dit le roi qu’on me donne un sabre de bois.

Le bon roi Dagobert
Voulait embarquer sur la mer

Le grand Saint Eloi lui dit : O mon roi votre Majesté se fera noyer

C’est vrai, lui dit le roi,on pourra crier: le roi boit.

Puis arrive le XXe siècle, les années folles (entre guerres) ; le music hall américain débarque et voit se lancer beaucoup de grands de la chanson francaise. Les courants se multiplient et se complexifient ; nous préférons aborder une approche thématique à une approche chronologique.

 Quelques thèmes de la chanson

Nature, rire, sentiment, contestation ; imagination ; attachement au pays ; poésie

Nature

Etonnamment peu par rapport à la poésie. L’exaltation de la nature par les romantiques trouve peu d’échos dans la chanson. Cabrel Exotisme : Couleur café (gainsbourg) salade de fruits (bourvil)

Humour

Bourvil les Crayons (voir une production vidéo maison) : après guerre ; se moque du misérabilisme et de son mortel sérieux fataliste et pathétique. Bourvil la tactique du gendarme Jacques brel Les bonbons : cour niaise et infructueuse Frères Jacques (voir un reportage vidéo et une chanson)  

Ell’ n’avait pas de parents,
Puisque elle était orpheline.
Comm’ ell’ n’avait pas d’argent,
Ce n’était pas un’ richissime.
Ell’ eut c’pendant des parents,
Mais ils ne l’avaient pas r’connue,
Si bien que la pauvr’ enfant,
On la surnomma l’inconnue.
Ell’ vendait des cart’ postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C’était d’vendr’ des crayons.
Elle disait aux gens d’la rue :
“Voulez-vous des crayons ?”
Mais r’connaissant l’inconnue,
Ils disaient toujours non.
C’est ça qu’est triste.
C’est triste quand même de n’pas reconnaître son enfant,
Il faut pas être physionomiste !
Il m’semble que si j’avais un enfant, moi je le reconnaîtrais !
A condition qu’il me ressemble, naturellement !

C’était rue d’Ménilmontant,
Qu’elle étalait son p’tit panier.
Pour attirer les clients,
Ell’ remuait un peu son panier,
Mais un jour, un vagabond
Qui passait auprès d’son panier
Lui a pris tous ses crayons,
Alors, ell’ s’est mise à crier :

“Voulez-vous des cartes postales ?
Je n’ai plus de crayons.”,
Mais les gens, chose banale,
N’voulaient plus qu’des crayons.
Quand elle criait dans la rue,
“Voulez-vous des crayons ?”
Ils disaient à l’inconnue :
“Tes crayons sont pas bons.”,
C’est ça qu’est triste.

C’est triste quand même, elle avait plus d’crayons.
Forcément, elle s’baladait avec son panier à découvert, n’est-ce pas ?
Alors l’vagabond, lui, il passait à côté d’son panier, n’est-ce pas ?
Alors avec sa main, alors … heu … hop !
Il lui a pris tous ses crayons, comme ça elle n’en avait plus.
C’est vrai qu’elle n’en avait pas besoin puisqu’elle n’en vendait jamais !
Mais quand même !

Un marchand d’crayons en gros
Lui dit : “Viens chez moi mon enfant,
Je t’en ferai voir des beaux,
Je n’te demanderai pas d’argent.”
Ce fut un drôle de marché,
Car c’était un drôle de marchand,
Et elle l’a senti passer,
Car elle en a eu un enfant.

C’est triste ça quand même d’abuser d’une inconnue comme ça !
C’est vrai qu’elle a été faible aussi !
C’est pas parce qu’il disait qu’il avait un… qu’il était…
Enfin, elle avait un enfant quoi, elle avait bonne mine !
Si seulement elle avait eu une mine de crayon !
Mais non, mais c’est ça qui la minait !
Alors elle l’a abandonnée, son enfant,
Et qu’est-ce qu’elle a fait plus tard cette enfant, hein ?

Elle vendait des cartes postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C’était d’vendre des crayons.
Elle disait aux gens d’la rue,
“Voulez-vous des crayons ?”
Mais r’connaissant l’inconnue,
Ils disaient toujours non.
C’est ça qu’est triste.

