A partir de quand on considère qu'on fout sa vie en l'air ?
... Si deux tasses de caféine me mette dans cet état c'est grave... A moins que ce soit de regarder Mercy Hospital ( j'aime beaucoup le concept de cette série... même si cela aborde des thèmes difficiles comme l'euthanasie )... ou alors c'est d'être retombée sur des journaux d'enfance et d'avoir eu la mauvaise idée de les relire... et de tomber sur les mots " je suis une merde ! " ... ou alors le fait de mettre pris dans la gueule les paroles de la secrétaire de mon école, justifiées, mais auxquelles je ne m'attendais pas... ou peut être parce que ca fait 3 jours que j'ai coupé mon portable...
Je n'aime pas quand je me comporte comme cela... Je vis alors dans une espèce de no man's land où la réalité n'existe pas ou les pensées tournent en rond, et se heurtent au mur sans pouvoir s'évaporer d'elles même.
... A moins que ce ne fut le fait de retomber sur ce dossier psy... et de lire en fait juste une description de la fille que je suis devenue. Femme si vous préférez. J'en ai pas trop l'attitude... ( la preuve, les gens pensent que j'ai 16 ans ! Tu parles d'une plaie^^ )
* sourire * Ouais, je me demande si c'est pas ce que je recherche d'être acculée au mur, d'être prise au piège... et ne pouvoir plus reculer. Pour affronter les autres, les émotions, les sentiments qui me font face. Parce que comme cela je reconnais ce que je ressens... Alors que la joie, le bonheur... Quelles émotions tordues... Elles sont effrayantes. Elles font peur. J'aime seulement les voir chez les autres, chez mes patients, mes amies...
Un jour, on m'a dit on attire les gens qui nous ressemble...
Faut dire que globalement mes amis sont tordus, et les gens que j'attire aussi. J'aime cette image de fille tordue. Elle me ressemble, elle permet de justifier mon comportement, mes émotions, mes paroles... Ca permet de ne pas assumer tout ce qui se passe autour de moi.
Ca s'appelle aussi faire l'autruche.
Comme par exemple, avoir tellement la trouille de remettre les pieds dans son école... qu'on laisse les jours filés, et que finalement, c'est trop tard pour faire ses demandes de stages. Ca s'appelle comment cela ?
La théorie de l'autosabbottage c'est quand quelqu'un décide inconsciemment de tout mettre en oeuvre pour ne pas se laisser une chance de voir une étincelle de joie dans sa vie.
C'est quand, il est proche du but qu'il s'est fixé, il laisse les émotions, les choses et les évênements le détourner de son objectif. Mais en même temps, il ne s'en sentirera pas responsable car il n'en est pas conscient.
3 redoublements ca suffit peut être pour une vie entière, non ?!
Parfois, je voudrais me rouler en boule, laisser le temps filer, et ne pas me réveiller avant plusieurs années quand ma vie aura avancée. Parfois, j'aimerai juste être consciente de la chance que j'ai. J'ai une vie merveilleuse. Non, mais sérieusement. J'ai réussi à récupérer ma famille. Je peux vivre sous une identité illégale mais qui a toujours été mon choix depuis que je suis gamine et que j'appelais chacune de mes poupées ainsi. Déjà narcissique à l'époque. ;) Je fais un métier que beaucoup de gens en PCEM1 ou L1 santé aimerait obtenir... Mes études sont payés par l'état... même que c'est vachement cher combien ca leur coute de me scolariser... J'en aurai jamais eu les moyens sinon. Je pars en vacances lundi pour la première fois depuis l'âge de 17 ans... même que ca va être drôlement fatiguant mais peut être que ce sera amusant ^^
Alors pourquoi, ca tourne pas rond dans ma petite tête ?
Depuis l'âge de 16 ans, j'ai toujours l'impression de jouer un rôle... comme une marionnette, un miroir... c'est pour cela que j'adore quand je suis spontannée, complètement cinglée ou blonde. J'adore cette attitude parce que c'est les seuls moments que je vis où je suis vraiment moi même, ou je ressens les choses, les émotions, les sentiments...
