Une voix féminine qui indique aux automobilistes la position des radars, c'est l'innovation lancée cette semaine par une société vaudoise. Selon ses concepteurs, ce dispositif qui n'utilise pas le GPS est conforme à la loi. Une légalité contestée par l'Office fédéral des routes, mais ce nouveau système est invisible aux yeux des policiers, les informations étant diffusées par téléphone portable.
Ce sont les 6000 abonnés de la société Zouloo qui indiquent la position des radars et des contrôles, surtout sur les routes romandes. Ces emplacements transmis par SMS sont désormais annoncés également par une synthèse vocale, trois kilomètres à l'avance, sans détourner l'attention des conducteurs. Mais la force du nouveau système, c'est d'éviter une avalanche d'informations inutiles en utilisant le réseau des opérateurs de téléphonie mobile: «Le système détecte les radars dans le rayon des antennes», résume Serge Racine. Une technologie accessible pour 29 francs par mois, après avoir téléchargé un programme.
«Nous incitons à la prudence en rappelant aux automobilistes que la vitesse est fréquemment contrôlée», plaide Serge Racine, porte-parole de la société Zouloo. Ce qui irrite l'Office fédéral des routes, c'est que l'indication précise des radars permet aux chauffards d'appuyer sur le champignon entre deux contrôles. Mais Serge Racine rétorque que les emplacements ne sont pas fournis avec la précision d'un GPS.
L'avocat consulté par Zouloo doute que ce nouveau système soit assimilable à un détecteur de radars, «quel que soit le type de localisation de l'abonné». Conclusion de Serge Racine: «Pour empêcher notre système, il faut interdire les natels.»
Dans sa volonté d'interdire toutes les alertes radar, le département de Moritz Leuenberger veut museler les radios locales en renouvelant les concessions uniquement aux stations qui renonceront à ce service.
«Nous nous soumettons à toutes les décisions des autorités, bonnes ou mauvaises. Les radars ne forment que 10% de l'info trafic et nous ne perdrons pas d'audience», commente le directeur de One FM, Enzo Lo Bue.
Mais cette perspective le déconcerte: «Nous sensibilisons les conducteurs aux excès de vitesse. L'Office fédéral des routes va-t-il aussi retirer les panneaux routiers qui annoncent les radars?»