她没有过爹娘
所以她是孤儿.
因为她没有钱
所以她不很富.
她其实有爹娘
可惜他们不认她
到头来这个可怜的她
被叫作”无名氏”.
她曾经卖明信片
也卖铅笔
她命中注定就要卖铅笔
她在街上叫卖”卖铅笔了”
只是她的名字是”无名氏”
没人愿意要她的铅笔
好可怜啊!

怎么笨到不认识自己的孩子
即使他们记性不怎么样啦!
我想如果我有自己的孩子,我一定会认得她!
当然她得像我才行 !

她在Ménilmontant路上张开她的小篮子
她指望招引客人
摇动她的篮子
但是有一天
小偷儿在她的篮子边走过
她的铅笔都被拿去了!
她开始喊叫:

“卖明信片了!
铅笔都没有了!”
可是行人显而易见
只要买铅笔.
她喊叫”卖铅笔”的时候
行人跟她说: “你的铅笔不好”
好可怜啊!

太可惜了. 她铅笔都没有了.
因为小偷儿都偷了.
她敢情不需要铅笔
因为她原来没卖一支笔!
却是可怜啊!

一个铅笔商
来跟她说:
“你来我家吧
我给你看漂亮的铅笔
你不用付钱!”
这是奇怪的交易
因为他是奇怪的商人
她感觉到他经过
因为她有了个小孩.
可不可悲这样占便宜?
可是她也软弱啦!

所以她抛弃了她的孩子
这个孩子后来干了什么活儿啊?

她卖明信片
也卖铅笔
她命中注定就要卖铅笔
她在街上叫卖”卖铅笔了”
只是她的名字是”无名氏”
没人愿意她的铅笔
好可怜啊!


Sentiment

  Piaf : la foule; hymne à l’amour ;  

Je revois la ville en fete et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j’entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras…
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
écrasés l’un contre l’autre
Nous ne formons qu’un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l’un et l’autre
Et nous laisse tous deux
épanouis, enivrés et heureux.
Entraînés par la foule qui s’élance
Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tous deux
épanouis, enivrés et heureux…
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras…
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Nous éloigne l’un de l’autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix
S’étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur, de fureur et de rage
Et je pleure…
Entraînée par la foule qui s’élance
Et qui danse
Une folle farandole
Je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole
L’homme qu’elle m’avait donné
Et que je n’ai jamais retrouvé…
人群我眼前又出现这城市一片欢声笑语沉浸在充满阳光的欢笑声中

我听见音乐中夹杂的叫声和笑声

正在迸发并深深笼罩我

我从那些推挤着我的人中迷失了

头晕目眩焦急地站在那里

而当我突然转身他退后几步

人群却将我推向他的胸口

我们被人群带着拽着

推来推去

挤在一起

我们融为一体

他们轻易地推着,

将我们连在一起

快乐,幸福,陶醉

我们被那向前冲去的人群拖着

跳着

一支疯狂的法兰多拉舞

我们双手连着,身体贴着

有时被抛起

身体连成一体飞起

又落下

快乐,幸福,陶醉

片片欢乐随着他的微笑辐射开来

闯在我心中并在深处迸发

但我突然在欢笑中叫了出来

因为人群把他从手中夺去

突然那拽着我们

拉着我们的人群

把我们冲开

我奋力挣扎

但他的声音被人们的欢笑掩盖了

我在痛苦中愤怒中叫着

哭着

被那跳着疯狂的法兰多拉舞的人群

挤走

我被挤得远远的

我攥紧拳头诅咒

这人群把他给我

又把他夺走

我再也找不到他

  Brel : ne me quitte pas; madeleine ; quand on n’a que l’amour ; Adieu l’émile je t’aimais bien (devient le très fameux “seasons in the sun”)

Jacques BrelNe me quitte pasNe me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s’oublier
Qui s’enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t’offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu’après ma mort
Pour couvrir ton corps
D’or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l’amour sera roi
Où l’amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t’inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s’embraser
Je te raconterai
L’histoire de ce roi
Mort de n’avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

 

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l’ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu’un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu’un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s’épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
 
Ne me quitte pas
Je n’vais plus pleurer
Je n’vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t’écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L’ombre de ton ombre
L’ombre de ta main
L’ombre de ton chien
Mais
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.

