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Cette étape de Spa, un truc de fou ! Décryptage d'un passionné

Publié le 06 juillet 2010 par Julien Holtz

Victoire de Chavanel et maillot jaune potentiellement jusque dans les Alpes, des chutes comme s’il en pleuvait, un peloton d’abord désorganisé et éparpillé, des vélos cassés, Le Mevel qui roule avec le vélo de Vaugrenard,  Jens Voigt qui se relève pour attendre et ramener les frères Schleck, puis le peloton entier qui se relève pour attendre le groupe Armstrong / Contador et le groupe Schleck : Cette 2ème étape du Tour de France un truc de fou !
Décryptage …

Un choix cornélien

Le vélo est un sport individuel qui se pratique en équipe. Le vélo est un sport d’arrangements et de compromis aussi. Sans le dévouement de son équipier Jens Voigt ajouté à la résignation de Fabian Cancellara pour laisser s’échapper son maillot jaune, les frères Schleck ne seraient jamais revenus dans le peloton. Ils ont accusé plus de 5min de retard. Au final ils étaient dans le paquet à l’arrivée. Bjarn Riis a du faire un choix : un maillot jaune assuré pour maintenant et demain / ou un maillot jaune hypothétique pour « après-après-demain ». Et le choix était vite fait : La Saxo Bank aura peut etre tout perdu sur cette 2ème étape en faisant le mauvais choix.

Le job d’équipier

Drole de situation que de voir Christophe Le Mevel annoncé comme la meilleure chance française pour le général du Tour 2010 rouler en danseuse ou assis sur le cadre avec une tige de selle de près de 30 cm. Benoit Vaugrenard s’était dévoué en lui offrant son vélo afin qu’il perde le moins de temps possible lors de la chute collective dans la descente du Col de Stockeue.
C’est la drole de saveur de ce sport ou les équipiers doivent se dévouer corps et ames pour leur leader désigné quite à perdre un temps immense et toute chance de figurer au général. « Donner sa roue », « donner son vélo », « faire le porteur d’eau », « abriter son leader » … Telles sont les prérogatives des équipiers, ouvriers de l’ombre.

Influences et irrationnel

Après être sorti le premier de la descente piégeuse, quelques coureurs s’agrègent autour de Cancellara et au bout de quelques km, le maillot jaune fait signe qu’on « coupe l’effort ». Il a reçu l’ordre de permettre aux groupes attardés de rentrer sur eux. Le jeu des oreillettes et les discussions entre directeurs sportifs produisent ce genre de situation où après un moment de flottement (les coureurs apprennent un fait de course mais que personne ne sait rien concrètement), une action est explicitement visible à l’écran. Là pour l’occasion c’est la trêve du peloton. De la même manière à 2 km de l’arrivée, Cancellara descend à l’arrière du peloton au niveau de la voiture du directeur de la course et palabre avec Jean François Pescheux. On apprendra après la course qu’il lui avait imposé que le peloton ne ferait pas le sprint. C’est donc un peloton massif et passif qui a franchi la ligne d’arrivée à Spa hier.

Et Chavanel dans tout ça ?

Jalabert avait senti le coup, il voyait Chava fringant et frais. Cette région et cette étape étaient un contexte très particulier pour le coureur français de la Quikstep par rapport au souvenir de sa terrible chute lors de Liège Bastogne Liège avec multiples blessures dont fracture du crane et de la pommette. Les conditions de course ont permis de transformer le panache du français en exploit désormais mémorable. Nous retiendrons les faits et la manière. Chavanel a franchi la ligne avec émotion. Le journal L’Equipe aujourd’hui relate qu’il a fait pleurer son père. Et Chavanel portera le maillot jaune nous l’espérons pour une bonne semaine !


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