Le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche s'est vu remettre jeudi 17 juin 2010 un rapport sur la mise en oeuvre du programme national de l'alimentation (PNA), élaboré par le Conseil national de l'alimentation (CNA), une instance consultative qui regroupe l'ensemble des acteurs du monde de l'alimentation. Et le rapport ne contient pas un mot sur la bio...
Ce programme national, qui fait partie du projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, doit permettre la mise en place d'une véritable politique nationale de l'alimentation dans notre pays.
Le document, qui contient près de 50 recommandations, propose notamment :
* le renforcement de la qualité de l'offre alimentaire dans la restauration collective ;
* le développement des outils d'information du consommateur ;
* le maintien de la diversité de l'offre agricole en facilitant l'approvisionnement de proximité en restauration collective ;
* la valorisation des métiers de l'alimentation ;
* le développement de l'éducation alimentaire et de la promotion du patrimoine alimentaire et culinaire ;
* la création d'un " grand observatoire de l'alimentation " permettant la mise en commun des informations, notamment dans les domaines nutritionnel, économique et social, pour un appui à l'évaluation et à l'analyse prospective en matière d'alimentation.
Ce programme national de l'alimentation doit être présenté par le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, lors de la réunion plénière du CNA prévue fin septembre.
Si le rapport de 79 pages évoque la nécessité de "réduire l'impact environnemental de notre système alimentaire", il ne parle cependant pas du rôle que pourraient jouer les produits bio dans le renforcement de la qualité de l'offre alimentaire ! La filière bio est cependant bien représentée dans le CNA...
Le rapport de la politique publique de l'alimentation précise qu'il vise " à assurer à la population l'accès, dans des conditions économiquement acceptables par tous, à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité nutritionnelle,
produite dans des conditions durables et [...] à offrir à chacun les conditions du choix de son alimentation en fonction de ses souhaits, de ses contraintes et de ses besoins nutritionnels, pour son bien-être et sa santé ".
Comment donc est-il possible de ne pas parler de bio ?!
Pour rappel, en 2009, 3 769 nouvelles exploitations se sont engagées en bio en France, soit plus de 300 en moyenne chaque mois. Fin 2009, on comptait ainsi près de 16 500 exploitations agricoles bio, + 24% par rapport à 2008.
Côté consommation, la valeur des ventes des produits alimentaires issus de l'agriculture biologique en 2009 a quasiment doublé par rapport à 2005. Entre 2008 et 2009, le chiffre d'affaire des produits bio a progressé de 19%, tendance qui s'est confirmée au cours du 1er trimestre 2010 : +35% sur les boissons bio (hors vin), +20% sur certains produits frais, +18% sur l'épicerie...
La bio est également de plus en plus présente dans les restaurants collectifs dont les achats ont plus que doublé en 1 an, en passant de 44 millions d'euros en 2008 à 92 millions en 2009. La part des établissements de restauration collective proposant des produits bio est de 40% en 2010, soit 29 000 établissements environ ! D'ici 2 ans, ce taux pourrait atteindre 77% puisque 37% de restaurants collectifs supplémentaires disent avoir l'intention d'introduire des produits bio d'ici 2012, de manière certaine ou probable. (chiffres de l'Agence Bio)
Stella Giani
voir les sources de l'infos
www.bio-marche.info
agriculture.gouv.fr