不要离开我          不要离开我
  应该要忘记
  所有能忘记的
  已然消失的一切
  忘记那些日子那些误会
  而在学着忘记的时光里
  当我想知道为何会如此
  随着一次次的追问
  有时几乎要扼杀了我愉悦的心
  不要离开我
  不要离开我
        不要离开我

        不要离开我
  
  我,将会送给你雨水做的珍珠
  来自从不下雨的国度
  我将不停挖掘土地
  至死方休
  为了让你的身体

覆满黄金与光泽
  我将规划一个领土
  那里只有爱情为王
  只有爱恋合法
  你将成为唯一的皇后
  不要离开我
  不要离开我

        不要离开我

        不要离开我
     
  不要离开我
  我会为你想出
  你能明白的傻话
  我会对你诉说
  站在那里的仰慕者
  只要被你看上两眼
  他们的心就会火焚烧
  我将对你述说
  这个国王
  因为遇不见你
  而死去的故事
  不要离开我
  不要离开我

        不要离开我

        不要离开我

我们经常看见
  四溅的火花
  来自一个老火山
  我们以为太老的火山
  丰饶的焦土很著名
  生长出的麦子
  比最好的四月时节还多
  而当夜幕降临
  为了那烈火熊熊的天空中
  红光与暗黑
  在天际交会
  不要离开我
  不要离开我

        不要离开我

        不要离开我
  

  不要离开我
  我将不会流泪
  我将没有话语
  我将躲在那里
  注视着你
  跳舞与微笑
  听着你说话
  唱歌大笑
  就让我成为
  你影中之影
  你的手之影
  你的狗之影
  不要离开我
  不要离开我

        不要离开我

        不要离开我

  Brassens : les amoureux des bancs publics  

Brassens Les amoureux des bancs publicsLes gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c’est une absurdité
Car à la vérité
Ils sont là c’est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des “Je t’aime” pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’ bien sympatiques

Ils se tiennent par la main
Parlent du lendemain
Du papier bleu d’azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher
Ils se voient déjà doucement
Ell’ cousant, lui fumant
Dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé

Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des “Je t’aime” pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’ bien sympatiques

Quand la saint’ famill’ machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris
Ell’ leur décoche hardiment des propos

venimeux
N’empêch’ que tout’ la famille
Le pèr’, la mèr’, la fille
Le fils, le Saint Esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s’conduir’ comme eux

Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des “Je t’aime” pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’ bien sympatiques

Quand les mois auront passé
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s’apercevront émus
Qu’ c’est au hasard des rues
Sur un d’ces fameux bancs
Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour

Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécott’nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des “Je t’aime” pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’ bien sympatiques

街头长椅上的恋人那些眼睛长歪的人看到人行道上

绿色长椅

以为只有没力气或大腹便便才能坐那里

他们真是大傻瓜

因为显而易见长椅上

时不时有一场恋爱开始

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

他们不把行人放在眼里

老实巴交的行人

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

海誓山盟热泪盈眶

他们的神情挺可爱

他们手拉着手

幻想明天

他们未来的屋子

墙上贴满了蓝天

他们恍恍惚惚看见

她缝着衣服,他吐着烟圈

甜甜蜜蜜

为初生的宝贝起名

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

他们不把行人放在眼里

老实巴交的行人

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

海誓山盟热泪盈眶

他们的神情挺可爱

有一个神圣家庭从旁边走过

撞见这两个没教养的恋人

恶毒的言语向他们发射

不过这一家子

父亲,母亲,女儿

儿子,圣灵

其实恨不得有时候

像他们这样活一活

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

他们不把行人放在眼里

老实巴交的行人

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

海誓山盟热泪盈眶

他们的神情挺可爱

当一天天过去

当一天天平息

那燃烧过的梦

当天空被乌云覆盖

他们会感动地发现

就在街头

在一张长椅上面

有他们最美丽的一段爱

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

他们不把行人放在眼里

老实巴交的行人

街头长椅上的恋人热热

街头长椅,街头长椅

海誓山盟热泪盈眶

他们的神情挺可爱

Vian : sentiment mélancolique très noir : Je bois Brel les vieux Gerard Lenormand : La ballade des gens heureux Parfois exaltation purement sexuelle : registre de la chanson paillarde ; Gainsbourg Lemon Incest ; sea sex and sun ; Brassens fernande ; Magali Noel Fais moi mal Johnny Johnny (Vian)   Barbara : la solitude

Je l’ai trouvée devant ma porte,
Un soir, que je rentrais chez moi.
Partout, elle me fait escorte.
Elle est revenue, elle est là,
La renifleuse des amours mortes.
Elle m’a suivie, pas à pas.
La garce, que le Diable l’emporte !
Elle est revenue, elle est là

Avec sa gueule de carême
Avec ses larges yeux cernés,
Elle nous fait le cœur à la traîne,
Elle nous fait le cœur à pleurer,
Elle nous fait des mains blêmes
Et de longues nuits désolées.
La garce ! Elle nous ferait même
L’hiver au plein cœur de l’été.

