Méfiez-vous des apparences ! Le bar à l’angle la rue Favart ne paie pas de mine. On pourrait le qualifier de bar de quartier avec ses planches de charcuterie, de fromage et ses habitués autour du babyfoot. A l’étage, un autre standing vous attend : pierres apparentes, poutres, deux petites salles intimes à la décoration élégante, nous voici dans l’antre d’un « bistronomique » selon le terme consacré. Loïg Gicquel, chef breton, officie brillamment aux fourneaux.
Les ravioles de saumon fumé au fromage frais me tentaient mais je ne peux résister à l’appel de l’œuf mayo « façon Favart ». Je suis en effet curieuse de voir comment le chef va revisiter ce classique. L’amie qui m’accompagne commande le gaspacho acidulé « tout vert ». Je ne suis pas déçue par l’ardoise que m’apporte la jeune serveuse souriante : quatre petites touches de mousseline forment une diagonale dans l’assiette : l’œuf a été mixé avec la mayonnaise, il fallait y penser ! La mousseline légèrement parfumée à la ciboulette est ferme à la fourchette, fondante en bouche. Nul besoin de pain pour accompagner cette merveille d’entrée ! Le gaspacho tout vert est surmonté d’un toast qui semble former un pont. Cette entrée est fraîche, délicieusement assaisonnée et forte en goût : la couleur verte est en effet due à un mélange de tomates vertes, de concombre, de cresson et de poivrons verts. Comptez 14,50 € pour les tartes fines feuilletées et les salades géantes, de 6,50 € à 12 € pour les planches (charcuterie ou fromage) et les entrées sont proposées à 7 €.
La carte des vins représente équitablement toutes les régions de France et presque toutes les références sont disponibles au verre (comptez 4,50 € environ). Nous avons accompagné notre déjeuner d’un brouilly cuvée Georges Fessy, vin qui a eu la particularité d’être mis en bouteille au bistrot Favart en 2008.
Je commande ensuite une andouillette, mon amie se décide pour un tartare en aller-retour et nous laissons de côté les non moins alléchants dos de cabillaud et poêlée de gambas.
A l’image de l’entrée, mon andouillette est parfaite : fondante, bien saisie voire grillée d’un côté, elle forme un heureux mariage avec la crème à la moutarde proposée avec. Les pommes de terre sautées ont la peau qui se détache délicatement, c’est parfait. Mon amie déguste son tartare avec plaisir car il est bien préparé, malheureusement l’aller-retour aurait mérité d’être un poil plus rapide afin de ne pas dénaturer la viande crue. Comptez 16 € pour les plats.
C’est la panna cotta à la pêche et le mi-cuit au chocolat qui ont nos faveurs en dessert. Ma panna cotta, servie dans un joli bocal à l’ancienne, est bien parfumée et les petites miettes de pistache s’accordent agréablement au coulis de pêches. Ne vous attendez pas à une panna cotta raffermie à grande dose de gélatine, elle est plutôt crémeuse. Et le mi-cuit, fait minute, a un cœur bien fondant. Mention spéciale pour la glace au caramel au beurre salé avec des pépites de caramel cachées dedans !
C’est une cuisine de grande qualité à des prix plus que corrects qui vous est proposée au bistrot Favart. Les amateurs de couscous seront ravis puisque c’est la maman de Sabira (la patronne), qui s’y colle un jeudi sur 2. Après un repas dans l’élégance feutrée du premier étage, pourquoi ne pas tenter une petite partie de babyfoot ? Vous serez ainsi prêts pour les compétitions qui se tiennent tous les mois !
1 rue Favart. 75002 Paris. 01 42 96 50 05. Métro Richelieu-Drouot. Ouvert du lundi au vendredi.