La diaspora, un secteur clé dans la reconstruction d'HaïtiPar le Prof. Esau Jean-Baptiste
Depuis quelques semaines, beaucoup se posaient des questions autour de la "Commission de Reconstruction d'Haïti". Les questions sont de plus pertinentes les unes que les autres. Quel est son vrai rôle? se demandaient certains. Pour d'autres, pourquoi il y en a plus d'étrangers que haïtiens? Maintenant, avec une quantité numérique supérieure aux Haïtiens a la tête de la commission intérimaire, d'autres parlent déjà de Haïti sur tutelle. En général, quelle est la vraie mission de cette commission et qu'est-ce que Haïti peut en tirer de positif? La diaspora haïtienne aura-t-elle un rôle important à jouer dans la reconstruction du pays? Autant de questions pour autant de réponses. Autant d'inquiétudes qui demandent d'être analysées.
"Construire la paix en Haïti: inclure les Haïtiens de l'étranger", titrait un texte de la communauté internationale sur le rapport Amérique Latine/Caraïbes en date du 14 décembre 2007. Ce même rapport de "synthèse et recommandations" dans le premier paragraphe (page 1) continue pour dire que "l'inclusion dans la destinée du pays des quelque trois millions d'Haïtiens qui vivent à l'étranger, à condition qu'elle se fasse dans le cadre d'une initiative d'envergure s'inscrivant dans la durée, pourrait permettre de dépasser l'historique sentiment de méfiance que les Haïtiens nourrissent à l'égard de l'extérieur, d'avoir accès à une classe moyenne qui fait défaut en Haïti et d'aider ce pays à échapper a son statut d'Etat fragile".
C'était avant le 12 janvier que les experts de la communauté internationale arrivaient à cette conclusion que seule une bonne inclusion des cadres de la diaspora peut aider ce pays à sortir de son état fragile pour prendre le chemin de modernisation et de développement durable. Après le 12, pour un pays qui avait déjà eu une carence de cadres, ajoutez à tous ceux-là qui sont victimes dans le tremblement de terre ou qui sont forcés a quitter le pays, c'est le moment plus que jamais de penser à l'inclusion des cadres de la diaspora qui ont toujours voulu et veulent encore retourner au pays.
Ils sont nombreux ceux-là qui sont victimes du séisme du 12 janvier. Plus de 200 000 sont morts. Il y a 300 000 blessés et plus de 1 000 000 qui sont sans abris. Ils sont dans les rues, sous les tentes pendant cette saison pluvieuse. Tel est le lourd bilan du tremblement de terre. Cependant, le pays ne pleure pas seulement la mort de toutes ces victimes, mais il souffre aussi du déplacement de leurs cadres vers d'autres horizons. Les bureaux de l'immigration du Canada et des Etats- Unis peuvent en témoigner combien sont les cadres qui de transit en République Dominicaine sont arrivés soit au Québec, Floride et New York. Ils étaient au nombre de plus de 36 professionnels comme médecins, professeurs d'université, avocats, ingénieurs, journalistes et cadres des partis politiques qui se sont présentés à notre bureau à Brooklyn, New York, pour demander des conseils sur les nouvelles lois de l'immigration. Dans une réunion communautaire sur la problématique d'Haïti et participation de la diaspora à Boston Massachusetts, j'avais eu la chance de rencontrer quelqu'une dizaine d'étudiants finissants aussi bien que des professeurs des universités privées et publiques de la capitale. Au téléphone, un ami professeur qui se trouvait dans l'Etat de la Floride eut à déclarer: "Je ne savais pas, après toutes les crises politiques que connait le pays pendant les 25 dernières années, qu'on pouvait arriver là. "Professeur, nous sommes à nu. Nou pa gen peyi ankò."
Le jeudi 14 janvier au soir, encore au téléphone, un ancien sous secrétaire- d'État du gouvernement de madame Pierre-Louis m'avait déclaré d'une voix triste: "Ezo nou pedi anpil kad de valè ak anpil etidyan nan inivesité nou yo". Nous avions pleuré et nous continuons encore à penser aux pertes de toutes ces valeurs. Mais Haïti ne doit pas périr. La diaspora est là, non pas pour prendre la place de ces cadres, puisqu'ils sont irremplaçable, mais juste pour apporter sa contribution au processus de reconstruction du pays.