Dans ta triste robe de moire
Avec tes cheveux mal peignés,
T’as la mine du désespoir,
Tu n’es pas belle à regarder.
Allez, va t-en porter ailleurs
Ta triste gueule de l’ennui.
Je n’ai pas le goût du malheur.
Va t-en voir ailleurs si j’y suis !

Je veux encore rouler des hanches,
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m’en payer, des nuits blanches,
A cœur qui bat, à cœur battant.
Avant que sonne l’heure blême
Et jusqu’à mon souffle dernier,
Je veux encore dire “je t’aime”
Et vouloir mourir d’aimer.

Elle a dit : “Ouvre-moi ta porte.
Je t’avais suivie pas à pas.
Je sais que tes amours sont mortes.
Je suis revenue, me voilà.
Ils t’ont récité leurs poèmes,
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.
Eh ! bien, c’est fini, maintenant.”

Depuis, elle me fait des nuits blanches.
Elle s’est pendue à mon cou,
Elle s’est enroulée à mes genoux.
Partout, elle me fait escorte
Et elle me suit, pas à pas.
Elle m’attend devant ma porte.
Elle est revenue, elle est là,
La solitude, la solitude…

 我发现她, 在我的门口
一天晚上,我回到家
她到处跟随我
她回来了, 她在这里
她嗅逝去的爱情
紧跟
她妈的, 去她的!
她回来了, 她在这里
面容憔悴
她眼圈乌黑
我们
我们灰心
我们的双手
给我们凄凉
她妈的, 她甚至

把冬天塞进夏天

一身黑裙
一头乱发
一脸失望
你真的不好看
去别的地方吧
这张苦脸!

我不爱痛苦

我在这里,你就得离开!

我还要扭动腰肢
还要醉饮
要不眠之夜
跳动的
直到那灰的时终于
到我最后
要说”我爱你”
我还要为爱而死去

她说开门吧!
一步
我知道你的爱情逝去
我回来了, 在这里.
他们为你读美诗章
那些漂亮的先生, 那些漂亮的孩子
那些假Rimbaud, 你那些假Verlaine
现在,一切都完了。”

从此, 她给我不眠之夜
挂在
坐在我的膝
她到处跟随我
步步紧跟我
门口等我
她回来了, 她在这里

孤独, 她是孤独……

Rebellion et critique sociale

La chanson est souvent le métier de marginaux, qui écument les cabarets mal famés. Renaud : utilise une langue d’argot avec des fautes de francais (“nous nous en alrons”) et réhabilite des scènes ou des métiers populaires (bagarre de cafés dans “laisse béton” ; métier de pêcheur dans “c’est pas l’homme qui prend la mer (“j’irai au quatres vents foutre un peu le boxon”) Brel : les bourgeois ; ces gens là  

Jacques Brel
CES GENS-LÀ
1966
 

+++++
BREL
++++++

D’abord d’abord y a l’aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu’il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n’en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu’on retrouve matin
Dans l’église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l’oeil qui divague

Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie
  Et puis y a l’autre
Des carottes dans les cheveux
Qu’a jamais vu un peigne
Ouest méchant comme une teigne
Même qu’il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d’une autre ville
Et que c’est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu’aimerait bien avoir l’air
Mais qui n’a pas l’air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n’a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche
  Et puis y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n’importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d’apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d’une glissade
Et qui recarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands chloup
Et ça fait des grands chloup
Et puis il y a la toute vieille
Qu’en finit pas de vibrer
Et qu’on attend qu’elle crève
Vu que c’est elle qu’a l’oseille
Et qu’on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte
  Et puis et puis
Et puis y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m’aime pareil
Que moi j’aime Frida
Même qu’on se dit souvent
Qu’on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu’on vivra dedans
Et qu’il fera bon y être
Et que si c’est pas sûr
C’est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas

Les autres ils disent comme ça
Qu’elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J’ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j’ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c’est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu’elle partira
Elle dit qu’elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s’en va pas
On ne s’en va pas Monsieur
On ne s’en va pas
Mais il est tard Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.
   
