On attendait l’Amérique, surtout un 4 juillet. On attendait les drapeaux et on imaginait déjà rajouter une étoile à la bannière de Ralph Lauren. Il n’en fut rien. Certes, le cadre du Ralph est irréprochable. Les quelques tables intimistes sont ponctuées de fleurs blanches. De grands parasols crème aident à conserver la fraîcheur de cette cour pavée d’un hôtel particulier du 6ème qui abrite le nouveau flagship store du fils préféré de l’Amérique du bon goût. L’Amérique de Jackie avant Lee Oswald, l’Amérique des barbecue mixed grill, l’Amérique des pelouses hollywood chewing-gum, l’Amérique du polo et des robes blanches.
Restaurant Le Ralph
Le charme se rompt cependant lorsque les plats arrivent, décevants, malgré un certain effort de présentation MOMAesque. Le Burger minimaliste, étriqué comme le col amidonné d’un pasteur presbytérien – demie-feuille de laitue et virgule de ketchup – frise remarquablement l’insuffisance, de sauce notamment ; et les oeufs pochés, depuis bien trop longtemps, peinent à colorer une garniture convenue et un peu fade.
Le Burger minimaliste...très minimaliste
Les oeufs pochés
Le service – des sourires et des hommes – aurait pu être gagnant s’il n’avait pas passé la ligne blanche suite à une erreur de commande. Tout cela est bien dommage car on attendait mieux. Alors comme dans la chanson, on sort en fredonnant: « Je reviendrai, mais je ne sais pas quand, cousu d’or et brodé d’argent ».
Pour dîner au Ralph, c’est en effet un minimum.
Où : 173 boulevard Saint Germain, 75007 Paris (Metro Saint-Germain ou Rue du Bac) – Tél : 01 44 77 76 00
Combien : Compter environ 40 euros à la carte
Quand : dimanche midi ou samedi soir, pour l’ambiance snobo-decontractee du week-end
Avec qui : vos amis riches, vos parents et leur carte gold, votre Amex
Aux pieds : des sandales dorées pour elle, des mocassins en cuir souple pour lui
Dans votre ipod : Joe Dassin, L’Amérique