J'ai appris lors de la dernière session plénière du Conseil régional par mon collègue socialiste que le MJS s'apprêtait à voter une motion en faveur des langues régionales. Réjouis j'étais!
Je vous laisse prendre quelques minutes pour la lire à cette adresse:
http://www.jeunes-socialistes.fr/2010/07/la-promotion-des-langues-regionales
Une fois lue, voici ce que j'en pense. Pour commencer sur une note positive, disons que je suis ravi que les jeunes socialistes trouvent du temps pour un sujet aussi secondaire que les langues régionales. Evidemment, j'approuve leur demande de promotion des langues régionales dans les collectivités ainsi que l'enseignement optionnel dès la maternelle. Mais puisqu'il est connu que nous luttons uniquement pour des futilités pendant qu'eux jouent dans la cour des grands, nous (jeunes UDB) nous sommes permis de leur rappeler quelques vérités.
Cette motion en apparence très ouverte est en réalité un écran de fumée permettant de dire qu'on s'intéresse à un sujet, mais qu'en réalité, on se contente bien de ce qui existe. La motion commence mal dès le début puisqu'ils ne remettent pas en cause la non-inscription des langues régionales à l'article 2 de la Constitution.
Les langues régionales ne sont pas "constitutives de la diversité de la culture française" puisqu'elles ne font pas partie de la culture française. Elles sont une richesse de la France certes, mais en aucun cas une bizarrerie de la culture française. C'est malheureusement cela qu'ont beaucoup de mal à imaginer les socialistes à gauche et les populistes l'UMP à droites: il existe en France plusieurs cultures différentes qui peuvent co-habiter, vivre en harmonie pourvu qu'on leur donne la possibilité d'exister. Pas une culture unique! Or, cet article 2 tue tout essor des langues bretonne, corse, basque, occitane, alsacienne... République une et indivisible!
Un seul exemple: récemment, un éditeur breton a demandé s'il pouvait bénéficier des financements européens pour traduire une pièce de Shakespeare. Réponse: nous ne pouvons pas car la langue bretonne n'est pas co-officielle. Voilà donc le premier verrou à la promotion du breton!
Second verrou, c'est la mauvaise volonté de l'Etat en matière d'ouverture de classes bilingues. Et là encore, en excluant les écoles par immersion, ils oublient que ce sont principalement ces écoles qui ont permis la survie des langues telles que le basque, le breton ou l'occitan.
On pourrait aussi parler de la continuïté scolaire, du manque de moyens octroyés aux langues régionales en France (voir ici)... je préférerai juste que le MJS suive la route de Delanoë sur cette question plutôt que celle de Charasse ou Mélenchon, gardien d'un temple d'un autre âge.
Communiqué des Jeunes de l'UDB.