先有大哥
他像西瓜
鼻子太大
名字忘了
他喝酒
喝了太多
无能无力
可很累了
酩酊大醉
自以为王
每夜喝醉
只喝酸酒
早晨发现
教堂里睡觉
板一样僵直
复活节蜡烛一样
他满口呐呐
眼睛胡言乱语
  我告诉你,先生
那种人家
不思想,先生
不思想
只祈祷
 

还有一位
头发里面有胡萝卜
从来没用过梳子
他和虱子一样丑恶

他竟然送衣服 给快乐的穷人 他把denise嫁出去 一个城里姑娘 不过是另一个城市 还有还有还有 他做小买卖
他戴小帽子
他穿小大衣
他开小汽车
他希望有面子
可面子都没有

怎么装作有钱?
他什么钱没有

我告诉你,先生
那种人家
不生活,先生
不生
只欺诈
  还有别人
母亲, 她不说话。
或者说废话
从早到晚
她的美使徒面子下面.
一副使徒的模样。
也有木头镜框里面
有父亲的小胡子
他滑倒了就死了
他看他的羊群
喝凉汤
弄出呼噜呼噜的声音
呼噜呼噜 还有太老的奶奶
她不停地抖
大家等她断气
因为她有的是钱
却不听
她的老手说的话
我告诉你,先生
那种人家
不谈话,先生
不谈话
只算钱
  还有, 还有
还有Frida
她和太阳一样漂亮
她喜欢我
就和我喜欢她一样
我们常常说
会有我们的房子
有很多很多窗子
差不多没有墙壁
我们那里会生活
那儿过日子很幸福
可是不一定会这样
但是也有可能
因为别人不让
因为别人不让.

他们说
她太漂亮, 我配不上
说我只会杀猫。
可我从来没杀过猫!
要不,是很久以前
要不,已经忘了
要不,是因为它们臭.
总之他们不让
总之他们不让
有时候, 我们见面的话
好像不是故意的
她眼睛里有泪
她说她会走
她会跟我走.
那一会儿,
只有那一小会儿
我相信她, 先生
我相信她。
那一会儿,
只有那一小会儿
我告诉你,先生
那种人家
不出走,先生
不出走
 

可是已经晚了,先生
我要马上回家。

 
Brassens: la mauvaise herbe ; la mauvaise réputation   

Quand l’jour de gloire est arrivé
Comm’ tous les autr’s étaient crevés
Moi seul connus le déshonneur
De n’pas êtr’ mort au champ d’honneurJe suis d’la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C’est pas moi qu’on rumine
Et c’est pas moi qu’on met en gerbes
La mort faucha les autres
Braves gens, braves gens
Et me fit grâce à moi
C’est immoral et c’est comm’ ça
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j’vive un peu
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j’vive un peuLa fille à tout l’monde a bon cœur
Ell’ me donne au petit bonheur
Les p’tits bouts d’sa peau, bien cachés
Que les autres n’ont pas touchés

Je suis d’la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C’est pas moi qu’on rumine
Et c’est pas moi qu’on met en gerbes
Elle se vend aux autres
Braves gens, braves gens
Elle se donne à moi
C’est immoral et c’est comme ça
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu’on m’aime un peu
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu’on m’aime un peu

Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm’ les moutons
Moi, j’vis seul, et c’est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin

Je suis d’la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C’est pas moi qu’on rumine
Et c’est pas moi qu’on met en gerbes
Je suis d’la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j’vive un peu
Et je m’demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j’vive un peu 

 杂草辉煌的一天到来的时候
因为别的军人都毕命了
惟有我没有这个荣誉
我没在战场死去
 
我是杂草,
伙伴们, 伙伴们
牛羊不吃我
花束不用我
死神砍倒别人
伙伴们, 伙伴们
但却放过我
这不够道德但是就这样
啦啦啦啦啦啦啦
啦啦啦啦啦啦啦
我问自己, 上天啊
我活多一点儿
为什么有问题
我问自己, 上天啊
我活多一点儿
为什么有问题
卖笑女够意思
好心给我
她皮肤的秘密
没被别人碰过

