radio machette

Publié le 27 juin 2010 par Hoplite

« A Villiers-le-Bel, les 25 et 26 novembre 2007, un renversement s’est produit : ces gamins que la police s’amuse de mois en mois à shooter ont à leur tour pris leurs aises avec ceux qui les ciblent. Ces quartiers submergés par une occupation devenue militaire ont, un temps, submergé les forces d’occupation. Les roueurs ont été roués. L’espace de deux soirées, la peur a changé de camp. Comble de l’horreur, il paraît que les émeutiers étaient «organisés». (...) »

Faisant suite à l’appel sans ambiguïté à la rébellion et au meurtre de membres des forces de l’ordre commis par un quarteron de cacochymes progressistes possédés par la repentance psittaciste et l’ethno-masochisme et publié il y a peu par le journal Libération, France-Inter a été investie et rebaptisée ce jour « Radio mille quartiers » par un collectif inconnu « Indigénat et Résistance » sans doute en référence à la célèbre et de sinistre mémoire radio rwandaise –radio mille collines (RTLM)- dont l’efficace propagande avait permis la résolution à moindres frais d’un conflit ethnique séculaire.

De la même façon que la RTLM s’était distinguée, avant d’appeler ses auditeurs au meurtre pur et simple de centaine de milliers de tutsis, par une campagne agressive d’incitation à la haine contre les Belges, voici le premier communiqué de Radio mille quartiers diffusé ce matin par Audrey Pulvar et marqué par une violence inouïe à l’encontre des européens :

« Le peuple des quartiers doit apporter machettes, lances, flèches, houes, pelles, râteaux, clous, bâtons, fers électriques, fils de fers barbelés, pierres, et dans l’amour, dans l’ordre, chers auditeurs, pour tuer les forces d’occupation coloniales.  Chers auditeurs, mesdames et messieurs : ouvrez grand vos yeux. Ceux d’entre vous qui vivez dans ces zones de relégation, sautez sur ceux qui ont de longs nez et des visages blafards, qui sont grands et minces et qui veulent vous dominer. Coupez les pieds des enfants pour qu’ils marchent toute leur vie sur les genoux. Tuez les filles pour qu’il n’y ait pas de générations futures. Les fosses communes ne sont pas encore pleines. Tuez-les, ne commettons pas la même erreur qu’en 2005 »

Quelques minutes plus tard, était lue à l’antenne –in extenso- la célèbre préface de Sartre aux « Damnés de la terre » de Franz Fanon, dont je reproduis ici quelques lignes :

«Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. Dans cet instant la Nation ne s'éloigne pas de lui : on la trouve où il va, où il est - jamais plus loin, elle se confond avec sa liberté. Mais, après la première surprise, l'armée coloniale réagit : il faut s'unir ou se faire massacrer. Les discordes tribales s'atténuent, tendent à disparaître : d'abord parce qu'elles mettent en danger la Révolution, et plus profondément parce qu'elles n'avaient d'autre office que de dériver la violence vers de faux ennemis. »