« Je suis un peu plus déçu que dans les autres Grands Chelems parce que c’est le plus important pour moi. Je vais rester à l’écart du tennis pendant un moment.» Nadal va jouer sa quatrième finale, la vedette locale a déjà fait deux demies ça vaut bien un gros caprice.
Andy Murray n’est pas moins bon que les autres, il a juste un peu moins de chance. Ainsi, il restait encore une jambe de trop à l’ombre du lointain cousin de Nadal venu pour l’occasion. Mais c’était suffisant pour faire peur à baby Andy qui a encore déçu Mummy. Pourtant il avait tout fait pour la convaincre de ne pas encourager son adversaire du jour. Au tour précédent par exemple, alors que Tsonga ne jouait plus, Andy serrait le poing sur chaque break comme s’il réalisait exploit sur exploit. A la lumière de sa faculté à ne jamais breaker Nadal en demi on se dit qu’il n’avait peut-être pas tort. En conséquence, dès qu’il ratait un coup, il rejouait le suicide d’Othello. Du charisme élizabethain associé à un mental presque à toute épreuve, car un tie-break ou un troisième set décisif c’est un peu trop pour lui.
Murray sur scène
Ainsi, au deuxième set contre Nadal, il doit breaker à chaque fois. Bien-sûr, il ne le fait pas et perd 7-6. La manche suivante sera la sienne, break d’entrée confirmé jusqu’à 4-2. Nadal nettement en dessous a alors une idée de génie, laisser l’initiative à Murray. En 10 minutes le match est plié, debreak, break derrière et 3 fautes bien dégueulasses pour finir dont une volée à contre temps sur la balle de match qu’il ne tente jamais d’habitude. 1m dehors. Andrew a les yeux mouillés, son short est au diapason. Henman avait une excuse pour ne jamais aller en finale, il ne savait pas qu’on pouvait jouer en fond de court. Murray lui sait faire, et il sait aussi que ses amorties sont les pires du circuit, autant en abuser.