Juan Sarkofrance, Woerth, Joyandet, Blanc : qui paye la propagande gouvernementale ?
Article publié pour la première fois le 02/07/2008
Le 23 juin, le Premier ministre présentait la campagne de publicité détaillant une série de mesures censées stimuler le pouvoir d'achat des Français. Cette grande campagne de communication, mise au point par le Service d'information du gouvernement (SIG), est dirigée par Thierry Saussez, également délégué interministériel à la communication.
"Nous avons pris depuis un an beaucoup de mesures, certaines assez techniques et complexes, et toutes nécessitent d'être expliquées pour être comprises et intégrées par nos concitoyens", a tenté de se justifier François Fillon. Quatre sujets y sont ainsi évoqués, tous intégrés par la loi Travail, emploi et pouvoir d'achat (Tepa) : la défiscalisation des heures supplémentaires, les possibilités d'exonération d'impôt pour les jobs étudiants, la diminution de moitié de la caution locative, et l'exonération des intérêts d'emprunt à l'achat d'une résidence principale.
L’objectif affiché ? Rassurer les Français. Par quel moyen (celui-ci moins affiché) ? L’auto-persuasion. Reste à savoir si le public se fera avoir par ces campagnes publicitaires qui n’ont rien d’explicatives. Elles se contentent d’énumérer les mesures avec de la musique entraînante et des images douces. Cet effort de communication ne s'arrêtera pas là. Les mesures actuellement intégrées dans la loi de modernisation de l'économie ainsi que les prochaines réformes destinées à stimuler le pouvoir d'achat feront également l'objet d'un plan de communication.
Tout cela a un coût : 4,3 millions d'euros, soit 0,03 % du coût des mesures prévisionnelles en faveur du pouvoir d'achat. Pour des mesures qui n’ont pas de résultats garantis. Selon l’Insee, le pouvoir d’achat ne progressera pas en 2008. Espérons alors que cette campagne publicitaire sauve l’économie française puisqu’il semble que cela soit tout ce qui nous reste.