En fait, pire que ça, je suis contre. Je n'y vois aucune morale ni noblesse, contrairement aux arguments de ceux qui aiment cette activité. Je n'y vois qu'une vieille coutume, basée essentiellement sur le plaisir de tuer ou de voir tuer, similaire aux jeux que tenaient les romains à leur époque, sans plus.
Je ne me lancerai pas dans un débat sur la question du fait que le taureau ait sa chance, puisque ce n'est jamais vrai; même lorsqu'il "gagne" contre le matador (comme c'est arrivé il y a peu à Madrid), le taureau est tué de toute manière. Même les jeux de Rome savaient faire mieux!
Mais la corrida est une activité assez populaire en Espagne, et en Andalousie en particulier. A Séville, il y a une des plus belles plaza de corrida du monde, selon les amateurs du genre. Je suis donc allé visité l'édifice en question, pour voir de quoi il retourne...
Je me souvenais bien de la façade de la Plaza de los Toros de Sevilla, que j'avais pris en photo en 2006 - probablement une photo fort similaire à celle-ci d'ailleurs. À l'époque, en août, fort temps des vacances en Europe, la plaza était fermée. Comme nous sommes en juillet, elle est ouverte aux visiteurs actuellement. Entrons donc.
La Plaza de Sevilla n'est ni le plus grand (à Mexico) ni le plus vieil (à Lima) aréna de corrida au monde, mais il a une structure similaire et assez classique; une arène, encerclée de gradins, qui surplombent des galeries d'accès. Ici, on voit l'intérieur du stade en question, où on a décoré avec quelques têtes de taureaux. On accès à l'intérieur seulement par une visite guidée obligatoire... Pas ma tasse de thé, mais impossible de faire autrement. Heureusement, notre guide était assez relax et elle m'a permis de me balader quasi à ma guise tout au long de la visite. Il y a un petit musée à l'intérieur: une longue et ennuyante (pour ce non-amateur-ci) suite de costumes traditionnels de matadores, d'affiches annonçant les événements ("Venez voir tel ou tel matador célèbre, tuer six taureaux en un show exceptionnel") et de têtes de ces pauvres bêtes (pas en leur honneur, non, en l'honneur des courageux matadores armés qui les ont abattus dans l'arène). Mais je dérive...
L'édifice par contre vaut le détour. C'est vraiment une belle arène, décorée avec goût et subtilité. C'est par un accès comme celui ci-haut qu'on se rend aux gradins... ou das l'arène, selon son rôle...
Voici les gradins en question. La Plaza de los Toros de Sevilla possède en outre une loge royale, pour quand sa majesté se sent d'attaque pour une corrida, j'imagine.
L'Esprit Vagabond seul dans les estrades. Comme c'était une visite guidée, nous étions comme un groupe, donc impossible de s'isoler de la sorte... Une fois revenu à l'intérieur - et la guide mentionnant que nous ne retournerions pas dans l'arène ou les gradins - je me suis éclipsé, avec la bénédiction de la guide, fort occupée à tenter de se faire comprendre en anglais et en espagnol malgré la présence de deux familles avec bébés qui pleurent... (soupir).
Le coût des places ne dépend pas tant de la hauteur de votre siège, mais plutôt de son orientation: au soleil (sol), c'est moins cher qu'à l'ombre (sombra)...
Vue générale des gradins. la structure que l'on voit en haut, au fond, permet de mieux contrôler le vent, en cas de vents violents qui viennent de la rivière à côté, pour éviter que le sable de l'arène ne nuise au matador ou que celui-ci ne perde le contrôle de sa cape.
Ceci n'est pas un taureau, c'est une vache.
En 1947, un éleveur de taureau de corrida a fourni un taureau qui a "gagné" son affrontement en tuant le matador. L'éleveur, terrifié à l'idée d'engendrer d'autres tueurs semblables, a abattu la mère du taureau en question (par superstition, dit-on). La tête de la pauvre vache repose maintenant dans le musée de la Plaza de los Toros.
C'est au fond, derrière cette porte (fermée aux visiteurs, même avec un guide) que sont installés leurs taureaux pour la corrida. Évidemment, il n'y en avait pas pendant la visite, car en fait, ils sont élevés sur des ranchs spécialisés et n'arrivent à la Plaza que le jour de la corrida.
Enfin, voici l'arène, là où tout se passe.
Que dire de plus, sinon que c'est dommage qu'un si bel arène serve une tradition si pénible à imaginer et basée sur le spectacle de la souffrance et la mort.
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