Ce matin, un sondage met chiffre sur un sentiment : 64% des français juge la classe politique corrompue. Toute la classe politique. Celle des cigares et des gardens partys annulées, celle des leçons de morale et des chansons à la con. 64% des français. Le 21 Avril c’était hier, ça peut être encore demain…
Et hier soir, la tête embrumée par une journée ensoleillée et très arrosée, la nouvelle tombait. Blanc et Joyandet démissionnent. Allons bon. A mon avis, il n’était pas trop tôt…
Pour le premier surtout : son interview de défense sur RMC, que j’avais déjà cité, m’avait paru scandaleuse et affligeante, mettant en avant un homme qui n’avait rien compris aux degrés d’exigence et d’exemplarité d’une fonction ministérielle.
Le franc-comtois Joyandet s’était multiplement planté aussi, qu’il ne soit plus au gouvernement n’était pas un scandale. La "République irréprochable" passe aussi par des ministres irréprochables...
Bon, Nicolas Sarkozy avait dit mercredi que c’était en Octobre que nous tirerions les conséquences. 4 jours plus tard tombent les premières démissions… Il y a du Domenech en notre président de la république en ce moment, qui ne semble plus maitriser grand-chose… Mais sans doute dira t’il qu’il continue à dominer ses « gamins immatures gouvernementaux » ?
Alain Duhamel disait ce matin qu’il avait le sentiment que c’était « les lampistes qui payaient ». Je ne suis pas d’accord. Je crois que Christian Blanc, qui a fumé de l’argent public, est incroyablement coupable. Nous revenons avec lui dans le plus insupportable des années 80-90, où la politique montraient ces insupportable scènes indécentes où le pouvoir se servait au lieu de servir. Pour Joyandet, disons qu’une escalade de maladresses, pour ne pas dire conneries, le rendait illégitime tous les jours un peu plus.
Des lampistes ou des fusibles ? Non, des tristes exemples d’une classe politique (que certains qualifieront de sarkozyste, mais c’est plus large que ça) dont le pouvoir leur monte à la tête. Et n’en déplaise à l’inestimable Xavier Bertrand, ce n’est pas du populisme que de le dénoncer.
En tous cas, aujourd’hui, certains ne sont pas encore rassasié coté têtes qui tombent. Je cite un copain de gauche et un copain gaulliste, car je crois que cette envie de voir du sang versé n’est pas uniquement dans le camp de ceux qui chantent.
Pour ma part, je ne souhaite pas qu’Eric Woerth démissionne. Pas suite à la cabale qui a été menée contre lui par des gens pour qui je n’ai aucune estime, et qui (à mon sens) participent à ce 64 % de gens dégoutés exprimés plus haut.
Que l’on combatte ce bouclier fiscal qui donne des situations indignes à 30 millions d’euros, oui. Que l’on considère que l’actuelle réforme des retraites qui fait peser 85% de l’effort sur la classe moyenne est mal branlé et qu’il faut le revoir, oui.
Que cela passe par la démission d’un ministre, dont la tête servira de trophées décoratifs dans la salle à manger de militants en manque de victoire politique, non.
Je crois pour ma part que l’on a encore rien vu. Je ne dirai pas que la bataille de boules puantes a eu ses premières victimes, car tous deux se sont tirés les balles dans les gonades tous seuls. Par contre, je crains pour la suite, et je crains que peu de monde, dans le camp des républicains, n’en sortent indemnes… Toujours ce spectre du 21 Avril…
Enfin, il fait beau, c’est l’été… Chantons plutôt que de soupirer…