Rémy Amouroux (Kelkoo – Yahoo) explique que pour les créateurs de Kelkoo, le plus dur a été de définir ce qu’ils voulaient faire de leur technologie. Ils avaient plein d’idées pour l’utiliser. La problématique centrale qui se posait était celle de la monétisation : Que faire pour que cette technologie rapporte de l’argent ? Il a fallu deux ans avant de savoir ce qu’ils allaient vendre.
L’autre grand problème rencontré a été celui d’engager des gens, de trouver les bonnes personnes. Sur ce point Rémy Amouroux considère que certaines fois il s’est « gravement planté ».
Les fondateurs de Kelkoo ne se sont pas trop posés la question de propriété intellectuelle. L’idée n’était pas forcément neuve, mais leur force tenait dans la technologie qu’ils avaient conçue.
Rémy Amouroux aborde la difficulté à trouver des partenaires financiers. Celle-ci a été levée par la complémentarité de l’équipe. Au sein de l’équipe Kelkoo pré-création, Rémy Amouroux assurait le développement, un autre « pondait des idées » et le troisième « avait enfilé la cravate pour aller serrer des mains sur les salons » et exploiter le réseau de France Télécom avait lequel ils avaient un partenariat (Innovacom), la grande chance étant d’être soutenu par Bull.
Kamel Gaddas (Winsoft) ne s’est pas non plus posé la question de la protection de l’idée. Il a constitué son apport au capital sur la base des aides de l’Etat aux chômeurs désireux de créer une entreprise et sur sa prime de licenciement.
Il conseille de ne pas faire appel aux banquiers et reconnaît aussi qu’il est nécessaire de « mettre la cravate » pour aller à la rencontre d’investisseurs. Trois d’entre eux sont rentrés au capital au stade de capital développement. A l’époque, il reconnaît qu’il avait beaucoup de mal à trouver de l’argent alors qu’aujourd’hui « trop de gens [leur] proposent de l’argent dont [ils] n’ont pas besoin ».
Il considère qu’il n’est pas utile de dépenser dans des brevets ne l’ayant jamais fait lui-même. Pour convaincre l’auditoire, il cite l’exemple d’une entreprise rachetée par Winsoft qui a effectivement besoin d’un brevet. Pour celle-ci le coût du brevet représente près de 50% du coût total de fabrication. Il estime donc que la protection, à moins d’être indispensable, est trop coûteuse.
Laurent Testard (Hallias) a eu peu de problèmes de financement car il a pu facturé ses services dès le début et bénéficiait de son réseau de clients rencontrés dans son précédent emploi.
Lien : Entreprendre 02 - L’idée de création
Thibaut Bragé