Parmi les nombreux essais de création qui ont jalonné les échecs féeriques - variations de nos échecs traditionnels - le jeu gothique a résisté à l'épreuve du temps pour une raison simple ; les deux pièces ajoutées - l'Archevêque et le Chancelier - complètent naturellement les rangs des pièces que nous connaissons déja, tout en créant un abîme de nouvelles possibilités... C'est même carrément sauvage !
Echiquier gothique 8x10 !
L'Archevêque, en rouge sur l'échiquier gothique, cumule les déplacements du Fou et du Cavalier ! C'est-à-dire que vous vous retrouvez avec un Fou qui, grâce à un coup de Cavalier, peut changer de couleur de case ! Redoutable en attaque ! Pour preuve ; l'Archevêque est la seule pièce qui peut mater seule, sans aucune aide ! Comme le montre ce petit diagramme :
Avec un RB en j1, un Archevêque en h3 donne le mat !
Le Chancelier, en bleu sur notre échiquier, cumule les déplacements de la Tour et du Cavalier ! Vous vous croyez à l'abri derrière une masse compacte de Pions ? Pauvre inconscient ; avec un coup de Cavalier, une espèce de Tour dopée saute sur votre huitième ! Ca fait un drôle d'effet, croyez-moi !
La physionomie de l'échiquier est, elle aussi, totalement perturbée. Les colonnes "i" et "j" font leur apparition. Conséquence : il n'existe plus de grande diagonale puisque l'échiquier est rectangulaire ! C'est très déroutant car on perd tous ses repères visuels. La case d5, case centrale de la grande diagonale blanche orthodoxe, n'est plus à sa place ; c'est devenu une case de l'aile-Dame ! Il faut donc réeduquer sa vision du jeu, en commençant par s'habituer à la présence de tous ces Pions (20) !
En bref, les échecs gothiques changent radicalement le rapport de force entre les pièces et font régner la tactique en maître (il faut un coup supplémentaire pour roquer ; c'est une horreur !).
Je vous invite à essayer le programme gratuit que vous pouvez télécharger sur le site de la Fédération des Echecs Gothiques (download a free copy, en bas à gauche de l'écran).
Je vous souhaite bon courage ! Faites-moi part de vos impressions... et pourquoi pas de vos parties !