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L'écrivain et homme politique camerounais Ferdinand Léopold Oyono a trouvé la mort, jeudi 10 juin à Yaoundé, à l'âge de 80 ans. Victime d'un malaise à l'issue d'une cérémonie officielle donnée en l'honneur du sécrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au palais d'Etoudi, il s'est effondré devant la voiture qui devait le raccompagner chez lui et s'est éteint alors qu'on le transportait vers l'hôpital général.
Né en 1929 à Ebolowa, au Cameroun, Ferdinand Oyono s'est successivement distingué dans les domaines des lettres et des affaires publiques. Diplômé en droit à la Sorbonne et en diplomatie à l'Ecole nationale d'administration (ENA), après des études secondaires à Yaoundé et Provins, il se fait d'abord remarquer par son activité littéraire, avec trois romans publiés à la fin des années 1950, alors que la colonisation touche à sa fin.
Une vie de boy (1956), Le Vieux Nègre et la Médaille (1956) et Chemin d'Europe (1960), mettent en cause le système colonial en vigueur au Cameroun – et plus généralement en Afrique – : pratiques autoritaires de l'administration, manipulations des missionnaires, mépris vis-à-vis des colonisés... Son oeuvre, tour à tour drôle et grinçante, le place aux côtés des grands écrivains engagés de l'époque, tels Sembène Ousmane ou Mongo Béti, dont la démarche s'incrit dans une vision dynamique de l'histoire.
Une démarche volontariste que Ferdinand Oyono fera véritablement sienne en menant dès 1959 une brillante carrière de haut fonctionnaire au service du Cameroun : ambassadeur dans plusieurs pays ainsi qu'auprès de l'ONU à New York, puis ministre des Affaires étrangères et ministre de la Culture. Cette activité d'homme politique prendra le pas sur l'écriture jusqu'à la mort de Ferdinand Oyono, cinquante ans après la publication de Chemin d'Europe.
A lire :
Une vie de boy, Julliard, 1956
Le Vieux Nègre et la Médaille, Julliard, 1956
Chemin d'Europe, Julliard, 1960
Sources : Jeuneafrique.com, Africultures