Je me rappelle que la première fois que j'ai été convoquée... j'étais furieuse... Je sentais toute la colère s'accumulée en moi... J'ai jamais été aussi proche d'exploser de faire une connerie. J'avais envie de prendre une chaise à côté de moi et la balancer près du professeur. Une prof a fait interruption au milieu des élèves, et on est sorti. En descendant les marches, je sentais l'adrénaline encore présente, l'envie de courir... Pourtant, je me suis rendue docilement à mon cours. Ca m'a effrayée.
La dernière fois que j'avais été comme cela, j'avais 16 ans... et toute la colère que je ressentais, j'ai pas su la canaliser, l'exprimer... J'ai tout rediriger contre moi. En cachette. Sans que les gens sachent. Même si les gens se doutaient. mais c'était tabou. J'étais souriante, joyeuse... je donnais le chance. Et en même temps, mon insensibilité et ma dureté permettait de faire face aux situations se présentant. Je me croyais forte à l'époque.
D'ailleurs, après médecine, je me suis crue forte aussi.
Sinon, n'aurais je pas sauté sur cette rame de quai ? C'était désert. Il était tard. J'étais seule, triste... Je venais de voir mes rêves s'effondrer. Alors bon, j'aurai pu non ?
En kiné, je me suis remise à douter...
A avoir peur...
A me demander si je suis faite pour cela...
A être aussi plus vraie... plus insolente, impulsive, surexitée... Et ca, ca faisait du bien.
A me prendre des raclées... mais à la différence d'autrefois, cela ne me faisait rien.
Je me suis faite agresser... et ca m'a rendue encore plus cinglée... Et pour la deuxième fois, j'ai failli exploser... Je me suis retenue, j'ai laissé le prof finir sa blague débile sur le sujet en ayant envie de hurler... de faire cesser les rires autour... parce que ca n'a rien de drôle comme situation... et que je l'aime bien, c'est un bon prof de patho.^^
J'ai découvert que j'étais pas assez forte.
Je me suis relevée après quelques mois... que j'ai passé à écouter mon wakman à fond dans les transports, à devenir cinglée chaque fois qu'un homme était trop près... à avoir envie de buter chaque personne qui s'approchait trop parce que juste une personne avait réussi à me faire prendre conscience du fait que je n'étais pas assez forte.
Et puis, y a eu ce kiné, cette année.
J'avoue je croyais avoir été forte, c'est vrai... j'ai réussi à encaisser toute la journée, tout ce stage sans broncher... en craquant une unique fois mais seulement quand plus personne n'était là... Mais la vérité, c'est que cet homme là, il m'a fait doutée... Doutée de moi. En tant que personne. En tant que kiné.
J'ai qu'un point faible : ma normalité.
Et que ce gars qui ne me connaissait pas trouve ce point faible ca me débecte. Je me dis, à quoi bon... Je me suis battue depuis mes 16 ans pour qu'aucune personne ne me mette à genoux. Plus personne. Et ce gars, il débarque, il remet en question mon état mental, ma personnalité, et mes compétences.
Et le pire, c'est que je peux rien dire. Parce que lui en dehors de la pédagogie, il est vraiment bon comme kiné.
Et là, je ne parviens pas à m'en remettre... Il m'a fallu combien de temps pour digérer ce stage... près de 3 ou 4 mois... Une demi année scolaire quoi.
Ce qui a prouvé une fois encore que je n'étais pas assez forte.
Ca fait très " appitoiement sur son sort "
Mais en fait, c'est juste que c'est pas la vie que je voulais. C'est pas la vie que je comptais mener.