我是杂草,
伙伴们, 伙伴们
牛羊不吃我
花束不用我
把自己卖给别人
伙伴们, 伙伴们
但她自己给我
这不够道德但是就这样
啦啦啦啦啦啦啦
啦啦啦啦啦啦啦
我问自己, 上天啊
得到一点儿爱情
为什么有问题
我问自己, 上天啊
得到一点儿爱情
为什么有问题

听说人们需要过群居生活
和牛羊一样
我独自一人生活
我不要改变
不要他们的

我是杂草,
伙伴们, 伙伴们
牛羊不吃我
花束不用我
我是杂草
伙伴们, 伙伴们
我自由生长
在不三不四的人光顾的花园
啦啦啦啦啦啦啦
啦啦啦啦啦啦啦
我问自己, 上天啊
我活多一点儿
为什么有问题
我问自己, 上天啊
我活多一点儿
为什么有问题

  Vian : le déserteur (lettre au président) qui a été censurée Telephone reprend la prière du notre père

Imaginaire

Brel : Les fenêtres ; je suis un soir d’été Brassens : Gare au gorille; Brave Margot

Attachement à sa culture, à sa nation

Patriotisme populaire attachement à la terre natale, célébrée dans la langue qui lui est propre => le plat pays de Brel (également traduit en flamand) Brassens l’auvergnat     L’Auvergnat                奥弗涅人

Elle est à toi cette chanson                          这是给你的一首歌
Toi l’Auvergnat qui sans façon                       没有机心的奥弗涅人
M’as donné quatre bouts de bois                   你给了我几块木柴
Quand dans ma vie il faisait froid                   在我生命中寒冷的时刻
Toi qui m’as donné du feu quand                   你帮我点起了火
Les croquantes et les croquants                   当张三李四王二麻子
Tous les gens bien intentionnés                   所有心存介意的人
M’avaient fermé la porte au nez                   砰地一声关上门
Ce n’était rien qu’un feu de bois                   虽然仅仅是一星柴火
Mais il m’avait chauffé le corps                  但它温暖了我的身躯
Et dans mon âme il brûle encore               我的灵魂中还跳动着
A la manièr’ d’un feu de joie                       一支快乐的火种

Toi l’Auvergnat quand tu mourras               奥佛涅人如果你死去
Quand le croqu’mort t’emportera               送葬的队伍
Qu’il te conduise à travers ciel                   穿过天空
Au père éternel                                         把你抬给上帝

Elle est à toi cette chanson                       这是给你的一首歌
Toi l’hôtesse qui sans façon                       没有机心的女主人
M’as donné quatre bouts de pain               你给了我几块面包
Quand dans ma vie il faisait faim               在我生命中饥饿的时刻
Toi qui m’ouvris ta huche quand               你向我打开了面包箱
Les croquantes et les croquants               当张三李四王二麻子
Tous les gens bien intentionnés               所有心存介意的人
S’amusaient à me voir jeûner                   幸灾乐祸地看着我挨饿
Ce n’était rien qu’un peu de pain             虽然只不过是几块面包
Mais il m’avait chauffé le corps               但它温暖了我的身躯
Et dans mon âme il brûle encore               我的灵魂里还回味着
A la manièr’ d’un grand festin                   一场节日的盛宴

Toi l’hôtesse quand tu mourras               女主人如果你死去
Quand le croqu’mort t’emportera               送葬的队伍
Qu’il te conduise à travers ciel               穿过天空
Au père éternel                                       把你抬给上帝

Elle est à toi cette chanson                       这是给你的一首歌
Toi l’étranger qui sans façon                   没有机心的陌生人
D’un air malheureux m’as souri               你向我投来不幸而勉强的微笑
Lorsque les gendarmes m’ont pris               当我被治安警察抓住
Toi qui n’as pas applaudi quand               没有热烈鼓掌
Les croquantes et les croquants               当张三李四王二麻子
Tous les gens bien intentionnés               所有所有心存介意的人
Riaient de me voir emmener                   高兴地看我被抓走
Ce n’était rien qu’un peu de miel               虽然这只不过是一点儿甜甜的蜜
Mais il m’avait chauffé le corps               但它温暖了我的身躯
Et dans mon âme il brûle encore               我的灵魂里还照耀着
A la manièr’ d’un grand soleil                   一颗明亮的太阳