"La diaspora est prête à aider Haïti mais elle a besoin pour cela de l'assistance du gouvernement pour éliminer les barrières formelles et informelles qui limitent encore son plein engagement. L'inversion de la fuite des cerveaux ramènerait au pays plusieurs centaines de professionnels qualifiés et élargirait grandement les capacités de gestion de la nation. Mais pour tirer le meilleur parti de ces opportunités, le gouvernement doit expliquer clairement aux secteurs clés de la société et au public en général le bien-fondé d'une politique d'encouragement au retour", lisait-on dans le même rapport. L'inversion de cadres compétents de la diaspora ne doit pas être seulement une affaire du gouvernement haïtien.
La communauté internationale doit accompagner la parole aux actes. Avez vous jamais demandé pourquoi il n'y a pas tellement ou presque pas de cadres de la diaspora dans des postes clés des organisations internationales en Haïti. Ces postes-là sont toujours réservé aux experts étranger qui certaines fois ont étudiés dans les mêmes universités étrangères que les cadres haïtiens de la diaspora. Si on veut vraiment aider Haïti à se reconstruire, il faut le faire avec les experts de la communauté internationale, les cadres locaux aussi bien de la diaspora. Ces derniers connaissent bien la culture et la réalité politique du pays. A côté des cas exceptés de mauvaises expériences des gens de la diaspora dans les affaires politiques du pays pendant les 25 dernières années, il y a de très bons techniciens de la diaspora sur qui on doit compter pour une reconstruction et le développement durable d'Haïti.
Si c'en est le cas, pourquoi ils ne sont pas retourné après le 12 janvier. Qu'est ce qui les empêchent d'être au pays. A part les médecins et infirmières, s'ils se sont manifesté, c'étaient seulement comme des volontaires dans des organisations humanitaires qu'on avait retrouvé ces cadres. Comme ils étaient des simples volontaires a une cause haïtienne qu'ils connaissent bien et pourraient apporter d'énormes contribution, mais malheureusement limité en termes de temps et de postes, ils sont déjà retournés dans leurs demeure respectif. C'est cette disparité qui existe dans des postes entre les experts étrangers et cadres de la diaspora qui nous ont poussé à faire cette étude qui suit.
Sur un échantillon de 100 cadres haïtiens avec des compétences allant de simple licence au doctorat questionnés au Canada et au Etats-Unis (New York, Floride, Massachusetts, New Jersey et Illinois) 89 d'entre-eux ont toujours voulu et veulent encore retourner. Parmi ces 89 professionnels de la diaspora, 53 ont des dossiers en attente avant et après le séisme pour des positions postées par des organisations de la communauté internationale.
27 avaient des dossiers en attentes avant et après le séisme pour des positions postées par des organisations de la communauté internationale. Ironie dans tout cela, pendant que la MINUSTAH et le gouvernement haïtien parlent chaque jour de problèmes d'insécurités dans le pays, il y a 12 professionnels dans des domaines comme sécurité et justice criminelle qui ont fait des études à John Jay College à Manhattan, New York, qui étaient pour la plupart des policiers, qui veulent retourner et offrir leurs services a leur pays. 14 autres déclarent qu'ils sont allé établis en Floride avec les membres de leurs familles de façon d'être plus prêt de leur terre natale. 31 ont encore gardé leur nationalité haïtienne. D'un ton triste, l'un d'entre eux eut à déclarer: "Mwen vle prè nan tout sans pou m sèvi peyi m". Et le reste (5) avait été en Haiti immédiatement après le 12 janvier pour offrir, dans le cadre humanitaire, leurs services à des organisations internationales.
