Fantômes
Des études montrent que le réseau social number 1 commence à donner des signes de lassitude (billet en anglais) chez les jeunes.
Avec un peu de recul, on s'aperçoit que tout y est assez rigide et convenu. La richesse du réel vient y mourir comme une étoile de mer sur une plage. Tout y est convenu et répétitif, englué dans un freeze de convenances. Les amis sont des êtres virtuels et parfaits et tout n'est que luxe, calme et...même pas volupté. A force de partager, on finit par ne plus rien partager du tout. A force de tout aimer, le goût se dissout dans une soupe tiédasse de bons sentiments. La culture y devient mainstream parce qu'elle guette trop le consensus. On ne peut plus y aimer que par les signes que l'autre doit donner. C'est une homogénéité globalisante et tout y est ravalé en un mur linéaire qui aplatit sans aucun relief, sans aucune aspérité.
Je viens de lire un "petit" roman, comme le qualifie mon libraire : "Quand souffle le vent du nord" de Daniel Glattauer (Autriche). Deux personnes, par une méprise d'adresse, correspondent par mail sans se connaître. Deux êtres qui se céent ainsi un partenaire virtuel, un être imaginaire et parfait qui transcende la banale quotidienneté de leur vie. Leur échange de mails va les rendre addicts l'un à l'autre et inéluctablement la possibilité d'une rencontre va devenir de plus en plus improbable dans la vraie vie, comme on dit.