Vues d'experts lors des 10e Rencontres d'Aix-en-Provence :
"de multiples processus dépressifs sont actifs : la contraction du crédit aux ménages, la baisse du pouvoir d'achat de la masse salariale, la montée des dettes publiques qui provoque les surenchères dans l'austérité budgétaire annoncée. Bref, le cocktail d'ingrédients qui a fait sombrer le bloc or à partir de 1932, rechuter les Etats-Unis, en 1937, et qui a enfoncé le Japon dans la stagnation, en 1997, est à nouveau réuni". (Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii))
La finance continue de dominer le monde et les efforts pour la faire rentrer dans la boîte sont restés vains. Les actifs financiers représentent plusieurs fois le produit intérieur brut (PIB) de la planète et la crise grecque "illustre que la protection de l'économie réelle contre les interférences déstabilisatrices générées dans la sphère financière est loin d'être un résultat acquis" (Catherine Lubochinsky, professeur d'économie à Paris-II).
"Finalement, peut-être verra-t-on, avec le recul, les interventions publiques de 2008-2009 comme des prolongements tardifs et maladroits de la politique menée avec brio par l'ex-président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, pendant presque vingt ans, attentive à noyer sous la liquidité tous les départs d'incendie et rétive à tout encadrement des marchés." Jean-Michel Charpin, ancien patron de l'Insee.
Extraits de l'article de Frédéric Lemaître "Après le crise ? la crise…" paru dans Monde du 3 juillet