Jus d’Oranje et Omelette uruguayenne.

Première demi-finale de cette dix-neuvième édition de la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Elle oppose les Pays-Bas, finaliste malheureux en 1974 et 1978 face au double Champion du Monde l’Uruguay qui, quarante après, renoue avec son glorieux passé.

Composition des équipes :

Pays-Bas : Stekelenburg / Boulahrouz – Mathijsen – Heitinga -Van Bronckhorst (cap) / Van Bommel – De Zeeuw – Sneijder / Kuyt – Van Persie – Robben. Entraîneur : Bert Van Marwijk

Uruguay : Muslera / Caceres – Godin – Victorino – M.Pereira / Perez – Arevalo- Gargano – A.Pereira / Cavani – Forlan (Cap). Entraîneur : Oscar Washington Tabarez

Absences :  côté Uruguay du capitaine Lugano sur blessure, de Suarez et de Fucile pour suspensions, tout comme du côté batave pour Van Der Wiel et De Jong.

L’arbitre ouzbek Irmatov donne le coup d’envoi de la rencontre dans ce magnifique stade de Green Point au Cap.

La première action du match est à l’actif des hollandais. Après un cassage de reins de Robben sur Caceres, son centre est contré mais revient sur Sneijder qui tire fort devant le but. Muslera part à la pêche, le ballon retombe dans les pieds de Kuyt mais la frappe du néerlandais n’attrape pas le cadre.

Le match s’installe dans un faux rythme, une équipe uruguayenne qui défend à dix derrière la balle, les Oranje pour l’instant ne trouvent pas le décalage. Il faut avouer que les attaquants bataves ne se foulent pas trop.

Caceres est l’homme de ce début de match, sur une fausse queue, il permet à Kuyt de faire un centre dangereux, Muslera s’empare du cuir mais d’une façon peu autoritaire.

Le jeu défensif de l’Uruguay est exemplaire, le milieu coulisse parfaitement, Gargano et Arevalo sont partout. Il faut dire également que l’animation des bataves est conforme à ce qu’on a vu jusque là, très moyenne avec des joueurs statiques.

Enfin une action à plus de trois passes, le cuir revient dans les pieds de Van Bronckhorst, tout le monde s’attend à un centre mais non, il allume un pétard de trente cinq mètres qui nettoie la toile d’araignée du but de Muslera. Golazo comme dise si bien les Sudam.

Premier carton du match pour Maxi Pereira venu nettoyer les chevilles de Robben, on joue la 20e minute.

L’Uruguay a du mal à créer le danger. Sur un corner de Forlan dégagé par la défense hollandaise, Caceres assomme De Zeeuw d’un retourné maladroit. Il récolte un carton jaune, tout comme Sneijder venu protester un peu trop énergiquement.

Cavani essaie bien une simulation grotesque  mais l’arbitre est vigilant et laisse poursuivre l’action. Le match reste poussif, la défense batave cause quelques frayeurs à ses nombreux fans avec des placements approximatifs.

On joue la 35e minute, Cavani récupère un mauvais renvoi hollandais, il déborde mais s’endort avant de centrer alors que Forlan attend désespérément la balle. Grosse occasion uruguayenne gâchée.

Les gauchos semblent prendre confiance et monopolisent le cuir, sur un centre d’A.Pereira Forlan n’appuie pas assez sa tête pour inquiéter Stekelenburg.

Quarantième minute, Forlan plein axe crochète Heitinga qui n’a pas décroché la caravane, il s’avance et allume une superbe frappe des vingt mètres et trompe Stekelenburg un peu avancé et les mains en cartons. Landreau aurait arrêté ce tir, et sans sauter. Quelle classe ce Forlan, il inscrit son quatrième but dans la compétition.

Score de parité logique à la mi-temps d’un match moyen au niveau technique. Les Uruguayens laisse tout de même une meilleure impression et on se dit qu’en appuyant un peu plus leurs attaques ils pourraient mettre à mal cette défense hollandaise très fébrile. Les Hollandais se sont endormis après l’ouverture du score, Robben et Kuyt sont les principaux animateurs, Van Bommel est bon dans son rôle de récupérateur.