Depuis quelques semaines, à travers des réunions locales et internationales, on parlait de reconstruction d'Haïti. Cette reconstruction sera-t-elle seulement les bâtiments publics comme le Palais National, le Parlement, les Ministères, les Eglises, hôpitaux, écoles, universités etc qui ont été touchés par le séisme ou veut-on construire un pays qui répond aux normes internationales de développement? Si oui cela impliquerait des infrastructures qui peuvent résister à tout éventuel tremblement de terre, aussi bien la décentralisation des services publics et la création d'infrastructures pour investir. Haïti a raté tellement d'occasions historiques et d'opportunités que le peuple haïtien est aujourd'hui devenu perplexe et méfiant de ce que peuvent et veulent vraiment faire les experts de cette communauté internationale aussi bien que les dirigeants d'Haïti en termes de modernisation et de développement durable.
Reconstruire un pays capable à encourager les investisseurs
Le peuple haïtien ne demande pas de la charité. Il veut un emploi pour aider leurs familles. De toute façon, les investisseurs ne sont pas des philanthropes qui rentreront au pays pour faire des dons ou des oeuvres charitables. Comme les touristes, ils sont très exigeants. Ils seront au pays pour investir et faire le maximum de profit sur chaque dollar investi. Donc on doit les inciter a rentrer. Pour y parvenir, l'Etat haïtien et la communauté internationale dans leur projet de reconstruction doivent créer un climat incitatif pour qu'enfin les investisseurs puissent rentrer au pays et investir leurs capitaux. D'où la nécessité d'une politique stable et sécuritaire. Une fois le pays est stable, l'Etat a travers ses agences gouvernementales comme les ambassades, consulats et le Ministère des Haïtiens Vivant a l'Etranger entreprendra une campagne massive de promotion, c'est-a-dire, présenter Haïti différemment à l'échelle internationale.
L'idée du pays instable des chimères ou des zenglendos doit, aux yeux des investisseurs, avoir un autre visage. La presse internationale doit cesser de présenter Haïti comme le pays le plus pauvre de l'hémisphère. Comment pourrait-on demander à des investisseurs de venir investir au pays si les autorités de ladite "commission intérimaire de reconstruction" n'offrent pas a ces derniers des opportunités.
Attirer les investisseurs nécessitent le renforcement des institutions étatiques aussi bien que les infrastructures de communication de base. Résoudre le problème de l'électricité est primordiale dans le processus de reconstruction et de création d'emplois. Avec le projet de reconstruction, Haïti devra se montrer plus compétitive dans la région. A travers de vastes programmes de propagande, les institutions dont la tâche sera attribuée pour vendre l'idée que Haïti, comme les autres pays de la Caraïbe, a des mains-d'oeuvre qualifiées et qui répondent aux normes internationales, qualités vitales pour tout investisseur ambitieux. Montrez-les des avantages énormes qu'ils puissent en tirer si toutefois ils ont opté pour investir en Haïti. Donc la présence et la compétence des cadres de la diaspora seraient une nécessité primordiale dans une Haïti nouvellement reconstruite.
Depuis le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier en 1986, nombreux sont les gouvernements civilo-militaires qui ont accédé a la magistrature suprême de l'État. Et jusqu'à cette date, on n'a pas vraiment une idée claire de ce que voulait et encore veux faire l'État haïtien en termes de création d'emplois durable. Et c'est la que la "Commission intérimaire de reconstruction d'Haïti" doit faire montre de plus de compétence. Le relancement de l'économie et la création d'emplois doivent être une priorité.
Il n'y avait et même avant le 12 janvier, pas vraiment de stratégies définies et élaborer pour créer des emplois par les institutions étatiques du pays aussi bien de la société civile. D'où la nécessité pour la commission d'intérimaire d'élaborée une politique durable sur la création d'emplois. Avant, la communauté internationale prenait l'habitude d'investir des millions dans des projets d'assainissement dans des quartiers défavorisés ou zones dites de non-droit. Pour une Haïti modernisée, les autorités haïtiennes aussi bien que les experts de la communauté internationale doivent investir dans des projets de développement plus durable.
