Premier bilan de la coupe du monde 2010

Publié le 04 juillet 2010 par Allo C'Est Fini

Non, la coupe du monde 2010 n’est pas encore finie, il reste encore trois beaux matches à suivre, qui opposeront 4 des plus belles équipes de ce mondial: Allemagne, Espagne, Pays-Bas et Uruguay. Mais on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements de ces trois semaines de ballon rond.

Bien mal acquis ne profite jamais. On ne reviendra pas sur le désastre des bleus en Afrique du Sud: malgré un finalement assez surprenant math nul pour leur premier match conte l’Uruguay, demi-finaliste, les joueurs tricolores se sont ridiculisés, aux yeux de la presse, des politiques et de la nation. Pas certain qu’ils retrouveront de leur lustre avant quelques années… et au final, la main qui qualifia les bleus s’est retournée en immense gifle.

Les arbitres sont fatigués. Il n’y a pas que sur les épaules des joueurs que les saisons à rallonge pèsent. Les arbitres eux aussi payent le tribu de ces matches à répétition. D’étonnantes erreurs d’arbitrage lors de certains matches (Allemagne-Angleterre, Argentine-Chili notamment) ont scellé le destin de certaines équipes, alors que les matches étaient alors beaucoup plus indécis. Et puis, il faudra bien qu’un jour les arbitres aussi disposent de la vidéo qui nous permet à nous tous joueurs du dimanche de déconsidérer un peu plus leur jugement à chaque ralenti. Il en va non pas de la justice des matches, mais de l’autorité des arbitres!

L’Afrique n’a pas saisi sa chance. Malgré ses six représentants, et non des moindres, le continent africain n’a pas réussi à se hisser au niveau des deux autres grandes terres du football, l’Europe et l’Amérique du Sud. Seul le Ghana a réussi à atteindre les quarts de finale, avant de se faire sortir sur l’un de ces coups du sort si cruels en phase finale. Ce match comptera peut-être dans l’imaginaire Ghanéen autant qu’il a compté dans celui des supporters français du onze dirigé par Michel Platini. Bouateng, dont le demi-frère a eu plus de chances au sein du onze allemand, aura à coeur de venger l’affront.

L’Amérique du Sud n’a pas fait longtemps illusion. Malgré de bons matches de poule (cinq qualifiés en quart pour cinq pays inscrits), le continent sud-américain est peut-être le grand perdant à ce stade (mais peut-être l’Uruguay contredira-t-il ces propos…). Exit l’Argentine de Messi (inexistant en cinq matches, quelle désillusion) et de Maradona, exit le Brésil et ses cariocas. Exit le sympathique Chili et le combattif Paraguay, au football si agréable à regarder. Seule la « céleste » est parvenue assez élégamment à se hisser en demi-finale.

L’Allemagne et les Pays-Bas échangent les rôles. Pour ceux qui ont suivi ces équipes depuis 1974 et le match de légende en finale, il y a quelque chose de troublant. D’un côté, cette équipe des Pays-Bas joue comme l’équipe de Franz Beckenbauer et de Gerd Muller, un football rugueux, sans imagination, mais efficace: cinq matches, cinq victoires. Un sans faute, mais qui n’a rien de très emballant. De l’autre, le onze allemand accumule les scores fleuves, et joue le hors-jeu avec maestria, tout comme la fabuleuse équipe conduite en 1974 par Johann Cruyff: 4-0 contre l’Australie, 4-1 contre l’Angleterre, 4-0 contre l’Argentine… Qui plus est, dans un style fluide, généreux, un football total auquel toute l’équipe participe, vaillamment, sans jouer ce football violent qui caractérisait l’équipe de Rummenigge et si caractéristique de la suprématie allemande. Les coéquipiers de Philippe Lahm s’étonnent et nous étonnent, nous enchantent presque. Parviendront-il à conserver ce rythme contre les espagnols? Pas si évident…

L’Espagne tient enfin sa revanche. Le pays qui compte deux des plus grands clubs européens n’a toujours pas remporté le trophée mondial. Champions d’Europe en 2008, les coéquipiers de David Villa ont enfin la chance de hisser leur pays au niveau de la France, avec un premier titre mondial. Il leur faudra certes plus d’imagination que lors de leurs derniers matches, contre le Portugal ou le Paraguay. Mais cette équipe possède une vertu indispensable dans toute compétition: elle sait saisir la chance quand elle se présente. Elle est, vous l’avez compris, celle qui selon moi a toute les chances de s’emparer du trophée dimanche prochain…

Crédit: Reuters