Il est 18 heures à Jérusalem, Shavouot approche, une soupe verte qu'on servira tiède mijote encore a petit feu, le frigidaire est rempli de fromages locaux divers. Les explications varient d'une maison à l'autre, mais la fête, qui célèbre le don de la Torah et des Dix Commandements sur le mont Sinaï, est en général célébrée avec un repas lacté. La ville souffle, se décrispe. La radio retransmet le concert de Balkan Beat Box dans un kibboutz excentré. Les magasins ferment peu à peu, la circulation se calme, la fac fait le pont et s'arrête jusqu'à dimanche, presque des vacances!
Au sortir d'une promenade dans la vieille ville, nous nous égarons dans les ruelles du quartier juif, grimpons sur les toits du shouk arménien, contournons des arches antiques, longeons une passerelle perchée aux bords d'une yeshiva² orthodoxe, descendons un escalier abrupte vers les allées biscornues du secteur musulman, frissonnons sous la brise à l'idée de s'être perdus, avant de nous retrouver enfin à l'une des entrées vers la basilique du St-Sépulcre. Giora veut encore voir la fameuse vue depuis la Tayelet, Elea conduit, on écoute sur le chemin du Chopin remixé par un groupe russe fenêtres ouvertes, il est maintenant 19 heures à Jérusalem.