S'il y a une personnalité politique qui a pu me décevoir, c'est Christian Blanc. Lecteur enthousiaste de la Croissance et le Chaos, j'avais vu dans l'ancien élu UDF une figure montante de la classe politique. Un homme capable d'en découdre avec le conservatisme, innovateur et acharné à traquer la dépense inutile. Loin de l'habile négociateur qu'il avait été à la RATP ou à Air France, j'ai découvert un homme âpre et bué sur le Grand Paris, tout prêt à avaliser un déni de démocratie pour les communes de son territoire d'exercice sans sourciller. L'homme qui avait par ailleurs tant condamné le cumul des mandats fut l'un des premiers à pécher lors des élections municipales de 2008.
Mais voir cet homme-là, que je croyais honnête et vertueux, laisser financer par l'État sa consommation personnelle de cigares, c'est une désillusion sans pareille pour moi qui m'étais défini à mon adhésion au MoDem comme un "blanchiste" du MoDem.
Le MoDem a pris d'ailleurs acte des démissions de Joyandet et Blanc qu'il juge justes et logiques et demande qu'enfin soient posées des règles claires sur les dépenses publiques liées aux fonctions des ministres et des élus.
Une déception de plus. C'est douloureux. Avec Marielle de Sarnez, Gilles Artigues, Anne-Marie Comparini ou Jean Lassalle, Christian Blanc étaient l'une des figures qui m'avaient conduit à adhérer à l'UDF. Heureusement il reste Bayrou, pour qui je conserve confiance et estime, tant je sais cet homme-là honnête et intègre.
Michel Mercier, centriste estimable et homme de dialogue, politique matois s'il en est remplace Christian Blanc au secrétariat au Grand Paris. Curieux de voir un Rhônalpin rappliquer là, mais je pense que l'ex-trésorier du MoDem est un bon choix, malgré tout. Gageons qu'il fera preuve de plus de flair et d'esprit de composition que son prédécesseur.