Toi l’étranger quand tu mourras               陌生人如果你死去
Quand le croqu’mort t’emportera               送葬的队伍
Qu’il te conduise à travers ciel               穿过天空
Au père éternel                                       把你抬给上帝

   chanson = symbole d’une nostalgie, souvent, pour les auditeurs actuels (=> radio nostalgie !) “La bohème” d’Aznavour, où il évoque “un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître”. Attachement, donc, à la culture de notre pays, par la voix de ces chanteurs qui paraissent proches et évoquent pourtant une france un peu désuète. La chanson revêt ces couleurs un peu passées, qui suggèrent cette époque lointaine et proche à la fois, étrangement familière à l’auditeur qui ressent la nostalgie d’un temps, d’une France qu’il n’a pas connue. Phénomène moderne : Chanson française par opposition à la culture anglosaxonne moderne (enjeu politique ; francophonie) Sarkozy reprend Douce France pour une réflexion sur l’identité française.  

Lien à la poésie

Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, sont trois sources littéraire essentielles pour la chanson francophone moderne. D’abord, par leur travail sur la musicalité des mots, et le format court de nombre de leurs textes, ils inventent, en quelque sorte tels des “musiciens sans guitare”, un format qui deviendra celui de la chanson. Dans leurs poèmes on trouve des textes dans lesquels le mot “chanson” figure (“chanson d’automne”, ou “chanson d’après-midi”).   Brassens reprend Aragon : il n’y a pas d’amour heureux (interprétation par Barbara) Chanson extraordinairement émouvante ; que j’ai redécouvert il y a un an. Voir le clin d’oeil entre poésie et chanson avec l’air de guitare  

Rien n’est jamais acquis à l’homme. Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n’y a pas d’amour heureux

Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs

Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous deux

Il n’y a pas d’amour heureux

Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de ce lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désarmés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes

Il n’y a pas d’amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l’unisson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson

世上没有快乐的爱情人其实一无所有没有力量没有弱点没有心

张开双臂,影子却构成十字架

抱紧幸福,却碾碎了它

生命是奇特而痛苦的分离

世上没有快乐的爱情

生命像没有武器的战士

被套上盔甲,引向另一种命运

何必早上起来

晚上一无所有,不知去往何方

生命,忍住泪说出来

世上没有快乐的爱情

美丽的爱珍贵的爱我揪心的痛

你在我心里有如受伤的鸟

那些人看我们走过不知所以

重复着我编的歌

它在你的眼中很快死

世上没有快乐的爱情

学会生活的时候已经太晚

夜晚我们的心交织哭泣

歌声总会含点痛苦

颤抖总会带点遗憾

吉他总会有点呜咽

世上没有快乐的爱情 

没有爱情不带痛苦

没有爱情不曾毁灭

没有爱情不会凋零

不会比你更凋零祖国之爱 没有爱情缺少泪水

世上没有快乐的爱情

但这是我们俩的爱情

  Brelle plat pays ;la mer du nord“. Montrer l’emphase et l’émotion contagieuse de la dernière phrase

Brel nous emmène dans un terrain surréaliste ; mais on le suit volontiers. Et quand il s’agit de pardonner son suicide à ce pauvre canal, on est tout prêt à le faire !

Magie de la chanson francaise pour exprimer l’émotion.  

   

avec un ciel si bas, qu’un canal s’est perdu,   avec un ciel si bas, qu’il fait l’humilité, avec un ciel si gris, qu’un canal s’est pendu avec un ciel si gris, qu’il faut lui pardonner 它的天空那么低   一条运河迷路了
它的天空那么低   让我们感到渺小
它的天空那么灰   一条运河上吊了
它的天空那么灰   我们应该原谅它

 

Conclusion

La chanson francaise est toujours très vivante : mes enfants et mon chauffeur l’aiment. Popularité de Piaf à Shanghai (spectacle ; une amie chante la vie en rose pour son entreprise ; karaokés) Dernier morceau : Notre chauffeur chinois Angel, qui ne connaît pas un traître mot de français, chante les 5 couplets de “Fleur d’épine”, vieille chanson du pays de bigorre (sud ouest ; armagnac)    (Jean Louis Murat), Benabar, Renan Luce   Slam : Grand corps malade   Ouverture : les francais ne sont pas si chauvins que cela et on aime beaucoup de formes de chanson : En la mar

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