Impression, Impression, Sur impression, Sur-impressionnisme

Quel est le but de l'art ? Est-ce de représenter la réalité ?
Paul Valéry dit : « l'art de voir est opposé au voir, qui reconnaît les objets »
La musique est un art; quel est son but ? L'art, fait-il appel à nos sentiments ?
Émotions Affections Passions Plaisirs & douleurs.
La réponse : tout est une question de regard.
Francis Bacon dit: "Mes tableaux sont des accidents
Bacon a donc peint une réalité, celle de ses émotions.
L’art est là pour susciter des émotions, et l'artiste crée pour transmettre ses émotions.
On pourrait vivre sans l'Art, mais pauvrement dans notre esprit.
Hegel affirme : le beau artistique est « très au-dessus de la nature ».
Il y a donc une idée d'interprétation, sublimation et représentation de l’esprit.
Mam’ange est une expression personnelle avec une superposition de deux réalités :
1/ Une réalité émotionnelle
2/ Les souvenirs évoqués par la mère.
David Hume, dit : « La beauté existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ».
D’où l’importance de définir la réalité de chacun, une réalité sentimentale, ou une émotion qui est sensation affectée, les sentiments liés à la mère.
En publiant mon livre, et à travers mes blogs, je rencontre deux catégories de lecteurs ou spectateurs.
- Les premiers pour lesquels, Mam’ange est un récit trop personnel.
Mais tous les écrits sur les rapports mère-enfant restent personnels.
Je mets mal à l’aise ce type de lecteur, je comprends.
- Deuxième catégorie, ce sont ceux qui ont ressenti la même émotion et partagent cette relation manquante mère enfant.
L'œuvre d'art ne vit pas de son rapport plus ou moins adéquat au réel, mais des affects qu'elle produit.
Par exemple, les toiles de Munch ne représentent pas une forme de tristesse, mais produisent un sentiment, une émotion, qui pour certains s'appelle la tristesse, pour d'autres l'abomination.
Pourquoi essayer de trouver l’intrigue dans Mam’ange, ce "livre objet" est une représentation de mon esprit en vagabondage sur le chemin du repos de maman chérie qui a disparu un jour sans crier gare.
J’ai essayé de chercher la vérité derrière les apparences fugitives de l’objectif, mais le subjectif s’est accaparé de moi, machinalement, accidentellement, par le hasard d’un besoin de création.
Dans ma vie, les anges existent avec leurs signes, ma maman chérie.
J’ai eu besoin de prendre des photos figées.
Sans intérêt aucun, des photos de paysages au cimetière, point.
Et un jour en 2003, le besoin de superposer anges et paysages dans la boite à image, m’a pris au dépourvu.
Les clichés se succédèrent; sur une pellicule de 36 poses, 4 ou 5 devenaient parlantes et significatives.
Comme Bacon, les clichés accidentels prenaient naissance dans l’inconscience et la subjection de mon objectif.
Les artistes peintres d'aujourd'hui expliquent leur expression artistique par de longs tractes. Je ne partage pas ce point de vue.
Les illustrations de Mam’ange sont nées avant le verbe, mais les textes ne sont pas des explications, ils accompagnent, enrichissent et amplifient l’esprit de cette création tout en émotion et sentiments.
Mam’ange est un besoin d’écrire automatique sur les sentiments qui m’envahissaient et qui montaient en surface,
ou plutôt se couchaient sur l’écran à travers le clavier.
Chaque image me dictait ses vers libres, un jeu de mots en rapport direct avec mes impressions de la douleur, le deuil.
Mam’ange est une anthologie à la mémoire de maman.
Mamange est un" livre objet", tout en sur-impression du monde réel, de l’irréel des anges et des mots qui conjuguent cette surimpression.
Un objet, car il est inclassable dans les rayons de librairie, et pas connu dans les galeries d’art.
Le sur-impressionnisme est né : la représentation figurative de l’abstraction.