Magazine Sport

On appelle le Chevalier Blanc

Publié le 07 juillet 2010 par Vinz

Laurent Blanc arrive tel le sauveur mais il ne reste rien à sauver, juste des choses à bâtir, l’incendie s’est consumé, la maison est à terre,c’est sûrement mieux comme ça.

laurent blanc

Plus que la très scolaire conférence de presse, j’ai apprécié l’entretien mené par Pierre Menes pour canal + :

http://www.canalplus.fr/c-sport/c-football/les-bleus/pid3533-les-bleus.html?vid=360110

Une impression étrange, on le connaît, on a des habitudes avec sa communication, ses mimiques, son vocabulaire, ses opinions mais quand même…

En une demi-heure, tout change, tout est réinventé.

On passe de l’agression, de la moquerie permanente, des fuites… aux réponses posées, claires, agréables à entendre.

Bien sûr on savait que la communication de Domenech avait une part non négligeable dans le rejet dont il était la cible mais quand on assiste à un moment comme celui-ci, cette évidence prend un sens nouveau.

-   Dis Papa, C’est quoi la classe ?

34 minutes et 18 secondes plus tard, je suis serein, pas certain de la qualité de jeu de l’équipe mais certain que l’homme de la situation est en place, qu’on ne pourra pas faire beaucoup mieux.

Le staff :

Marino Faccioli arrive de l’OL après le mercato d’été pour s’occuper de la logistique, de l’administratif. Et d’un coup, on se demande qui assumait ce rôle dans l’organisation précédente.

Philippe Tournon qui a déjà occupé le poste quand Blanc était joueur reprend du service comme responsable presse.

Henri Emile vient pour assurer le lien entre joueurs et staff, une sorte d’assistant managérial.

Jean-Louis Gasset suit comme à Bordeaux, pour faire les séances d’entraînement, secouer le groupe, l’assistant technique.

Alain Boghossian reste dans le groupe des techniciens pour parfaire son expérience, superviser des matchs, aider à la gestion de l’entraînement.

L’entraîneur des gardiens devrait être connu prochainement, on parle de Spinosi, d’un autre inconnu de moi étant donné que Barthez a refusé le poste et n’a juste accepté que de faire des piges ponctuelles.

Le préparateur physique ne devrait pas être Eric Bédouet de Bordeaux, qui était le premier choix de Blanc mais Triaud et Tigana n’ont pas souhaité le libérer. Le préparateur des espoirs est pressenti.

Il reste le staff médical, en premier lieu un médecin, puis la suite dont un osthéopathe. Philippe Boixel, confident des bleus époque 98 est pressenti mais là encore, la justesse de Laurent Blanc s’exprime : « Commençons par choisir un médecin, et ensemble nous déciderons de la composition du staff médical ». Dans les moindres détails, la classe s’exprime, chacun à sa place, rester dans ses réelles capacités, respecter les connaissances des autres.

Dans cet ensemble, Laurent Blanc est clairement un manager, un chef d’orchestre, là pour donner le ton, l’impulsion mais dégagé de tout ce qui ne fait pas entièrement partie de sa compétence. Comme à son arrivée à Bordeaux, il s’appuie sur ce qui existe (Bogho, prépa. physique en bleu, Bedouet, Dropsy en Marine) et se fait accompagner de gens d’une expérience certaine Gasset, Emile, Tournon, Faccioli, … C’est une forme d’intelligence de s’appuyer sur l’expérience et la compétence. Comme Deschamps l’a fait avec Guy Stephan, malgré une plus grande expérience du métier. On voit dans ces gestes une vraie envie de tout bien faire pour l’équipes qu’ils entraînent qui dépasse leur égo, là ou d’autres se disent qu’ils vont tout gérer, tout maîtriser, tout seul.

Le jeu :

Jouer au football, prendre du plaisir sur le terrain, jouer l’offensive, avoir la maîtrise du ballon pour poser des problèmes à l’adversaire… C’est alléchant mais au-delà de la déclaration d’intention, on se rappelle du Bordeaux de Ricardo, purge pour les amoureux de ballon, triste, rugueux, défensif.

On finit par croire en regardant des équipes comme celle-là que c’est la seule solution pour gagner des matchs (Ricardo avait réussi de belles saisons au niveau comptable et gagné un titre) et puis tout à coup, la lumière est venue de Laurent Blanc. Du jeu, de l’offensive, des intentions… Avec quasiment les mêmes joueurs…

Alors j’y crois. Il va au moins essayer de revenir totalement sur le plus important échec de Domenech.

En Catalogne, on connaît le beau football, une photo proche de Barcelone de l'impasse Saint Domenech.

En Catalogne, on connaît le beau football, une photo proche de Barcelone de l'impasse Saint Domenech.

