'année universitaire se termine. A-t-elle été plus sereine que la précédente ? En tout cas, elle a été plus travailleuse et plus constructive, grimpant les marches de l'autonomie pas à pas. Les craintes et les frustrations engendrées par la fusion des trois anciennes universités s'effacent, dans un mouvement encore timide mais chaque jour plus assuré, devant de nouvelles perspectives. Car l'essentiel est là. Loin d'être une simple synergie gestionnaire, la fusion qui a conduit à la naissance d'une grande Université de Strasbourg, doit permettre la rencontre des différents savoirs que notre nouvelle maison abrite[...] "
Tels sont les premiers mots de notre éditorialiste préféré Philippe Breton, surfant sur les vagues de la rhétorique intitutionnelle d'une unification " marche en avant " qui n'apportera que des bienfaits. Le styles est proche des Hauteurs Béantes de Zinoviev, et le positivisme exacerbé est bien loin des réalités de terrain, qui sont reportés par les salariés de l'Université. Protocoles envahissants, destruction massive de l'autonomie, la plus petite possible, de chacune des composantes, des facultés des UFR. La Nouvelle Université Autonome marche maintenant unie vers un futur radieux. Les voix critiques (et il n'y a à peu presque ça, dès qu'on sort du discours officiel), ne sont pas relayées, pas entendues, ni supportées. Le fonctionnement habituel individualiste des UFRs empêche l'expression forte d'une opposition à l'équipe Beretz (l'actuel président). La réalité, c'est que la réforme est une fuite en avant pour tenter de corriger, l'une après l'autre, les erreurs commises : évidemment, passe-droits et autres négociations pour tenter d'arrondir les angles font florès.
Bref, contrairement à ce que dit Breton dans son éditorial, rien ne va moins bien qu'en ce moment, et le pas en avant est un pas de fuite. Il faut juste trouver des arguments, la transdisciplinarité en est un des nombreux exemples, pour tenter de faire rêver. Le choix du thème du désir dans le dossier central est-il, dans ces circonstances, un hasard ?
Et, au fait : Savoir(s) est désormais payant (1,5 euro, très symbolique). Il coûte cher, il y a une politique papier pas forcément maline, c'est peut être intelligent. Mais, là dessus, le comité de rédaction ne s'exprime pas. On aurait aimé en savoir plus ... Et, la seule alternative est pour l'instant le téléchargement du magazine : pas de site Internet de type journal (alors que d'autres instances de l'Université de Strsbourg beaucoup moins prestigieuses comme l'Observatoire des Politiques Economiques en Europe par exemple, ont mis en place un bulletin en ligne ; à noyter, ce bulletin de reçoit aucune subvention de l'Université), pas de support numérique intelligent, pas de possibilité de flux de syndication etc. On voudrait tuer ce magazine, on ne s'y prendrait pas autrement.
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