Pour ceux qui croyaient qu’en portant Nicolas Sarkozy au pouvoir on en avait fini avec l’état RPR, les copains et les coquins, la désillusion doit être amère. De permis de construire de complaisance en appartements de fonction en trop, de barreaux de chaise payés par l’état en rapprochements entre le financement de l’UMP et des plus grosses fortunes de France, l’été 2010 s’annonce comme l’un des plus spectaculaires du l’histoire politique française.
Jusqu’à présent, le gouvernement collectionnait les petits scandales à deux balles, de ceux qui font frémir les gouvernements anglo-saxons mais sur lesquels on ferme complaisamment les yeux de ce côté-ci de la Manche. L’affaire Woerth-Bettencourt est en train de changer la donne. Woerthergate, Bettencourtgate ou plus joliment Worthencourt, appellez-la comme vous voulez, cette affaire risque fort de faire exploser la marmite.
Ca tombe bien, on commençait à s’ennuyer des démêlés du football français. Domenech, Anelka, Abidal ou Evra nous ont suffisamment amusés, il nous fallait du lourd pour passer l’été, et ça commence très fort, avec le départ d’Alain Joyandet et de Christian Blanc, annoncé cet après-midi, une heure avant le journal télévisé du soir. On est prié de croire à la coïncidence amusante… Mais ne nous y trompons pas, ces deux-là servent de fusible pour éviter de sacrifier le soldat Woerth. Est-ce que cela fonctionnera? Rien n’est moins sûr, je parierais même que cela va faire monter la pression sur leur collègue…
Finalement, toute cette accumulation de déboires en quelques semaines, cela me fait penser aux propos de Patrice Evra: « le problème, ce n’est pas Anelka (remplacer Anelka par Blanc, Joyandet, Amara, Woerth ou tout autre membre du gouvernement), c’est le traitre parmi nous« . Pas sûr, d’ailleurs, comme dans le cas des révélations au journal l’Equipe, qu’il ne s’agisse que d’un seul traitre…