Tirées du lit bien à l'heure par nos réveils flambant neufs, nous avons eu tout notre temps pour flâner dans la ville à la recherche d'un petit déjeuner avant de prendre notre bus pour Vinh Long. Surtout moi, en fait, car Anke était malade de ses expériences gastronomiques de la veille... le pâté de tête n'est pas passé.
L'avantage(pour nous) du Vietnam par rapport à la Thaïlande ou au Cambodge, c'est que l'alphabet est plus ou moins le même que le nôtre (avec plein d'accent bizarres au-dessus des lettres, dont chacun indique une intonation différente qui peut changer le sens du mot), donc même si tout est écrit dans la langue locale, on peut parfois comprendre quelques mots universels donc relativement transparents.
j'ai fini par trouver mon bonneure, hinabituèlemant hortografiait.
Mon indispensable dose quotidienne de caféine ingérée, je suis partie au marché à la recherche d'aliments solides si possible pas salés (je reste quand même française dans l'âme). Il y avait bien des baguettes-vache Kiri mais ça n'aurait pas été drôle...(ni sucré).
J'ai commencé par une pochette surprise et suis retombée sur le truc radioactif de la veille, dites-donc! (voir avant-dernier post). Et là, je vais vous décevoir, mes amis: ce que nous avions d'abord pris pour de la chair à saucisse sucrée est en fait... de la banane cuite. Je me disais aussi qu'elle avait un arôme fruité, cette viande...
Pour mon anniversaire, je ne veux pas de Bescherelle mais des nouvelles papilles gustatives.
Après cette mise en bouche éclairante, je me suis décidée pour des petites boules spongieuses (dont la consistance m'a rappelé celle du « pain » marocain) un peu sucrées et surtout très colorées (décidément). Je suppose qu'elles étaient à base de farine de riz, mais ce n'est qu'une pure hypothèse. Ce qui est sûr, c'est que c'était un féculent et que ça leste bien, ces bêtises-là.
notez en arrière-plan le touk-touk-vélo. Ce n'est pas le vrai nom, que je n'ai pas compris (mais je vais me renseigner)
Je les ai dégustées en attendant le bus devant le... book shop.
Le fameux book shop.... parlons-en. Le nom ne reflète qu'une infime partie de ce que ce magasin propose. C'est assez incroyable: non seulement ça fait librairie, mais en plus buvette, bureau de tabac, stand de vêtements, et même droguerie, sous la caisse (mouchoirs, serviettes hygiéniques et crème anti-moustique). Et last but not least: agence de tourisme. C'est là que nous avons acheté nos billets de bus pour Vinh Long car c'était 1/3 moins cher qu'ailleurs (conseil à retenir pour ceux qui voyagent dans le coin). Le Lonely Planet nous avait mises en garde: encore plus que les pays voisins, les Vietnamiens ont une fâcheuse tendance à exagérer les prix touristes, les faisant payer jusqu'à 10 fois plus que les autochtones.
C'est ce qu'on appelle un commerce diversifié. Du 6 en 1! (et j'en oublie peut-être) Nos bars-tabac-journaux peuvent aller se rhabiller.
J'avais une place au premier rang pour le passionnant spectacle de la rue. Fascinée, j'ai observé le numéro d'équilibriste d'une dame guidant d'une main sa mobylette, portant de l'autre son bol de soupe. J'ai assisté au défilé des gens qui se rendaient au travail avec leur fond de commerce sur leur brouette,
sur roulettes,
notez les très typiques chaises en plastique dont le format mobilier de poupée peut être problématique pour les fessiers imposants des obèses d'Européens que nous sommes.
parfois aussi sur leur mobylette, mais dans ce cas ils vont plus vite, donc ce n'est pas évident pour les photos. Plus tard, des touristes français m'ont raconté qu'ils avaient vu des gens transporter un cochon sur une mobylette, et, tenez-vous bien, même un bœuf!! Ah, l'ingéniosité vietnamienne... nous sommes bien empotés, en comparaison.
(...)
Me voilà à nouveau dans le bus. Pas de grande différence avec le Cambodge au niveau de la conduite (sportive, et c'est un euphémisme) et des klaxons (intempestifs). Et que je fais tut tut pour prévenir que je dépasse (comme un kamikaze, entre nous. Je ne regarde plus car je manque la crise cardiaque à chaque fois), pour demander à la mobylette de devant de se rabattre, pour faire sursauter le piéton (bande de sadiques), pour dire bonjour à un copain, pour le plaisir aussi, apparemment. Je n'exagère aucunement. C'est un concert permanent, et pas particulièrement mélodieux. Prévoir les boules Quies pour les longs trajets. Elles sont au fond de mon sac à dos qui se trouve dans le coffre, damned. Next time.