Les trois niveaux de la conscience
A l’intérieur de moi, il y a la lumière, à l’extérieur de mon corps, il y a les ténebres.
Le mot “conscience” vient du latin : du préfixe con qui veut dire avec, et du mot scire qui veut dire savoir. Être conscient, c’est donc «savoir avec».
Comme nous l’avons vu précédemment, notre première conscience appartient au corps physique. Donc au début, nous savons avec le corps. Grâce à lui, nous ressentons les vibrations de la vie, nous ne les pensons pas, nous vibrons à ceci ou à cela, et parce que nous vibrons, alors nous apprenons, et nous croyons à ceci ou à cela. Avec la sensibilité, la volonté n’entre pas en ligne de compte, nous ressentons les choses sans même le vouloir, autrement dit, nous ne faisons que réagir au monde qui nous entoure.
En ce qui concerne le rationnel, nous n’avons pas besoin de vibrer pour connaître, le raisonnement suffit, ainsi tout passe par l’intellect. Cependant, nous avons besoin de l’intervention de la volonté, et cela demande parfois beaucoup d’efforts, d’où le conflit avec le sensible qui lui n’exige rien. Sans la volonté, et sans effort, la conscience ne grandit pas, et l’esprit devient comme une eau stagnante avec tout ce que cela implique. Au second niveau de la conscience, nous connaissons avec la raison, et contrairement à la sensibilité, la raison n’offre rien si nous ne voulons rien. Mais, celui qui ne se cultive pas, celui qui ne fait aucun effort pour s’enrichir celui-là aura beau posséder des milliards de dollars, sa pauvreté intellectuelle, l’empêchera toujours de profiter des extraordinaires avantages offerts par la conscience subtile.
Finalement, en atteignant le troisième niveau de la conscience, c’est le moi qui entre en jeu, un moi fort peu connu, pour ne pas dire totalement inconnu. (Ce moi, fera d’ailleurs l’objet du prochain article.) Cela dit, l’atteinte du troisième niveau de la conscience, réconcilie le sensible et le rationnel, de sorte que le savoir provient alors de l’intuition, une intuition qu’on ne doit surtout pas confondre avec l’instinct.
Lorsque l’intuition se présente, inutile de chercher les repères du rationnel ou du sensible. Avec l’intuition, on ne vibre plus, on ne raisonne plus, on doit alors agir avec le concours de la foi. Or cette foi, on l’aura compris, n’a rien à voir avec une croyance religieuse quelconque, ici croire, rime avec soi-même. Il faut croire à cette pensée irrationnelle venue du néant, croire parce que cette conscience, malgré tout, ne peut dire autre chose que la vérité. Le subtil, ne l’oublions pas, baigne dans une lumière sans ombre, conséquemment, rien ne peut demeurer caché chez lui. Ce concept peut sembler impossible aux yeux du soi et de sa rationalité, mais le fait est que l’irrationnel, n’a rien à voir avec l’obscurité. En vérité, l’obscurité appartient au rationnel, c’est lui qui vit dans l’ignorance, et qui produit le mensonge grâce à cette obscurité. Étant par nature diviseur, le soi ne peut régner que dans cette obscurité, et par le fait même, l’éveil de la conscience du moi et sa pensée universelle, marque la fin de l’autorité du soi avec ses divisions, sa subjectivité, sa pensée individualiste, et de ses insupportables injustices.
Prochain article : La nature du Moi.