Inclusion des investisseurs haïtiens de la diaspora
Parler de création d'emplois surtout de manière durable dans le pays ne doit pas être seulement une affaire de l'Etat haïtien, la communauté internationale ou d'un groupe de citoyens de bonne volonté de la société civile, mais surtout une affaire nationale et internationale, donc la participation et la collaboration de tout en chacun, surtout des investisseurs venus des communautés haïtiennes de la diaspora, s'avère importante pour la survie d'une telle entreprise. En termes de ressources humaines, la diaspora reste un atout, qui jusqu'à présent, n'a pas été exploité ni par les autorités haïtiennes mis par la communauté internationale dans la problématique d'Haïti.
Cependant, économiquement, cette diaspora déverse annuellement des milliards de dollars en Haïti. Ce sont des fonds envoyés directement vers des amis et des proches parents. Mais cet apport économique n'est jusqu'à présent pas encore exploité à l'échelle nationale. Donc au moment où on parle de reconstruction et de développement a long terme dans le pays, ne serait il pas important d'inclure les investisseurs haïtiens de la diaspora parmi d'autres qui auront a rentrer pour investir. Ils ont de l'expérience, les techniques modernes, les moyens financiers aussi bien que l'amour patriotique pour le pays. Ajoutez a tout cela, il sont aussi habitués a se courber aux normes fiscales établies par les autorités du pays d'accueil.
Selon Lesly Pean dans le Nouvelliste en date du 7 août 2009, " Haïti a 85% de sa force de travail qualifiée dans la diaspora. Cette force de travail qualifiée représentant une perte de 9% de son PIB, contrairement à la composition de la diaspora d'autres pays, est à l'origine d'une grande partie des flux de transferts financiers qui n'ont cessé de croître depuis deux décennies". On connait surtout, et ceci depuis des décennies, l'importance des transferts de la diaspora à partir des fonds envoyés à des amis ou des membres dans la famille, mais, dans son article, Péan explique comment ces transferts ont aussi aidé dans d'autres domaines de la vie nationale. "Les transferts financiers de la diaspora fournissent les devises qui servent à améliorer la balance des paiements en redressant le déficit des comptes courants. Ils sont majoritairement utilisés pour la consommation mais servent aussi à acheter les biens intermédiaires et certains outils nécessaires à la production.
Les transferts jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté et contribuent à améliorer le capital humain à travers le paiement des dépenses d'éducation et de santé. 31% des familles haïtiennes reçoivent des transferts financiers de la diaspora. Les transferts sont également vitaux dans la création et le maintien des petites et moyennes entreprises (PME) aussi bien dans le secteur formel que dans le secteur informel. Il s'agit de mettre des structures en place afin de voir comment ces transferts financiers des émigrés haïtiens peuvent être utilisés pour participer au financement d'investissements productifs. Donc il s'avérerait important que les autorités haïtiennes et la communauté internationale puissent en profiter de cette force financière qu'est la communauté haïtienne en diaspora dans le processus de développement et de création d'emplois dans le pays.
Port-au-Prince, ville bidonvillisée et capitale sous les tentes
Avant le 12 janvier, avec ces masures dans les flans des mornes comme Canapé-Vert, Morne l'hôpital, Boutilier, Jalousie et au bord de la mer (cités de Dieu et l'Eternel au Bicentenaire), Port-au-Prince était une ville ceinturée de bidonvilles. Ne répondant à aucune norme, ces habitats surpeuplés manquent de service de bases comme l'eau potable, l'électricité, assainissement, les gens défavorisés qui y sont là vivent dans des conditions malsaines, dangereuses et précaires. Aujourd'hui encore, les débris sont là et, sous les tentes, les choses n'ont pas changé. Allons-nous continuer à construire comme avant? Si on avait l'habitude de le faire, maintenant les choses doivent se faire différemment.
Reconstruire Haïti veut dire prendre en compte les risques sismiques auxquels est exposé le pays. Haïti a besoin des développeurs avec de grandes visions. Pendant que l'Etat à travers son programme de décentralisation faciliterait des services de base et des infrastructures qui puissent empêcher l'exode rural, une des causes fondamentales de la bidonvillisation, les Port-au-Princiens ont besoin des constructions qui répondent aux normes de l'urbanisation. Pourquoi un urbaniste? Son travail serait "d'analyser la ville, mais aussi la région et le territoire, comme lieux d'interaction sous les angles économique, social, politique, culturel et environnemental. Il aura à élaborer, coordonner, superviser et vérifier les instruments de planification et de réglementation en matière d'urbanisme notamment les schémas d'aménagement, les plans et les règlements d'urbanisme". Sur ce, reconstruire Haïti est une affaire de techniciens et d'experts nationaux et internationaux.
