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Les 10 albums qui ont définitivement marqué ma vie musicale (mais pas que)
Publié le 04 juillet 2010 par WbbtmrA lire, ce bouquin qui retrace la vie d’un ado dans une ville perdue au fin fond du Dakota (du nord) et qui voue un culte au Heavy Metal. Plus qu’une bio, c’est un essai sur ce style. On peut ne pas aimer ce genre et apprécier malgré tout l’écriture parce qu’elle touche à ce qui fait qu’on aime tel ou tel album, groupe ou morceau. Malheureusement, ce premier bouquin du grand Chuck Klosterman est introuvable en français (et en France, voire même Belgique, c’est dire s’il n’est pas trouvable). Le plus simple : un petit aller retour à San Francisco (là où je l’ai trouvé). Donc, dans ce Fargo Rock City, Chuck donne sa liste d’albums préférés, sous un angle assez particulier. Il ne va pas mettre l’accent sur la technique, la qualité du son, etc. mais sur ce qui l’a touché, et qui a changé sa vie. Et pour chaque album, il quantifie le montant de dollars qu’il serait prêt à accepter dans le cas hypothétique où un malandrin tenterait de lui faire arrêter TOTALEMENT d’écouter l’album en question. Pas chez lui, mais non plus au juke-box du coin, sur Deezer, ou même au supermarché, alors que bon, quand même, au supermarché pour choisir les bonnes tomates, on a toujours besoin de bonne zique… On dit qu’on peut tout acheter… Malheureusement pour moi, j’ai perdu (ou on m’a emprunté sans jamais me le rendre) ce monument littéraire et je ne sais plus combien il prenait pour son album favori de tous les temps (on va y revenir, il se trouve que c’est le mien aussi !! Joie.)Voici donc la monétisation de ma passion.10. Johnny Winter And – LiveEn échange de 500 €.
Si je devais citer un guitariste parmi la myriade que j’écoute qui définirait le mieux le style que j’aime jouer, ça serait lui. L’albinos. On ne parle pas de style musical, non non, mais bien de type de jeu de guitariste. Ca fait un peu geek et pourtant dans tous les forums de zique, c’est une épreuve à laquelle se collent tous les jeunes impétrants « newbies » et qui finit toujours en larmes ou à base d’insultes plus ou moins vertes. Evidemment, John Frusciante remporte haut la main la palme du plus cité par ces sus-nommés newbies. Chez lui (Winter, pas Frusciante, mon dieu…), ce que moi j’aime, c’est la hargne, le besoin de sortir des soli à la limite du juste, parce que c’est NECESSAIRE. Entendez par là, qu’il doit les jouer sinon il pourrait en mourir.
C’est pas appliqué, plein de pains, et bordel que c’est bon. A base de gros blues (Good Morning Little School Girl, It’s my own fault), de reprises qui sentent bon la crasse punk irrévérencieuse et respectueuse en même temps (Johnny Be Goode, un medley de vieux rock’n’roll, et la monumentale cover de Jumping Jack Flash), Johnny se livre à des ruades monstrueuses, balancées pour la plupart en duo (aahhhhh, les duos de guitares solo !!) avec l’excellent Rick Derringer. Ca crache, ça bataille, ça sue, c’est du rock’n’roll comme il devrait toujours être. Le tout culmine avec l’énôôôôôrme Meantown Blues qui balance un vieux riff à la John Lee Hooker, pour le transformer en une ode à la gratte qui bouffe la poussière. Du jour où j’ai entendu cet album, j’ai su que jamais, jamais, malgré toute la meilleure volonté du monde, je ne jouerais à la manière de Birelli, ou Metheny, ou autres que je trouve – malgré tout le respect que je leur dois – bien plus chiants que pépère.
Bref, 500€, parce que je suis pas exigeant et peu dépensier, et qu’il faut pas abuser non plus, mais ça les vaut plus que largement. C’est cadeau.
9. Gluecifer – Basement Apes 645€ (soyons précis)
- T’en veux ?- De quoi ?- Ben du gros qui tâche suédois…- Ahhhh du thrash !!! Euh non pas trop non…- Ah non, là on parle plutôt de la mouvance High Energy dont les fers de lance sont les Hellacopters, Hives et consorts.- Ah ok…
Soyons honnêtes. Mes préférés du genre, c’est les Hellacopters (paix à leur âme), mais le meilleur album, celui qui détruit tout sur son passage, qui est plus puissant, plus mélodique, plus groovy, plus technique, plus… tout… Ben c’est Basement Apes. La référence calembouresque à l’univers de Bob Dylan, ne peut être qu’une marque de bon goût mais ne pas s’attendre à de la ballade Country Folk hein… C’est pas compliqué, TOUS les morceaux de l’album sont des tueries… TOUS. Pitain c’est pas compliqué quand même… Reversed, Brutus, Easy Living (pitain de morcif !!!), Little man, … Y en a pas un en dessous. On dirait les Kinks qu’auraient fricotés avec le MC5… J’ai écouté quasi en boucle cet album en allant bosser le matin dans le métro parisien pendant pfiouuuuuuhhh… Deux ans facile. Le pire c’est qu’en rentrant je le remettais. Have mercy. Les 45€ en plus c’est pour l’humour et le références que j’aime (Black Lodge Book, Twin Peaks, tout ça…)
8. Jimmy Barnes – Barnestorming
805€
Et voilà. Comment est-il seulement possible de cautionner du Rock FM ?? Bah oui, mais c’est du Rock FM australien. Pour simplifier, le bonhomme est l’équivalent australien de notre Jauni Holyda national. Musicalement rien de phénomalement neuf, et pourtant, madre mia, mais qu’est-ce que j’aime écouter ça.
C’est d’abord un uppercut lors de la découverte de l’album « Freight Train Heart » du même Monsieur. Et ensuite c’est l’escalade aux rideaux avec cet album live de la tournée qui a suivi l’album. Du grand art. A la grande différence d’un Johnny (faut bien des éléments de comparaison, ne me blâmez pas pour celui là), le mec et son backing band de luxe ont la patate et revendiquent une certaine forme d’honnêteté très louable.
C’est FM certes, mais pas de chichi ça reste du whouam babeloubam et lamebamebou basique. 1,2,3,4 let’s go !!! Du coup, le côté schyzophrène du truc (soupe version rock’n’roll) ne pouvait que me plaire. Et puis excusez du peu, mais Johnny Diesel (du groupe au nom le plus improbable de l’histoire : Johnny Diesel & the Injectors) à la gratte c’est juste trop la classe. Freight Train Heart, Lessons In Love, Paradize, Do Or Die, c’est du Springsteen joué pied au plancher toutes guitares dehors, y a du gros lourd façon ballade FM 80’s qui font plus penser à des gros blues (Waitin’ for the heartache, When A Man Loves A Woman – super version – etc.)
Après avoir vu le gugusse en concert, j’ai changé ma conception de ce que devait être un show rock’n’roll : désormais ça ne sera que de la sueur, et des mecs qui crachent leurs tripes et donnent tout ce qu’ils ont, même s’ils jouent dans un cagibi indigne de leur stature internationales (c’était l’Arapaho, bande de jeunes). Depuis ce grand monsieur qui a été leader du plus grand groupe australien méconnu (les Cold Chisel), a eu une opération du cœur, et fait maintenant dans la guimauve difficilement défendable, mais à cette époque c’était le nirvana. Mes pulsions les plus inavouables (Rock FM) mélangées à du très honorable (rockab’, etc.)
La suite au prochain numéro...