Je voulais juste... Je sais pas. J'ai interverti mes prénoms sur une feuille d'examen de médecine en pensant que je passerai en médecine. Et quand je suis rentrée en kiné, j'ai vu l'occasion de changer. De prendre un nouveau départ. D'accepter le fait que je sois complètement dérangée et que ce fait là allait m'aider dans ma profession ( ce qui est le cas, l'horreur, la peur, la terreur, le malheur... ca ne m'empêche pas de me lever le matin, ni de dormir. Je range tout cela au placard quand je dépose ma tunique. ) Je voulais être major de promotion... Je voulais vraiment être la meilleure en kiné, pour montrer que j'avais fait le bon choix. Un choix que les gens ne comprenaient pas. Je me disais que je leur montrerais... Au final, j'aime ce métier... Mais je ne parviens pas à comprendre mes cours, à les assimiler... Pas plus que je ne suis motivée à travailler quand je reviens chez moi à 22 h après plus de 10 h de cours. Je croyais qu'en changeant d'identité, on changeait de personnalité. Et quelque part, c'est vrai. J'adore la Kath. insolente, j'aime cette partie survoltée... qui fait plus de bourdes qu'elle ne dit de choses censées. ^^ Même si ca me desert souvent.
Je crois qu'il est temps de se réveiller, de faire la part des choses... d'arrêter de fuir.
D'arrêter de vouloir être sans cesse sur le fil du rasoir.
D'arrêter avec... toutes ces conneries.
Et de bosser réellement ( non, que je ne bossais pas avant... juste que j'ai les capacités de donner plus je crois ) de se donner à fond pour avoir son diplôme.
Et peut être aussi de changer de comportement.
Et même si je sais que je ne voulais pas avoir de passé... peut être parlé de ce qui s'est passé y a 6 ans à quelqu'un... parce que c'est bizarre combien ca vient me bouffer mon énergie quand je suis au plus bas. Même si on doit se foutre de ma gueule... Même si on doit me dire " pauvre puce, mais t'as rien vécu de dramatique, là ! " même si on doit renier le fait que j'ai souffert... ca me ferait peut être du bien.
J'aimerai pour une fois, quand je me fixe un objectif y parvenir.
Je voudrais réellement avoir mon année en me sentant fière de moi. Je voudrais vraiment que rien cette fois ne me fasse reculer, renacler... N'empiète sur mon mental. Ne me fasse douter que c'est le métier que j'ai choisi. Et que j'ai bien fait. Que si c'était à refaire, je referai le même choix.
Avoir le courage d'avancer à mon rythme mais d'avancer vraiment. Pas de reculer à la moindre épreuve. Pas à la moindre faiblesse. Et par trop d'orgueil vouloir gérer cela seule, en secret.
Et m'accrocher.
^^
Je voudrais qu'en revenant de vacances... je sois capable de me remettre sur pieds, de prendre conscience de la chance que j'ai, et de faire en sorte de me battre pour avoir mon année. Réellement.
Même si l'année va forcément mal commencée... avec cette histoire de stages.
Mais, tout de même... je voudrais croire suffisamment en moi, puiser suffisamment pour me donner le courage d'avancer, de me donner à fond.
En médecine, je travaillais en rentrant chez moi en moyenne entre 5 h et 8h par jour.
Je sais qu'avec mon temps de trajet ( durant lequel je ne peux bosser... le mode sardine ne s'y prète pas tellement ) c'est presque impossible de tenir un tel rythme. Mais, je peux bosser bien davantage que jusqu'à présent, si je me donne à fond.
Je veux le faire pour moi. Pour me dire que... c'est mes dernières années d'études. Après, je n'en ferais probablement plus. Alors autant sortir d'un cursus avec pas seulement le diplôme en poche mais être fière de soi.
Même si probablement, je risque d'avoir la rage à chaque interro foiré, ou à la note injuste...
Je voudrais me relever alors.
Parce que j'ai vachement de chance.
Et que c'est vraiment bête de ne pas la saisir. De ne pas aller au bout, au fond des choses. Par peur. Par manque de volonté. Par défaitisme. Par faiblesse.
On a qu'une vie.
J'espère que quand je reviendrais, je serai capable de me dire " cocotte, c'est cela que tu veux faire de ta vie ? Alors donne en toi les moyens ! "
J'ai 22 ans, je m'appelle Kath. et il est peut être temps que je prenne ma vie en main.
Kath le 4 juillet 2010 à 1h44