Le 1 janvier 2011 à quelques jours près, les impôts de l'état fédéral, des états fédérés et les taxes locales sont censés augmenter très fortement. C'est à cette date-là qu'expirent les réductions d'impôt du Président George W. Bush.
La tranche supérieure du taux fédéral d'imposition du revenu passera de 35 à 39,6%, celle du taux d'imposition des dividendes de 15 à 39,6%, le taux d'imposition des plus-values de 15 à 20%, et le taux de taxe foncière de zéro à 55%. Bien d'autres changements vont également intervenir du fait de la clause d'expiration dans les réductions fiscales de Bush.
Les taux d'imposition sur les revenus des investissements à l'étranger ont été relevés, et ils vont encore l'être . Il est déjà prévu que les taxes sur les salaires augmentent en 2013, et l'impôt minimum de substitution (Alternative Minimum Tax) va s'en prendre encore davantage aux contribuables à revenu moyen. Et il y a toujours la fameuse augmentation des taxes sur les assurances-santé "en or massif". Les taux d'imposition des états et autres collectivités locales vont également monter en 2011n comme ils l'ont déjà fait en 2010. L'année prochaine, il y aura des augmentations d'impôt partout.
Maintenant, si les gens savent que les taux d'imposition seront plus élevés l'année prochaine que cette année, que vont-ils faire cette année ? La réponse est simple. Ils vont, dans la mesure du possible, déplacer leurs productions et leurs revenus de l'année prochaine de manière à ce qu'ils apparaissent sur leur feuille d'impôts de cette année. C'est pour cela que les revenus de cette année sont déjà gonflés bien au-delà de ce qu'ils devraient être, et qu'en 2011, l'année prochaine, les revenus seront inférieurs à ce qu'ils devrait normalement être.
En outre, la perspective d'une hausse des prix et des taux d'intérêt, ainsi que l'aggravation de la réglementation prévue pour l'année prochaine, pousseront encore davantage à transférer les offres et les demandes de 2011 vers 2010. À mon avis, ce transfert du revenu et de la demande est l'une des raisons principales pour lesquelles l'économie est apparue en 2010 aussi forte.
« Lorsque nous passerons la date fiscale limite du 1 janvier 2011, mon hypothèse numéro un est que le train va dérailler et que nous allons connaître notre pire cauchemar, celui d'une forte "récession dans la récession". »
En 1981 Ronald Reagan - avec le soutien des deux partis- a entamé la première phase de tout un programme de baisses d'impôts. Son Economic Recovery Tax Act prévoyait que la plus grande partie des réductions d'impôt ne devait prendre effet qu'à dater du 1er janvier 1983. Les réductions d'imposition différées de Reagan étaient l'image inversée des augmentations différées de Barack Obama. Tout au long de 1981 et de 1982, les gens avaient tellement différé leur activité économique que le PIB réel en est demeuré pratiquement inchangé (c.-à-d. pas de croissance), et que le taux de chômage est passé à plus de 10%.
Croissance du PIB en termes réels : l'économie a décollé lorsque les baisses d'impôt du Président Reagan sont entrées en vigueur.
En revanche, à la date fiscale limite du 1er janvier 1983, l'économie a décollé comme une fusée, avec une croissance réelle moyenne qui est montée à 7,5% en 1983 et à 5,5% en 1984. J'ai toujours été sidéré de voir à quel point les réductions d'impôt ne marchent pas… tant qu'elles n'ont pas pris effet. L'expérience de M. Obama, avec ses hausses d'impôt à retardement, sera exactement l'inverse. En 2011, l'économie va s'effondrer.
Article repris de l'Institut Turgot, traduction François Guillaumat. Article paru initialement dans le Wall Street Journal.