Le premier film à m’avoir attiré dans ses filets s’intitule Solanin, et alors même que le film n’est que l’entame du festival pour moi, j’ai déjà tendance à penser qu’à moins d’une sélection d’une très, très grande qualité, ce premier film sera l’un des meilleurs que je verrai au cours des jours à venir. A la base pourtant, dimanche soir, je devais aller voir Dog Pound de Kim Chapiron. Mais lorsque samedi matin, je me suis attelé à faire mon planning pour Paris Cinéma, en épluchant le programme du festival et lisant les synopsis de chaque film projeté, Solanin a accroché mon regard, et le seul moyen de le voir était d’y aller dimanche soir. J’ai donc convaincu mon amie de changer notre fusil d’épaule et d’aller voir le film japonais au MK2 Bibliothèque (j’avoue qu’elle ne fut pas difficile à convaincre).
Les héros de Solanin sont dans la deuxième moitié de leur vingtaine. C’est principalement un couple, Meiko et Taneda, qui vit ensemble à Tokyo aujourd’hui. Ce sont des jeunes gens de leur temps, un temps de crise mondiale où, ayant finis leurs études et étant entrés dans le monde du travail, ils ne savent pas trop ce que l’avenir leur réserve. Ils ont un job alimentaire, des hobbys qu’ils aimeraient peut-être transformer en moyen de gagner leur vie, mais ils n’en sont pas sûr. Meiko démissionne de son boulot, et encourage Taneda à se consacrer à son groupe de musique, ce groupe qu’il a commencé sur les bancs de la fac mais qu’il n’a jamais su faire décoller.
Premier film d’un jeune cinéaste, adapté d’un manga, Solanin sait parler de ses contemporains, de ses semblables, de son époque, avec une justesse de ton qui se pose rapidement. Empreint des doutes de notre génération et de notre époque, Solanin est une balade amère et mélancolique dans les méandres d’une société qui ne promet aucun avenir. C’est une génération d’indécis qui ne sait pas à quelle sauce elle sera mangé demain, et apprend à accepter de vivre au jour le jour. De profiter de ce que la vie offre de bonheurs quotidiens pour digérer l’acceptation que les rêves sont parfois trop grands, les épaules pas assez solides, et la perspective d’avenir, un grand flou peu engageant.
Une belle entame de festival donc, qui donne soif quant aux jours à venir…