L'actuelle crise a au moins un mérite : clarifier la faculté moderne de rebond après un choc de première ampleur.
La question de fond est la suivante : est-il possible de rebondir après une épreuve de première gravité altérant gravement la confiance dans une démocratie moderne ?
Dans les démocraties modernes anglo-saxonnes, la réponse est non. Il existe des crises "one shot" qui ont l'effet du coup d'épée du samouraï.
Les affaires sexuelles ou financières emportent leurs auteurs aux Etats-Unis. Il en est de même en Grande-Bretagne.
Dans ces deux démocraties, c'est cette certitude qui fonde les dénouements rapides. Les auteurs n'attendent pas que la pelote de laine soit déployée. Ils préfèrent arrêter la casse immédiatement, effectuer des excuses publiques et quitter le devant de la scène pour apaiser la crise.
La logique française est différente. Le rebond en politique serait toujours possible d'où une forme de tenacité ou d'acharnement à rester en poste.
Ceux qui défendent cette thèse donnent des exemples de retours : des résurrections.
Mais ces exemples datant de la seconde moitié de l'ancien siècle sont-ils adaptés à l'opinion actuelle ? Pas sûr.
Le rythme d'information est différent. L'opinion est moins fidèle. La concurrence entre les candidats est plus ouverte donc le choix aussi et par voie de conséquence la facilité à éliminer sans avoir le sentiment de manquer d'alternative.
La crise actuelle va apporter une réponse avec le mérite de l'actualité. Et si le rebond n'était plus possible contrairement aux habitudes et aux logiques qui en ont résulté ?
C'est un test grandeur nature que l'UMP va devoir livrer.