éd. Belfond, 444 p.
A partir de 19,95 € sur Amazon.fr
Il y a quelques temps, nous vous avions présenté le roman de James Frey Mille morceaux, récit d’une vie détruite dont la polémique sur son authenticité a une fois de plus détruit sa vie. Pour un temps. Mon ami Leonard est le second roman de Frey. C’est assuré, cette œuvre ne connaîtra pas le même scandale comme l’annoncent les premiers mots de mis en garde : "certains noms et éléments caractéristiques ont été modifiés."
Frey a enfin compris que dans son pays, les États-Unis, on ne joue pas avec le vrai/faux. Sa fiction retrace le parcours de son amitié avec Leonard, un chic type qu’il a rencontré au cours de sa cure de désintoxication. Leonard est devenu son ami, bien plus un père qui le sauve de la misère, le protège, le nourrit, le ranime après le suicide de Lilly sa bien-aimée. Mais Leonard n’est pas un ange. S’il est riche, c’est en raison de ses sombres trafics qu’il cache pour ne pas éclabousser son aura. Il fait embaucher son "fiston", non pour le débaucher mais l’insérer. L’existence de James s’éclaire enfin, à l’ombre du grand caïd.
Le style de Frey est toujours aussi saccadé qu’une partition de djembé. Il tape sur ses putains de maux à coup répété pour exhumer ses mots de tête qui font désormais sa pâte, aussi fraîche et vive que le terreau de la rédemption.