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7 jours…

Publié le 06 juillet 2010 par Hugo Jolly

http://www.rapsim.org/images/Marteau%20cour.jpg7 jours sont accordés au gouvernement conservateur canadien pour remédier aux violations des droits fondamentaux et constitutionnels d’Omar Khadr. Voilà la décision rendue par la Cour fédérale canadienne. Ainsi, le juge Russel Zinn avertit le gouvernement conservateur canadien qu’il n’a pas respecté la décision rendue au mois de janvier 2010 par la Cour suprême, et qu’il est ainsi en défaut face à la loi et à la justice canadienne.

Rappelons un peu les faits.

En juillet 2002, les forces de l’OTAN occupent l’Afghanistan. Celles-ci envahissent le pays bien avant les attentats du 11 septembre 2001, à l’aide de troupes d’élite infiltrées sur le territoire, illégalement en vertu des droits internationaux. Le Joint Task Force canadien fait partie de ce corps. Denis Morisset raconte d’ailleurs, dans son premier livre d’une série de deux (Nous étions invincibles), qu’il était lui-même membre de ce corps et que son équipe visait précisément à préparer une invasion du pays, par de véritables contingents, voire par des «forces internationales».

Sur le chemin de la conquête du territoire afghan, les soldats états-uniens et leurs alliés rencontrent une certaine résistance, mais moindre que ce qui se passe en Irak. Omar Khadr fait partie de cette résistance, mais s’apprête à vivre tout un changement de vie. Durant le combat qui mène à la capture du jeune enfant-soldat, âgé à ce jour de 15 ans, certains de ses camarades d’armes tombent au combat, mais les troupes états-uniennes occupantes subissent des pertes également. Le sergent Christopher Speer prenant part au combat,  succombe aux blessures causées par une grenade. Et c’est là que le cauchemar commence pour Omar Khadr, alors enfant-soldat pourtant…

L’Armée états-unienne accuse alors Omar Khadr d’avoir «tué» l’un de ses militaires, comme si de «tuer» n’était pas le but premier de ses propres militaires envers les militants comme Omar Khadr. Autrement dit, Washington revendique le droit de tuer qui elle veut, mais ne reconnait pas ce droit à ceux qui se défendent de ses agressions.

Mais pire encore, le rapport d’un des chefs du commando états-unien en question, raconte qu’Omar Khadr était de dos lorsqu’il fut aperçu, et qu’il faisait face au mur, prêt à collaborer à son arrestation. Le rapport continue en rapportant deux tirs dans le dos du jeune enfant-soldat. Autrement dit, Omar Khadr n’a jamais eu le temps de lancer de grenade et n’a peut-être même pas pris part aux combats.

Chose certaine, la grenade tuant le sergent Christopher Speer est de fabrication états-unienne (M-67) et les «Talibans» attaqués –s’ils en sont-, ne possèdent pas, au moment de leur arrestation, de grenade de ce type.

Arrivé à Guantanamo, prison illégale d’après la Cour suprême états-unienne, Omar Khadr subit la torture d’agents du SCRS canadien. Il sera également torturé par ses geôliers états-uniens à plusieurs reprises. La Cour d’exception militaire états-unienne de Guantanamo, ne reconnait aucun droit aux accusés étrangers et n’a rien de légitime d’après la Cour suprême états-unienne.

Qu’importe, le gouvernement conservateur canadien ne recule devant rien, ni même devant la Cour suprême canadienne qui lui ordonne de palier aux violations des droits fondamentaux et constitutionnels du jeune enfant-soldat torturé par les tortionnaires du SCRS canadien, dans une prison illégale rappelons-le. Lawrence Cannon et Stephen Harper arguent que le jeune «terroriste» a commis des crimes graves, comme si nos soldats à nous, bien qu’Omar n’ait possiblement lancé aucune grenade,  n’avaient pas lancé de grenade à leurs ennemis. Et ce faisant, ils commettaient eux aussi, des crimes graves. Selon donc la logique de Stephen Harper et de Lawrence Cannon, deux complaisants du terrorisme d’État d’Israël pourtant, se défendre contre des attaquants, c’est un crime grave qui n’est pas comparable avec celui des attaquants. Autrement dit, les soldats canadiens et états-uniens ont le droit de lancer tout ce qu’ils veulent –dont du phosphore blanc offensivement (Le Canada a utilisé du phosphore blanc offensivement lors d’attaques à l’artillerie en Afghanistan selon des témoignages d’artilleurs canadiens revenus de Kandahar…)-, mais leurs opposants, ni même pour se défendre, n’ont aucun de ces droits.

Que fera donc, face à ce jugement du juge Russel Zinn, ce gouvernement  canadien qui accuse un enfant soldat d’avoir commis un crime grave –avant même qu’il ait subi un quelconque procès!-, lui qui appuie pourtant en contrepartie le massacre de milliers de civils Libanais et Palestiniens et l’assassinat de civils en eaux internationales par les forces terroristes israéliennes? Et comment ce gouvernement canadien remédiera t-il à ses propres contradictions?



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