Début de la seconde période avec un changement côté hollandais, avec l’entrée en jeu de Van Der Vaart à la place de De Zeeuw, choix résolument offensif de la part du coach Van Marwijk. Elia pendant ce temps se désespère sur le banc.

Sur une balle en profondeur, Stekelenburg nous gratifie d’une sortie kamikaze, la balle arrive sur A.Pereira qui tente le lob mais Van Bronckhorst sauve en catastrophe devant le but vide. Quelle fébrilité de la part du gardien !

Van Persie que mister Wenger trouve très bon (ah bon il joue à Arsenal ?) est porté disparu. Van Der Vaart lui ce qu’on aime chez lui, c’est sa femme (sic). Tout comme leurs supportrices.

L’Uruguay s’est replacée en défense, les Hollandais ont le ballon mais ne savent pas trop quoi en faire. C’est l’heure de jeu et on se demande si on joue bien une demi-finale de Coupe Du Monde, le niveau de jeu est tellement pauvre.

Très bon coup franc de l’artiste Forlan, Stekelenburg se détend bien et repousse des deux poings.

Van Bronckhorst alerte Van Persie sur une longue balle, dans la surface il trouve Van Der Vaart qui frappe mais Muslera est à la parade. Le ballon revient sur Robben qui la joue perso et trouve l’intérieur des poteaux, trois points.

Temps fort hollandais à la 70e minute qui se conclue par un but. Sneijder frappe aux seize mètres, la balle ne semble pas dangereuse mais Muslera ne voit pas le départ de la balle, gêné par Van Persie à la limite du hors-jeu et le cuir finit au fond des filets. Cinquième but de l’intériste en route pour le ballon d’or.

L’Uruguay n’a pas le temps de souffler que Robben fait le break et envoi pratiquement son équipe en finale. Un caviar de Kuyt trouve la tête croisée du bavarois qui fait mouche. On joue la 73e minute.

Tabarez tente le tout pour le tout avec l’entrée en jeu d’Abreu El Loco. Mais les uruguayens semblent abattus et n’ont plus les ressources mentales et physiques pour créer le danger. La « garra » est resté au fond du train (re-sic).

Forlan sort à son tour, comme un aveu d’impuissance (NDLR. Il est sorti apparemment blessé a déclaré Tabarès), de loin le meilleur joueur de la Celeste et qui mérite une standing ovation du public.

Pourtant sur une combinaison astucieuse sur coup franc, Maxi Pereira redonne l’espoir à son équipe en trouvant d’une belle frappe enroulée le petit filet de Stekelenburg. La fin de match s’annonce passionnante, Tabarez doit se mordre les doigts d’avoir sorti son capitaine Forlan qui semble sorti légerement touché. Tout comme Robben trop facile quelques minutes avant. El Loco va-t-il devenir le héros de ce match ?

Mr Irmatov siffle la fin du match, la Hollande se qualifie pour sa troisième finale de Coupe du Monde dans une partie très faible au niveau technique. Son match est dans la lignée des précédents, les bataves n’ont pas montré une grande maîtrise tactique et technique, des temps forts et des temps faibles. Leur jeu collectif proposé est très pauvre, une animation offensive bancale avec des attaquants qui ne font pas tous les efforts de replacement. Et que dire de cette défense centrale très fébrile, approximative dans son placement et dans la relance. Van Bommel est encore le métronome et le joueur clé de cette équipe.

Bravo à l’Uruguay pour son très beau parcours, ils ont su profiter de leur haut de tableau très moyen pour renouer avec leur passé glorieux. Ils ont encore démontrés une très belle organisation défensive, une envie et une mentalité sans faille. Forlan mérite des éloges, quel joueur talentueux et si beau à voir jouer. Mais il était bien seul pour pouvoir faire la différence . Cette équipe est tombée contre la seule équipe de bon niveau, ce n’est pas un signe anodin. Il leur a manqué un peu de talent.