En même temps ou presque le féal Courroye, procureur de son maître, à Nanterre, a fait soudain volte-face dans l'imbroglio Bettancourt en interjetant appel contre le report pour complément d'enquête du procès du dandy Banier, suceur supposé de vieille dame trop riche.
Oh, que ça sent la transpiration à grosses gouttes! Et que les deux ânes renvoyés à l'écurie font piètres figures de corrompus à côté de ce qui macère dans le chaudron Bettancourt ! Le rideau est à l'excès cousu de fil blanc : nous n'irons pas par-là, M. le président ! Non, non, non. Sauf votre respect, M. le président, ne nous enfumez pas avec les cigares de Blanc-baudet ; n'essayez pas plus de nous promener avec les voyages, ou le permis de construire hasardeux, de Baudet-le-joyeux. Ces deux-là ont eu la triche trop vulgaire pour qu'on en fasse le bouquet d'arbres derrière lequel on voudrait tant cacher la forêt crapoteuse. Non, non M. le président. Ces deux idiots étaient à virer sans doute, mais en même temps que fut faite la lumière sur l'autre affaire. Pas pour servir de solde de tout compte dans votre petite opération mani pulite à vous, toute riquiqui. Nous n'allons pas nous en satisfaire, de vos deux Pieds-Nickelés, M. le président.
Vous nous méprisez beaucoup, nous le savons bien. Et vous aimez user comme un enfant gâté de l'impunité que vous donne votre position de force. Vous oserez même nous dire et nous redire que tant que cela ne vous est pas expressément interdit par la loi, vous vous autorisez tout sans complexe – comme de grossir votre indemnité présidentielle de 170% par exemple. Mais je crois que là, vous êtes tombé sur un os, M. le président. Et vous vous en rendez compte. C'est sans doute pour cela que vous avez mis une telle pression sur le courbe Courroye, et qu'il en sue de panique le malheureux... Seulement, pas de pot, M. le président ! Ce qui est parti sur les ondes, les écrans du Net, les ordinateurs du Canard ou de Mediapart, les oreilles du quidam alerté, tout "illégal" que cela soit selon le formalisme judiciaire, vous ne pourrez empêcher que cela soit, tout court. Et que nous nous fassions sans vous notre religion sur l'affaire...
Vous voulez trop en faire, M. le président ; vous finirez par trébucher tout seul. Vous êtes en train de créer ce que les taquins appellent déjà un "woerthgate"... C'est pas malin, M. le président... sauf votre respect, bien entendu !