vous serez tous vieux et déréglés,
je ne veux même pas savoir comment vous ferez pour danser
sans parler de tous ceux qui ne seront plus là
pour boire le café au comptoir
les réveils du petit matin
les chroniques à la radio
seront une brume qui s'évanouit dans la nuit
vous ne vous disputerez plus entre voisins
à quoi bon
vous vous regarderez dans la glace
avec effroi et tristesse
mais vous voudrez vivre
tant que le souffle vous aurez
pitoyables, nous serons tous pitoyables
les beaux, les belles, les gentils, les méchants, les brillants, les nuls,
les décideurs, les indécis, les paumés, les palmés
tous, nous serons des genoux tremblotants
et des voix grelottantes
et des souvenirs trébuchants
je ne veux même pas y penser