Brighelli est un enseignant d'obédience gauchiste que je lis depuis longtemps car il parle vrai et a fait depuis belle lurette le constat de faillite absolue -et à mon avis irrémédiable- de l'institution éducative.
C'est un des rares, avec Michéa, et Lasch et dans la lignée de George Orwell, à mener une critique sans concession -et de l'intérieur- de l'idéologie progressiste et de ses curés, chapelles et credos. De ce simple fait, il se met en marge des petits flics du Camp du Bien et de la Vertu universelle qui terrorisent toute pensée déviante par la reductio ad Hitlerum....(ces "idées qui puent", par exemple) Baudrillard et Castoriadis connurent aussi le sort de ceux qui pensent en dehors des clous du politiquement correct.
Un des fils rouges de ma réflexion (...) depuis pas mal de temps maintenant est la menace à mon avis bien réelle et palpable de guerre civile, à brève échéance, sur notre sol en raison de la constitution de communautés allogènes toujours plus nombreuses dont les revendications violentes et toujours plus pressantes me semblent préfigurer un avenir de sécession sociale, religieuse et ethnique. Quand j'écris cela et à la lumière de ce que je sais des guerres civiles, j'espère en même temps me tromper du tout au tout, ne serait-ce que pour mes gamins, et tous ceux qui me sont chers.
Il est assez banal dans les sites non conformistes, et notamment natio/ identitaires (dont le mien) de lire ce genre d'analyse mais je trouve hautement significatif que Brighelli, toujours mesuré et radicalement républicain, évoque la simple possibilité d'une guerre civile dans ce pays certes coutumier des guerres de religions. Je veux dire par là que le simple fait d'évoquer ce genre de perspective vous condamne ordinairement d'emblée à la mort sociale en tant que pessimiste/réactionnaire/chafouin/crispé/raciste/antisémite/fasciste/nazi/antifestif ou simplement contempteur aigri d'un avenir joyeux et apaisé car métissé/festif/arc-en-ciel/ouvert...et plus simplement pour la cléricature progressiste à la manœuvre parce que DEMAIN…
Andrei Makine, dans « Cette France qu'on oublie d'aimer » évoque cette « botte souveraine de la réalité », faisant référence au mot de Trotski : « Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! »
Je crois bien (et il suffit pour s’en convaincre de lire simplement les commentaires de lecteurs des journaux bien-pensants alimentés par la propagande de l’AFP quasi-systématiquement hostiles à la moraline visqueuse du vivre-ensemble festif et métissé…) que nos modernes sont en train de prendre la botte souveraine de la réalité sur la gueule ! Brighelli est un symptôme de la prise de conscience en profondeur de la gravité de la situation y compris dans des milieux pourtant acquis à la propagande progressiste et plutôt enclins à nier le réel jusqu’à l’absurde. J’écoutais ce matin par hasard Bourdin sur RTL qui relatait l’agression barbare dont ont été victimes deux automobilistes sur une autoroute parisienne. Le plus intéressant était dans les appels des auditeurs non encore conscients des prémisses de la sécession à l’œuvre et qui s’étonnaient qu’une telle barbarie puisse exister en ce pays. Bourdin lui-même, sans doute parfaitement conscient du conflit de basse intensité qui fait rage depuis plusieurs dcennies dans des centaines de banlieues occupées de nos villes, jouait le candide jusqu’à ce qu’une jeune femme habitant en Seine-saint-Denis vienne faire entendre la douce musique du réel en relatant simplement la barbarie qui vient dans ces zones de non-droit, savamment occultée par des médias aux ordres et terrorisés d'égratigner la weltanschauung du vivre-ensemble festif.
Finalement, hormis une petite clique de croyants, de politiciens vérolés (par nature non exposés aux conséquences désastreuses de leurs politiques), de petits flics de la pensée officiant dans les médias et de bobos festifs à roulettes, de plus en plus de français confrontés au réel entendent eux ce petit bruit lancinant qui devient fracas.
Et c’est une bonne nouvelle : le Spectacle arc-en-ciel ne fait plus recette et le roi est nu.
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