Et bien sachez, jeunes gens sans imagination ( je vous entends : « On s’en fout, on veut des cachets ! ») qu’il est des artistes pour qui la musique est une philosophie de vie dont les ramifications s’étendent à de multiples domaines.
Japonais from Marseille
C’est le cas de de Makoto Yabuki, leader du très atypique groupe marseillais Bamboo Orchestra constitué de jeunes percussionnistes du cru ( G.Bonnet, L.Piacentino, H.Gribi, N.Pinna et N.Aubin). Empreint d’un respect envers la nature et les éléments directement issu du shintoïsme, à la recherche de moyens tangibles d’inverser la courbe ascendante des dommages infligés à notre environnement, il s’est tourné vers le bambou : d’une croissance pouvant aller jusqu’à un mètre par jour, ayant atteint sa maturité en trois mois, plus dur que le chêne, produisant plus d’oxygène qu’une forêt classique, cette graminée de la famille de l’herbe (ben si !) pourrait représenter le matériau du futur, permettant ainsi de stopper la déforestation.
Le Bamboo Orchestra est donc composé de 25 instruments (percussions et flûtes) total bambou. Du beau à voir, du beau à entendre. Une scène où s’expose une architecture d’instruments blonds chaud, lustrés (dont certains mesurent deux mètres de haut) et la surprise du son. Fort mais feutré. Doux mais percutant. Des vibrations qui vous résonnent en plein plexus solaire. Et des harmonies mêlant les quatre éléments à l’Afrique et l’Asie, le Sahara aux jardins Zen pour se fondre en un univers sonore inconnu.
La musique pour tous
Le Bambou-matériau, le bambou-instrument, le bambou-écolo, le bambou-lien social. Car au Bamboo Orchestra, on ne se contente pas de présenter ses créations musicales via des concerts et festivals en France ou à l’étranger, on applique vraiment ses idéaux de culture de proximité et d’artiste citoyen grâce à des ateliers hebdomadaires enfants, adultes ou intergénérationnels ramenant les échaudés du solfège à la pratique de la musique ( ici, on scande la mesure sans partition). Les efforts sont récompensés par des représentations publiques. On va vers l’autre, en psychiatrie, en Maison d’enfants, en institut spécialisé pour les handicapés moteurs et/ou mentaux, en ateliers scolaires ou en ateliers de sensibilisation à « l’outil musical » auprès de futurs éducateurs spécialisés… Sans parler des portes que l’on peut pousser à tout moment pour une visite de l’instrumentarium.
Alors, monomaniaque le Bamboo Orchestra ? A vous de voir … ou plutôt d’écouter. Attention : risque de contagion bambousoïque !
Pour en savoir plus : www.bamboo-orchestra.com