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Ce dimanche, je commence ma journée à l’espace presse par une interview de The Drums. Le groupe est détendu, Tout comme Julian Casablancas qui se laisse prendre en photo avec des fans. Feuilleton du début de journée, la conférence de presse de Mika sans cesse repoussée de 18 h à 20h15. Premier concert donc The Drums sur la grande scène. Il est drôle de voir à quel point le jeune groupe américain semble indifférent à son style, enchaînant sur scène les poses qui ne ressemblent à rien. A leur image, leur pop a à la fois un côté bancal et séduisant. Le son est fort, les mélodies s’enchaînent et Let’s go surfing agite un peu la foule. Puis le groupe s’arrêtera d’un coup, quittant la scène comme il était venu, après un set un peu court. Retour à l’espace presse, finalisation de mon papier sur les labellisés Kitsuné. J’apprends que le set de The Specials la veille au soir était apparemment bien raté. Grosse ambiance à l’inverse pour Sexy Sushi. Bon c’est décidé, l’an prochain, je ramène mon clone. Je file ensuite attendre Julian Casablancas sur la grande scène. Moi qui n’ai jamais vu les Strokes en concert. Malgré quelques problèmes de gorge, l’Américain donne un concert très réussi mêlant ses propres compositions à celles des Strokes. Casablancas bénéficie du soutien d’un large groupe de musiciens bien rodés. Et de la variété de style des morceaux. Le son est puissant. Je m’excite sur « Automatic Stop » en ouverture, River of Brakelights »… Le public est jeune. Mo, j’avais 20 ans en 2001 pour le premier album des Strokes. Là aussi, Casablancas ne s’éternise pas sur scène. On crie au rappel en vain. Viens ensuite le grand moment attendu : revoir LCD Soundsystem auteur il y a quelques années d’un concert vraiment mémorable pour moi en clôture de la Garden Nef Party à Angoulême. Si son set cette année n’atteindra pas ce niveau d’excellence, il s’en approchera quand même sacrément. Cette heure passée sous le chapiteau reste pour moi le meilleur concert des trois jours. Incroyable puissance du groove, un rare sens de la durée avec toujours cette manière de répéter les motifs à l’infini insufflant peu à peu plus d’intensité dans la voix, l’instrumentation. La foule est galvanisée. Nous voilà pris dans la transe conclut par une énorme version encore de son titre « Yeah ». Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah...Totalement jouissif. Mika très relax Je me fais un peu désirer auprès de la tête d’affiche Mika en allant d’abord faire un petit tour du côté des Français de Gablé. Leurs performances bricolo-humoristico-rock séduisent toujours autant passant à la moulinette l’amour, la mort. Les adeptes sont conquis. J’aperçois ensuite très brièvement le chanteur de Wovenhand assis sur sa chaise sur la scène de la plage. Son folk habité donne envie de rester un peu plus, mais cette journée est quand même une bonne occasion de se confronter au phénomène Mika. Sans regret tellement son show pop est réjouissant. Décor coloré (des arbres, des plantes, une tête de mort…), personnages déguisés… le chanteur donne littéralement vie à son univers enfantin. Surtout, Mika se révèle un performer hors pair sans cesse entrain de se donner à fond pour mieux partager ses petites histoires avec le public. Les mélodies pop sont à l’avenant et si quelques excès de guimauve sont un peu difficile à digérer à la fin et son tube « Relax » ne reste plus qu’une envie : s’amuser avec lui. sors beaucoup moins convaincu d’une demi-heure de concert d’Empire of the Sun. Les aspects les plus mélodiques du groupe sont estompés par des rythmiques grossières et un son très métallique. Si une équipe de danseurs aux tenues futuristes assure le show, les machines ont finalement trop pris le pas sur l’humain pour me toucher. Un peu tout l’inverse de l’aspect chaleureux des concerts de James Murphy. Quitte à entendre chanter les machines, autant aller écouter les Fuck Buttons qui livrent un set totalement fascinant de musique vrilllée à base d’effets de distorsions et de rythmiques cassées. Une musique, inventive, libre, dont on suit le moindre battement pour se laisser emporter dans la transe. Un autre beau moment de ses Eurockéennes. Pour conclure ces trois jours, on commence par faire un tour du côté de Massive Attack et leur belle musique à la fois dépouillée et sensuelle. Celle-ci allie textures électroniques et instrumentations rock pour un résultat touchant et sombre, témoin du combat de ce qu’il reste d’humain contre l’aliénation qui nous guette. Derrière le groupe, des mots sont projetés sur l’écran géant. Cicatrices, peur… Comme une fenêtre passionnante sur le monde qui nous entoure. Beaucoup plus binaires, les Bloody Beetroots mettent le feu au même moment en passant de plages mélodiques à un déchainement sonore permettant aux festivaliers de lâcher l’énergie qui leur reste. Chaque nouvelle montée est attendue avec l’envie de tout donner. Je danse doucement au bord de la scène. Temps de partir. Rock’n’roll. KidB