Depuis hier, je me gratte la tête pour trouver un sujet, mais rien, nada. La Coupe du Monde continue, mais depuis l'élimination du Ghana par le deuxième gardien de but uruguayen, le coeur n'y est plus : comme un sentiment diffus d'injustice immanente. Iya Mohamed est dans les sissongos avec son buzz sur Mathäus, les joueurs sont en vacances, la conscience tranquille avec nos millions dans la poche, PLG aussi, les supporters eux-mêmes virent à la folie douce avec des débats carrément dignes de Rahan le Fils-des-Âges-farouches.
Ce calme inquiétant fait penser à un phénomène dont Wikipedia dit ceci : "Un cyclone (du grec kyklos, cercle) est un terme météorologique qui désigne une grande zone où l'air atmosphérique est en rotation autour d'un centre de basse pression local." Plus loin, la fameuse web-encyclopédie ajoute "le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre le système et les zones de plus haute pression environnantes, engendre un déplacement d'air vers le centre. Plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts." En clair, le centre de cette tempête, poétiquement surnommé "oeil du cyclone", est une zone de grand calme.
Or, les cyclones se déplacent en tournant sur eux-mêmes, raison pour laquelle l'oeil d'un cyclone n'est qu'une phase transitoire entre deux épisodes de furie destructrice. Pour en revenir à notre cher football, il faut dire que le calme ambiant n'augure absolument rien de bon. Au Cameroun, on a l'habitude : après chaque défaite, les décideurs décident d'abord qu'il est urgent d'attendre. Ensuite, très longtemps après, quand la vraie urgence s'impose au point que les premières bourrasques commencent à souffler, on agit enfin, mais avec une telle précipitation qu'on ne fait que préparer les catastrophes futures.
Seulement, ce système a fonctionné tant de fois, nous avons tellement reconstruit à la hâte notre pauvre petite cabane sans fondations, que cette fois-ci la queue du cyclone pourrait bien tout emporter. En attendant de connaître la suite de l'histoire, je vais en profiter pour pousser d'autres travaux en souffrance. Il faut bien que ce calme transitoire serve à quelque chose.
Non ?