Pettachi bis

Publié le 07 juillet 2010 par Jeanpaulbrouchon

A Reims, Alessandro Petacchi remporte sa deuxième victoire sur le Tour de France alors que Mark Cavendish, qui se classe 12ème, est en méforme.

Cambrai-Reims c’était « l’étape de transport » sur le Tour de France après trois journées très animées. Il faut bien d’un moyen ou d’un autre rejoindre la massif alpin. Peu de difficultés au programme, mais tout de même 154 kilomètres de course sous un chaud soleil à 40 km/h de moyenne. Ce n’est pas encore de récupération mais ça y ressemble. Une grande partie du peloton a besoin de réparer plaies et bosses dûes aux trop nombreuses chutes enregistrées depuis le départ de Rotterdam ...

Dans cette conjoncture, l’étape était promise aux rapides routiers-sprinters, aux lévriers du peloton. Elle le fut puisqu’à l’issue d’un sprint massif l’italien Alessandro Petacchi (Lampre) remporte sa deuxième victoire après celle de Bruxelles. Le sprint fut pur, limpide, sans accroc, sans bousculade. Petacchi est un sprinter long. Les 1100 m de l’ultime ligne droite ont favorisé ses desseins. L’italien n’a besoin de personne pour se lancer. Il aime mener ses sprints seul. Cela lui réussit fort bien. Son âge, 36 ans, n’est pas un handicap. La preuve. Il n’a pas le jump des plus jeunes, mais il possède la résistance.

Et Cavendish ? Il termine à la 12ème place. Et pourtant son équipe a tout fait pour le conduire à la première place. Elle a tout d’abord contribué à la jonction avec les échappés de la première heure dont les deux coureurs français Dimitri Champion et Nicolas Vogondy puis aux abords de l’arrivée a mis en place le « train » avec Eisel, Grabsh, Rogers, Martin et Renshaw pour finir. L’an dernier tout était rose pour cette équipe. Cavendish dominait les sprints avec six victoires mais cette année la chanson n’est plus la même. Cavendish n’est plus le Cavendish de l’an dernier. Il semble avoir perdu une partie de ses forces. Il n’a plus la même confiance en lui. Losque Petacchi a véritablement lancé le sprint, Cavendish lui a lancé un regard qui en dit long sur son manque de confiance. C’est le signe du sprinter qui s’avoue battu. Tous les sprinters vous le diront. Je vais même plus loin dans l’analyse du cas Cavendish. Je ne pense pas que cette année il soit capable de remporter une étape.

Un sprinter battu aussi nettement, alors que tout doit lui sourire (équipe au point, topographie des lieux idéale), c’est le signe de la régression. De plus, les équipiers font leur métier mais eux aussi en cas d’échecs répétés commencent à se poser des questions. Ils sont moins actifs.

Le conseiller de Cavendish n’est autre que l’Alllemand Erich Zabel (six fois vainqueur final du classement par points, 12 victoires d’étapes à son actif). Ilva devoir employer les grands moyens pour relancer son élève et retrouver auprès de ses partenaires une envie supplémentaire pour « faire le boulot ».

L’étape suivante, d’Epernay à Montargis, vient à point nommé pour que Cavendish redore son blason. Mais je le répète n’est-ce pas trop tard ?

Un dernier mot sur l’étape du jour. Deux coureurs français dans l’échappée de la première heure, une place de 6me dans le sprint massif pour Sébastien Turgot et le Prix de la combativité pour Dimitri Champion. Certes, il ne peut y avoir chaque jour un exploit comme celui de Chavanel sur la route de Spa. Mais sans être aux toutes premières loges, il y a des coureurs nationaux qui se mettent en évidence.

Jean-Paul