Jérusalem est fébrile. Les odeurs de cuisine émanent déjà des maisons en pierres, tandis que les magasins sont pris d'assaut à la veille de la fête de Pessah'. Dans Makhane Yehuda, les ménagères se pressent et se frayent à coups de cabas un passage pour fendre la foule compacte, haranguée par les vendeurs de halvah pressés d'écouler leurs stocks avant la tombée de la nuit. Les boulangeries bradent le pain, les biscuits sont vendus au rabais, et la population se presse pour vite faire au plus vite disparaître de leur logis toute trace de "ch'ametz" - de pain levé - dont la consommation est interdite pendant 8 jours à partir de dimanche soir.
On souffle le froid et le chaud en ces temps pascals. Les dernières échauffourées urbaines sentent le réchauffé, au risque de contredire les correspondants étrangers et leurs pythiques prédictions d'apocalypse intifadesque. Le thermomètre est accompagné dans sa chute par le gel des négociations et le tiédissement des relations transatlantiques qui laisse notre gouvernement très refroidi. Il paraît, en attendant, que le temps est toujours aussi maussade à Dubaï...