Mais son avance plus limitée que prévue montre qu'il lui faudra composer avec la gauche, plus tolérante sur les questions de mœurs en général et l'homosexualité en particulier.
Le suspense a pris fin dimanche 4 juillet 2010 au soir avec la publication des résultats définitifs du vote des Polonais.
Bronislaw Komorowski, président par intérim issu du parti au pouvoir Plate-forme civique, a été élu à la tête de la Pologne avec 53% des voix.
Il faisait face au conservateur Jaroslaw Kaczynski, le frère de l'ancien président tué dans un accident d'avion le 10 avril 2010.
Une première surprise est l'écart plus serré que prévu entre les deux candidats.
Certains sondages comme celui du journal Gazeta Wyborcza donnaient en effet Bronislaw Komorowski vainqueur dès le premier tour.
Mon adversaire a été particulièrement habile dans la gestion de son image.
C’était lui, très catholique, qui avait soutenu en 2005 "l'affirmation de l'homosexualité conduira à la ruine de la civilisation".
Pour cette campagne, il a soigneusement évité la polémique en n'abordant que des thèmes rassembleurs.
Bronislaw Komorowski, de son côté, ne s'est jamais distingué par des déclarations homophobes, quoique son parti de droite libérale ne fasse pas mystère de convictions peu progressistes en matière de mœurs.
Le réel imprévu est plutôt venu de la gauche, que les analystes disaient moribonde en Pologne.
Grezgorz Napieralski, le candidat du parti de la gauche démocratique SLD a remporté 13,6% des suffrages au premier tour, alors que les sondages le créditaient de 3 à 10% des intentions de votes.
Les médias l'attendaient donc comme l'arbitre du second tour.
Le jeune homme politique, 36 ans, ne cachait pas le prix de son soutien qui devait être l’adhésion à la Charte des droits fondamentaux que l'ancien président avait refusée afin de ne pas accorder trop de droits aux gays, l’introduction de la parité hommes/femmes aux élections, le retrait des troupes polonaises en Afghanistan.
Finalement, Grezgorz Napieralski n'appellera à voter pour aucun des deux candidats, ses conditions n'ayant pas été satisfaites.
Les résultats prouvent logiquement que les voix de gauche se sont majoritairement reportées vers Bronislaw Komorowski, pro-européen et plus centriste.
Celui-ci devra donc compter avec cet électorat jeune plus ouvert sur des questions sociales.
Les élections législatives, au premier semestre 2011, sont le prochain enjeu.
Ces élections pourraient retourner la situation.
Les LGBT polonais devront surtout s'armer de patience et de combativité pour voir leur situation s'améliorer.
En effet, il n’y pas de loi anti-discrimination, pas d'union civile, pas de législation anti-discours de haine.
Le chemin vers l'égalité reste long à parcourir en Pologne.
Seigneur, aide au respect et à l'égalité.