Citoyens !
On reçoit et lit ça et là des informations, des opinions, des arguments comme quoi le marketing digital est en train de tuer le marketing traditionnel. Ou plus exactement que le Social Media marketing, c’est le futur, et que ceux qui ne prennent pas le train en marche sont voués à mourir à terme.
Je ne vais pas vous dire radicalement le contraire, mais un peu de nuances, citoyens !
D’abord, certains grands principes élaborés et éprouvés au fil des années ne peuvent être balayés d’un revers de main par une nouvelle génération. Les trucs et astuces sur un salon professionnel, la chaine de production pour sortir une publicité et faire travailler des compétences multiples, c’est aussi du marketing. Digital ou non, certaines méthodes de travail ne sauraient être abandonnées. Ce sont les marketeux anciens qui ont dit que “content is king”. Ce sont les bullshiteurs de la génération auto-déclarée Y qui ont dit un temps que “buzz only is fun“.
Ensuite, il va en falloir des ressources compétentes et “seniorisables” afin de faire avancer l’entreprise vers le web social : d’excellents marketers vont pouvoir accompagner les jeunes pousses digitales à mieux appréhender une culture d’entreprise, une culture du produit, tandis que les jeunes pousses vont pouvoir rafraichir le terrain de jeu, challenger des convictions. Il ne s’agit pas de faire des arbitrages binaires, il s’agit d’agréger et fédérer des équipes.
Par ailleurs, pourquoi parler systématiquement de révolution quand il ne s’agit que de simples points d’optimisation. Un bon boulanger ne fait pas forcément un pain radicalement différent du boulanger du coin de la rue d’en face, pourtant il continue à vendre, bref à faire vivre une économie. Le digital peut permettre au boulanger (producteur, marketer, comptable, tout cela à la fois) d’ajouter une brique de services en plus : l’accompagner en comprenant son business historique sera clé pour les marketers “digitaux” à terme.
Enfin le marketing digital, s’il a fait d’énormes efforts de conceptualisation voire de modélisation, n’a pas encore pu toucher à l’ensemble des canaux de communication en opérationnel. En événementiel, par exemple, le digital en est à la préhistoire : vous voyez beaucoup de leviers digitaux lors des soirées de nos marques fétiches, par exemple ? Vous voyez beaucoup de leviers chez Carrefour, autre que pour nous faire venir à une promotion le week-end prochain ?
En conclusion : la bonne nouvelle, c’est que d’énormes terrains de jeux sont à déblayer et à exploiter dans les prochaines années. La mauvaise ? Et bien en fait, il n’y en a pas tant que ça, là, tout de suite.
Et si tu es motivé, y’a des liens par ici sur le débat 4 P vs 4 E en marketing.