Le système :

Dans l’interview, on parle d’un seul récupérateur, de deux pointes. C’est bien sûr un peu du flan. Bordeaux n’a pas joué avec 5 attaquants en permanence loin de là, il ne faut pas enjoliver le tableau non plus. En revanche, un récupérateur, oui. Au côté de sa sentinelle, il y avait parfois un autre milieu dans l’axe mais toujours un vrai relayeur (Plasil ou Fernando, voire Gourcuff en fin de match). Deux attaquants, c’est nettement plus discutable, à Bordeaux Cavenaghi peut témoigner, surtout quand on l’entend dire que l’Allemagne joue avec deux attaquants axiaux, Klose et Ozil… Ozil joue plus en retrait quand même, pas la peine de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Les joueurs :

Personne n’est exclu à priori. Tous les joueurs compétitifs (il est juge) seront appelés et conservés dans le groupe si leur niveau et leur comportement vont de pair avec les exigences de l’équipe de France.

Oui, mille fois oui. Les sanctions appelées de leurs vœux par un certain nombre de gens ne sont que poudre aux yeux, volonté de donner un os à ronger à la foule en colère. Si demain Ribéry, Abidal, Evra sont les meilleurs choix, il faudra les appeler. A eux de s’adapter aux exigences qu’on aura envers eux. Laurent Blanc réclame de l’humilité dans l’espérance de résultat, il impose également de l’humilité dans l’attitude des joueurs.

Des nouvelles têtes devraient arriver régulièrement en bleu, Rami, Trémoulinas, M’Vila devraient apparaître, d’autres suivront. Beaucoup de joueurs seront testés, le sélectionneur l’a bien dit dans sa phrase la plus importante de la conférence de presse. Il n’y a pas de noyau sur lequel s’appuyer, moins qu’un pépin de melon.

Voila les seuls exclus de la reconstruction de l’équipe de France : les joueurs 2006/2010. Ils devront montrer qu’ils sont des joueurs de 2010/2012, aucun acquis.

Un message discrètement délivré vers Benzema, il faut jouer pour postuler.

Du sérieux, de l’envie, le sens du collectif.

Le conseil fédéral :

C’est drôle, il est de mon avis, ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Sur le cuisant constat d’échec annoncé de le reconduction de Domenech, il ne paraît pas judicieux de couper la tête de l’administration de la fédération dont la gestion financière apparaît enfin saine, dont les compétitions de jeunes, du monde amateur ne sont pas sur la sellette.

Les déclarations de Lilian Thuram au sujet de Patrice Evra ou Eric Abidal semblant marcher sur ses prérogatives ne le dérangent pas plus que ça. Sans envoyer les différents commentateurs des évènements sur les roses comme l’aurait fait quelqu’un d’autre, il laisse la possibilité aux personnes concernées et Thuram l’est du fait de son implication au conseil fédéral, mais se garde de suivre aucun avis, il décidera en fin de compte en fonction de ses critères qui sont guidés par une seule chose : la réussite sportive.

France 98 :

Le cévenol tord le cou comme il peut au serpent de mer de cette entité secrète. Pour lui pas de groupe, juste des hommes qui s’expriment dans les médias parce qu’on leur tend le micro, il regrette même qu’ils soient si peu nombreux dans le vrai football, celui du terrain mais constate que bien peu sont près à laisser leur vie de millionnaires pour aller bosser. Il le dit autrement mais je crois que ça veut dire ça.

Barthez en est un exemple, lui l’excellent ami de Blanc qui l’a envoyé gentiment bouler pour bosser en équipe de France.

Deschamps, Boghossian, Blanc au bord des terrains, Thuram dans les instances. Voila ceux qui s’occupent de football ailleurs que dans les médias. Quand Lizarazu ou Dugarry ont une vraie légitimité médiatique par la qualité de leurs analyses, même si on peut être en désaccord avec eux, les Guivarc’h, Dessailly, Pires, Petit, Zidane ou Sagnol devraient un peu plus s’inspirer de Diomède, Djorkaeff ou Lama dans leurs prises de position, leur placement dans les médias…

Difficile de dégager des points noirs d’une telle entrevue, tout paraît apaisé, dans la bonne direction.

Bien

Bien

Le seul bémol concerne un point de détail évoqué dans cette interview : le port du casque.

Bien qu’obligatoire sur les chantiers, sur celui de la reconstruction de la maison bleue, il sera interdit. C’est inutile et un peu idiot à mon avis.

Pourquoi ne pas accompagner cette directive d’une obligation de sourire entre la sortie du bus et l’entrée dans un bâtiment plus le salut de la main ne tenant pas le sac avec une flexion de l’avant bras de 90° et la main au-dessus de l’épaule. Tout ça pour retrouver un peu de spontanéité dans les rapports avec les supporters…

mal

mal

Ce n’est pas en formalisant des signes ostensibles qu’on crée ces liens, il faut les faire ressentir par les joueurs, les éduquer plutôt que les contraindre. C’est un détail mais c’est pour ne pas tomber dans l’idolâtrie pure et simple.

Personnellement, je suis fan de l’homme, de l’attitude. Comme je suis également fan de l’équipe de France, mon soutien est déjà tout acquis et ce jusqu’à la fin de la phase finale de l’euro 2012, en espérant y voir la France participer puis bien figurer.

Vivement la première sélection pour le match du 11 août contre la Norvège, elle donnera de nombreux enseignements vu que pratiquement personne n’aura commencé à jouer, ce seront les choix des à-priori du staff. Ensuite les performances donneront d’autres choix.

Haut les cœurs, sus mes preux, Montjoie et Saint Denis !!!

Image de prévisualisation YouTube

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vinz 627 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine