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L’Art du Mensonge Politique

Publié le 06 juillet 2010 par Hugues-André Serres

L’Art du Mensonge Politique (Bon à Savoir…)

L‘art du mensonge politique, pamphlet et traité de politique (satirique) écrit en 1733 par John Arbuthnot, attribué à Jonathan Swift. A sa publication, il ne s’agit pas vraiment d’un livre à part entière mais de l’ouverture d’une souscription pour plusieurs volumes à paraître.
Résumé de l’oeuvre :
Le premier volume de l’oeuvre comprend onze chapitres. Dans le premier, l’Auteur ‘raisonne sur la nature de l’âme’. Pour lui, le mensonge vient du fait que l’âme possède non seulement un côté ‘plat’ qui restitue les choses telles qu’elles sont, mais aussi un côté cylindrique, qui déforme les faits. Puis, dans le second chapitre, l’Auteur définit le mensonge en politique comme étant ‘ L’art de convaincre le peuple ‘, l’art de lui faire accroire des faussetés salutaires et cela pour quelque bonne fin. Dans un troisième chapitre, il montre que le mensonge en politique est non seulement permis, mais aussi licite. Dans un quatrième temps, l’Auteur explique que le gouvernement ou le corps politique dans son ensemble n’a pas l’exclusivité du mensonge, puisque le peuple peut aussi l’utiliser pour combattre ses représentants (notamment par l’invention de fausses rumeurs, visant à nuire à la réputation d’un homme politique). Le cinquième chapitre définit une typologie des différents mensonges : le mensonge de calomnie (qui a pour objet la diffamation), le mensonge d’addition (qui a pour but de prêter à un individu des actions bénéfiques dont il n’est pas l’auteur), et enfin, le mensonge de translation (prêter ses actions à un autre que soi). Dans le sixième chapitre, l’Auteur opère une distinction entre deux types de mensonge : le mensonge ‘qui sert à épouvanter’ et ‘celui qui anime et encourage’, puis il précise que les mensonges doivent non seulement faire preuve de vraisemblance, mais aussi variés (il ne faut pas toujours utiliser les mêmes).

Dans le septième chapitre, l’Auteur cherche à savoir lequel des deux parties politiques de l’époque (les Tories et les Whigs) sont les meilleurs dans le domaine du mensonge politique. Il conclut que les deux sont aussi doués, et qu’il existe en particulier quelques génies remarquables dans les deux camps, dont il exhorte les talents dans le chapitre suivant. Dans ce même chapitre, l’auteur décrit non sans ironie son projet d’organiser une société qui rassemblerait différents corps de menteurs, sorte de Lobby qui aurait pour but de divulguer exclusivement de fausses informations. Le neuvième chapitre traite de la durée et de la célérité des mensonges (complété de conseils sur les moyens à employer pour qu’un mensonge soit divulgué rapidement mais retombe vite, ou qu’il pénètre au contraire doucement mais longtemps). Dans le dixième chapitre, l’Auteur traite des marques caractéristiques du mensonge, et affirme qu’il est capable de reconnaitre par sa forme même l’auteur du mensonge. Enfin, le dernier chapitre cherche à savoir s’il vaut mieux combattre un mensonge par la vérité ou par un autre mensonge. L’Auteur conclut qu’il vaut mieux employer la seconde méthode.

Parmi les nombreux conseils donnés par l’Auteur en matière de mensonges politiques, les principaux sont :
* Soustraire les mensonges à toute vérification possible;
* Ne pas outrepasser les bornes du vraisemblable;
* Faire varier les illusions à l’infini;
* Instituer une véritable ‘sociétés des menteurs’ pour rationaliser la production de mensonges politiques. (Sources…)

« Le moyen le plus propre et le plus efficace pour détruire un mensonge
est de lui opposer un autre mensonge
« .

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