Juan Carlos Fresnadillo, réalisateur de 28 weeks later, ne fait qu'enfoncer ce clou pourtant déjà bien ancré dans le cinéma de genre, en livrant un opus dépassant l'original de Danny Boyle (28 days later).
En reprenant cette histoire de contamination des humains par un virus les transformant en bêtes assoifées de sang, Fresnadillo, loin de ne trousser qu'un simple film d'horreur efficace (ce qu'il est également), développe avant tout l'aspect profondément humain de son histoire, apportant ainsi au film une dimension réellement touchante dans les rapports qu'il développe entre les protagonistes.
La caméra de Fresnadillo, tantôt secouée en plans rapprochés, tantôt ample dans certaines vues (splendides) d'un Londres sous contrôle militaire, ne cède à aucun moment à la facilité, mais épouse au contraire un scénario prenant, haletant et diablement efficace. En outre, le réalisateur établit un parallèle, jamais déclaré mais sans cesse suggéré, avec la situation de l'armée américaine en Irak à l'époque. En place pour rétablir l'ordre, les militaires de 28 weeks later se feront bien rapidement dépasser par les évènements, et la référence à la politique étrangère menée par le président Bush en Irak devient alors une évidence.
Notons également quelques scènes purement jouissives, dont une introduction fracassante, et la scène de l'hélicoptère, grand moment de délire visuel s'inscrivant comme l'une des meilleures du métrage. Enfin, la musique de John Murphy, galvanisante et tout en crescendo mêlant suspense et tension palpable, achève de faire de ce 28 weeks later un morceau de bravoure visuel et émotionnel indispensable à tout amateur du genre.
Et ce jusqu'à l'ultime scène, efficace et prometteuse en diable, qu'un opus 3 voit le jour ou non. Auquel cas, notre imagination est déjà en train de faire le reste.