Reconstruction d'Haïti est une affaire de tout en chacun
Ce sera démissionnaire ou faire du marronnage si on pensait que la communauté internationale à travers le président Bill Clinton et les autres de la commission intérimaire a eux seules peuvent résoudre certains problèmes du pays pour qui les autorités élues et nominées sont payés et bien rémunérer. En ce sens, l'Etat, la société civile, le secteur privée, la diaspora, en un mot toutes les forces de ce pays doivent établir les priorités et décider quel secteur ils vont aborder. Serait ce dans l'éducation, l'agriculture, le tourisme ou la sous-traitance? Une fois c'est bien défini, ils doivent aussi aborder et résoudre certains dossiers brûlant cernant le problématique de reconstruction comme: Reconstruction et bidonvilisation; reconstruction et création d'emplois; reconstruction et infrastructures modernes; reconstruction et justice sociale pour les classes défavorisée; reconstruction et décentralisation.Reconstruction et inclusion
La classe politique comme la société civile est préoccupée par les derniers développement sur la reconstruction d'Haïti. Elles ne sont pas non plus indifférentes à la demande faite par le président et approuvée par les deux chambres sur la prolongation de l'état d'urgence. Pour comprendre la préoccupation des uns et des autres autour de la problématique de reconstruction d'Haïti, il faudrait, a priori, poser ces questions à savoir, quels sont les acteurs en présence et quels sont leurs intérêts .personnels. Avant et après le 12 janvier, le peuple haïtien ne croyait pas a son gouvernement. Ce n'est pas seulement le peuple haïtien qui ne fait pas confiance aux autorités haïtiennes.
La communauté internationale, elle aussi, reprochait de corruption les dirigeants haïtiens dans la mauvaise gestion de la chose publique. Pour certains activistes politiques de New York, reconduire ces messieurs au pouvoir dans le processus de reconstruction du pays, c'est comme recycler des hommes et femmes qui étaient hier encore des "démanbrés/destructeurs dans le processus de remanbré". Mais peut-il y avoir de corrompus sans de corrupteurs. Combien de millions qui ont été investi dans des petits projets sans résultats par des experts de la communauté internationale. Ironie du sort, sur le terrain, ces mêmes projets ont été supervisés et exécutés par des experts ou des firmes de la communauté internationale.
Combien de membres de la diaspora ont eux aussi, pendant les 25 dernières années, occupé des postes de Premier ministre, ministre, directeur général, sénateur, député, consul et ambassadeur? Ils sont nombreux ceux- là qui ont, à partir des postes dans l'État ou des contacts, fait fortune dans la misère du peuple haïtien. La société civile, l'Église, la bourgeoisie, elles aussi, ne sont pas innocentes. "Que celui qui est sans péché jette la première pierre".
La liste serait longue si toutefois on voulait énumérer les noms de ceux la qui sont impliqués dans la corruption en Haïti. Il faut toujours des fusibles ou channels par qui les fonds doivent transiter. Bref, ce n'est pas le moment de prononcer le verdict de quoi que ce soit. Donc pour un nouveau départ, les autorités haïtiennes, la communauté internationale comme les membres de la diaspora ont beaucoup à prouver dans le projet de reconstruction d'Haïti. Pour y parvenir, le rôle de ces acteurs, particulièrement celui de la diaspora, doit être bien défini à partir de leurs capacités, expériences, distribution et de la description de travail. Si la diaspora doit avoir un ou des représentants, il faut que ce ne soit pas des individus venus de nulle part et imposés soit par la communauté internationale ou les autorités de Port-au-Prince.
Prof. Esau Jean-BaptisteMaster in Urban Policy and AdministrationBrooklyn College, C.U.N.Y.New York, USAYounalot@yahoo.com