« L’objet de ce recueil d’articles est d’arpenter, à l’intersection de la littérature et de la philosophie, le combat intime mené par quelques écrivains et quelques artistes afin de nous apprendre à voir, et à apprivoiser notre nuit.
L’unité de la démarche tient dès lors au fait qu’une frontière peut en cacher une autre. Aussi, est-ce dans leur destin commun que j’ai cru pouvoir imaginer un livre autour d’écrivains ou d’artistes dialoguant, sollicitant la pensée à leur manière, posant les rares questions qui font le sel d’une époque.
Ce livre raconte l’histoire de ces histoires, et repose sur un triple pari : transposer dans les mots l’objet que s’est donné, réel ou imaginaire, le créateur en élaborant son œuvre. Exprimer les contradictions, les inhibitions qui affectent les artistes, puis les violences, les crises qui ravagent la société et imposent, à celui qui voudrait changer les choses, la tâche ingrate d’exprimer le réel. Enfin, percevoir en quoi l’art ou la littérature, par ses œuvres, semblent être le dehors d’un acte qui s’accomplit dans la vie.
A la manière de Pénélope tissant et détissant son ouvrage, je me suis laissé emporté dans cette aventure par quelques philosophes, certains romanciers, un peintre ou encore trois cinéastes. Ici, Le Clézio, Artaud, Kundera, Chamoiseau, Sarraute, Duras, Bukowski, Céline, Sartre, Nietzsche, Pasolini, Zulawski, Cronenberg, Giger ont guidé mon regard, dans ces chroniques tour à tour vagabondes, enthousiastes, polémiques. A la manière d’un plaidoyer, j’ai tenté de comprendre et de montrer comment ces artistes appréhendaient le monde, comment il leur fallut un immense courage pour ainsi affronter la vie et nous préparer dans leur profonde solitude, dans la fièvre de leur créativité à une autre possibilité de devenir commun… » Marc Alpozzo
En librairie le 15 juillet, La Part de l'ombre, Editions Marie Delarbre, 21 euros.